Cette fois, je ne vous parlerez pas de hockey. En fait, je ne parlerai pas vraiment de sport non plus. Je veux plutôt vous parler de Pierre Lavoie. Oh oui, vous le connaissez. C’est ce triathlète qui a fait bouger des milliers de personnes avec son rallye de vélo de 1000km par équipe en 60 heures et qui a dû refuser des participants cette année, victime de son succès. Pierre Lavoie c’est aussi Le Grand Défi. Le Grand défi vise à sensibiliser les jeunes et leurs parents à l’importance de l’activité physique et à la saine alimentation. Un concours amical avait, dans ce cadre, été mis sur pied pour créer une compétition entre écoles. Les jeunes et leurs familles devaient amasser des cubes d’énergie en faisant, pendant un mois, sept jours sur sept, des séances de 15 minutes actives. C’est lui aussi qui a remporté la plus difficile des courses « Iron man », celle de Hawaï. Pierre n’est pas seulement un athlète hors du commun, c’est aussi un homme impliqué dans sa collectivité.

Il le démontre une fois de plus en lançant un projet pilote dans la région de la Montérégie pour lutter contre le décrochage scolaire. Cette fois, ce sont des cubes de matière grise qu’il faut accumuler.

Le décrochage scolaire est, à mon avis, un véritable drame. Une recherche démontre qu’un décrocheur a bien plus de chance qu’un diplômé de devoir se contenter d’un emploi précaire, de faire appel à l’aide sociale et même d’avoir des problèmes de santé. Et ça c’est sans compter les pertes et les coûts pour la société. Or, le Québec a un tableau très sombre au chapitre du décrochage scolaire. Entre 2006 et 2008, le taux de décrochage au secondaire est passé de 26 à 29%. Ce sont des milliers de jeunes, chaque année, qui abandonnent l’école. Comme le dit mon ami Jacques Ménard, président de la Banque de Montréal et qui travaille depuis des années à contrer ce phénomène, le décrochage ce n’est pas seulement une problématique scolaire, c’est une problématique sociétale.

Le premier intérêt, à mon avis, du projet de Pierre Lavoie, est qu’il vise aussi à sensibiliser et responsabiliser les parents. En tout cas, j’aime beaucoup cette facette du projet. Je sais (parce que j’ai aussi deux enfants) qu’il est beaucoup plus facile de se dire que l’éducation c’est la responsabilité de l‘école et des professeurs. Quand on arrive à la maison, on est fatigué par la journée de travail et on se dit qu’on a bien mérité un petit répit. Sans compter qu’on a souvent (pour ne pas dire toujours) quelque chose d’autre et d’important à faire. Mais quand on y réfléchit, qui a-t-il de plus important que le développement de nos enfants? Qui a-t-il de plus important de faire les efforts pour qu’ils soient les mieux outillés possible pour faire leur chemin dans la vie? Soyez sans crainte, et je m’en confesse devant vous, je suis loin d’être parfait à cet égard.

L’autre élément du défi de Pierre Lavoie qui m’apparaît important tient au fait qu’il s’adresse aux jeunes du primaire. Il est essentiel d’intervenir le plus tôt possible pour donner de bonnes habitudes de travail. Comme il faut, dès le plus jeune âge, donner des bonnes habitudes alimentaires ou le goût de faire du sport. Ainsi, quand ils arriveront au secondaire, nos enfants auront ce qu’il faut pour aller plus loin. Pour aller aussi loin que leur potentiel leur permet. L’important ce n’est pas que tous les jeunes aillent à l’université. Bien au contraire. L’important toutefois, c’est qu’ils se préparent à faire un métier qu’ils aiment et dans lequel ils ont les habilités et les compétences voulues.

Alors, si nous, en tant que parents et que modèles pour nos enfants, nous n’accordons pas d’importance à leurs études ou leurs goûts, qui le fera? Nous avons une responsabilité et il faut l’assumer. Il n’est pas nécessaire que nous connaissions tout. Je serais bien mal placé parfois pour les aider dans certains de leurs devoirs. Dans certains domaines, même au primaire, à cause de l’évolution des sciences ou des nouvelles méthodes pédagogiques, je me sentais dépassé. Il faut s’y intéresser quand même. Leur faire sentir qu’on soutient leur développement et que leur apprentissage est important pour