Souvenirs inoubliables de Vancouver
Jeux olympiques vendredi, 19 févr. 2010. 20:48 jeudi, 12 déc. 2024. 00:45
J'ai été étonné des premiers comptes rendus de la délégation médiatique québécoise, envoyée à Vancouver pour les Jeux olympiques. On m'apprenait en effet ce que je savais depuis mon dernier voyage en Colombie Britannique en 1963 pour le match traditionnel de la coupe Grey : « On parle pas français icitte ? » Puis « Y mouille tout le temps icitte ? »
Aurait fallu y penser. Amener un traducteur bilingue pour vous dépanner, si vous n'étiez pas bilingue et si votre compte de dépenses vous le permet. Et naturellement, un parapluie. Même si mon dernier périple à Vancouver remonte à 47 ans, je m'en souviens comme si c'était hier. Premièrement, faudrait préciser que je n'étais pas en vacances, mais en devoir comme analyste au football canadien alors télévisé à Radio-Canada et reporter pour le défunt quotidien montréalais « Montréal-Matin ». Oui. Fallait deux emplois pour arriver à arriver dans le temps. Aujourd'hui trois? Passons.
Après la finale de l'ouest à Regina, nos patrons avaient décidé de nous envoyer à Vancouver immédiatement, vu que le match de la coupe Grey avait lieu dans cette ville le week-end suivant. Question d'économie paraît-il. Le groupe, composé de
Richard Garneau (oui, le même qu'aujourd'hui), commentateur, son adjoint feu Louis Chassé de Radio-Canada à Québec, Raymond Beauchemin, recherchiste, Raymond Tardif, régisseur et votre humble serviteur, logeait dans un luxueux motel situé aux abords de l'historique Stanley Park, un lieu hautement fréquenté à Vancouver.
Holdup
Tôt le mardi matin, le téléphone sonne. C'est mon ami Tardif, hors de lui-même : « Jaypee » gémit-il au bout du fil, descend immédiatement. La police est ici pour enquêter. On s'est tous fait voler hier soir dans nos chambres. »
« J'arrive. »
En quittant Hy's, le steakhouse ou nous nous étions réunis pour bouffer la veille, j'avais faussé compagnie à mes camarades pour aller faire une petite tournée en ville. En retournant au motel « sur le tard », j'avais ainsi échappé aux malfaiteurs. Chanceux. Pour une fois.
En panne sèche, les gars se sont débrouillés tant bien que mal financièrement pour passer le reste de la semaine sauf Chassé. Louis, un joueur de cartes invétéré, n'a pu convaincre sa femme que cette fois il s'était fait voler pour vrai. Pauvre Louis. Bof! Ce sont des choses qui arrivent.
Pour oublier nos malheurs, il avait été suggéré d'aller visiter, un matin que Dame Nature le voudrait bien, Victoria, la capitale de la Colombie-Britannique qui se trouve sur l'île de Vancouver.
Merde! Il a plu toute la semaine. Mais le pire était à venir.
Le jeudi après-midi, alors que nous étions en réunion pour planifier la présentation du match de la coupe Grey le samedi, un flash à la télévision nous annonçait que le président Kennedy venait de se faire assassiner à Dallas. Ouf! Au diable la coupe Grey.
Tu perds tout simplement le goût de travailler, quand t'apprends une telle nouvelle.
En atteignant le centre-ville, le soir même, question de se changer les idées, un gigantesque écran de télévision placé sur un édifice nous apprenait qu'un appareil géant d'Air Canada s'était écrasé à Ste-Thérèse après son décollage de Dorval. Aucun survivant.
Quel bilinguisme
Pour revenir au bilinguisme, j'anticipais un déluge de protestations de la part des médias québécois cantonnés à Vancouver pour les Jeux. Mais je n'ai nullement été surpris que tout se passe comme tel et que le fait français ne soit pas complètement ignoré mais presque.
J'ai couvert les Alouettes durant 10 ans de 1960 à 69 et parcouru le Canada « d'un Atlantique à l'autre » comme disait Claude « Piton » Ruel dans le temps.
J'ai eu l'impression à l'époque, que tu te retrouvais dans un autre pays, la minute que tu traversais Hull (Gatineau de nos jours) pour te retrouver à Ottawa, Ontario. Et cette impression devenait réalité, à mesure que tu traversais les Prairies et les Rocheuses pour finalement atteindre le Pacifique.
Ça n'a pas changé. C'est toujours pareil. Mauvaise volonté? Arrogance? Ignorance? Un peu de tout. Un « cocktail Canadian ». Bonne chance Monsieur Aubut. Vous en aurez besoin.
Le mot de la fin
Pour revenir aux cérémonies d'ouverture de ces Jeux olympiques, je déplore, comme tout le monde, l'absence inexplicable de Gaétan Boucher. Mais ce qui m'a le plus intrigué, ce fut la présence de Jacques Villeneuve. Que faisait-il là notre ancien champion chauffeur de chars ? En terminant, je serais prêt à parier que les cérémonies de fermeture nous réservent d'agréables surprises. Les Anglos ont de quoi à se faire pardonner.
Aurait fallu y penser. Amener un traducteur bilingue pour vous dépanner, si vous n'étiez pas bilingue et si votre compte de dépenses vous le permet. Et naturellement, un parapluie. Même si mon dernier périple à Vancouver remonte à 47 ans, je m'en souviens comme si c'était hier. Premièrement, faudrait préciser que je n'étais pas en vacances, mais en devoir comme analyste au football canadien alors télévisé à Radio-Canada et reporter pour le défunt quotidien montréalais « Montréal-Matin ». Oui. Fallait deux emplois pour arriver à arriver dans le temps. Aujourd'hui trois? Passons.
Après la finale de l'ouest à Regina, nos patrons avaient décidé de nous envoyer à Vancouver immédiatement, vu que le match de la coupe Grey avait lieu dans cette ville le week-end suivant. Question d'économie paraît-il. Le groupe, composé de
Richard Garneau (oui, le même qu'aujourd'hui), commentateur, son adjoint feu Louis Chassé de Radio-Canada à Québec, Raymond Beauchemin, recherchiste, Raymond Tardif, régisseur et votre humble serviteur, logeait dans un luxueux motel situé aux abords de l'historique Stanley Park, un lieu hautement fréquenté à Vancouver.
Holdup
Tôt le mardi matin, le téléphone sonne. C'est mon ami Tardif, hors de lui-même : « Jaypee » gémit-il au bout du fil, descend immédiatement. La police est ici pour enquêter. On s'est tous fait voler hier soir dans nos chambres. »
« J'arrive. »
En quittant Hy's, le steakhouse ou nous nous étions réunis pour bouffer la veille, j'avais faussé compagnie à mes camarades pour aller faire une petite tournée en ville. En retournant au motel « sur le tard », j'avais ainsi échappé aux malfaiteurs. Chanceux. Pour une fois.
En panne sèche, les gars se sont débrouillés tant bien que mal financièrement pour passer le reste de la semaine sauf Chassé. Louis, un joueur de cartes invétéré, n'a pu convaincre sa femme que cette fois il s'était fait voler pour vrai. Pauvre Louis. Bof! Ce sont des choses qui arrivent.
Pour oublier nos malheurs, il avait été suggéré d'aller visiter, un matin que Dame Nature le voudrait bien, Victoria, la capitale de la Colombie-Britannique qui se trouve sur l'île de Vancouver.
Merde! Il a plu toute la semaine. Mais le pire était à venir.
Le jeudi après-midi, alors que nous étions en réunion pour planifier la présentation du match de la coupe Grey le samedi, un flash à la télévision nous annonçait que le président Kennedy venait de se faire assassiner à Dallas. Ouf! Au diable la coupe Grey.
Tu perds tout simplement le goût de travailler, quand t'apprends une telle nouvelle.
En atteignant le centre-ville, le soir même, question de se changer les idées, un gigantesque écran de télévision placé sur un édifice nous apprenait qu'un appareil géant d'Air Canada s'était écrasé à Ste-Thérèse après son décollage de Dorval. Aucun survivant.
Quel bilinguisme
Pour revenir au bilinguisme, j'anticipais un déluge de protestations de la part des médias québécois cantonnés à Vancouver pour les Jeux. Mais je n'ai nullement été surpris que tout se passe comme tel et que le fait français ne soit pas complètement ignoré mais presque.
J'ai couvert les Alouettes durant 10 ans de 1960 à 69 et parcouru le Canada « d'un Atlantique à l'autre » comme disait Claude « Piton » Ruel dans le temps.
J'ai eu l'impression à l'époque, que tu te retrouvais dans un autre pays, la minute que tu traversais Hull (Gatineau de nos jours) pour te retrouver à Ottawa, Ontario. Et cette impression devenait réalité, à mesure que tu traversais les Prairies et les Rocheuses pour finalement atteindre le Pacifique.
Ça n'a pas changé. C'est toujours pareil. Mauvaise volonté? Arrogance? Ignorance? Un peu de tout. Un « cocktail Canadian ». Bonne chance Monsieur Aubut. Vous en aurez besoin.
Le mot de la fin
Pour revenir aux cérémonies d'ouverture de ces Jeux olympiques, je déplore, comme tout le monde, l'absence inexplicable de Gaétan Boucher. Mais ce qui m'a le plus intrigué, ce fut la présence de Jacques Villeneuve. Que faisait-il là notre ancien champion chauffeur de chars ? En terminant, je serais prêt à parier que les cérémonies de fermeture nous réservent d'agréables surprises. Les Anglos ont de quoi à se faire pardonner.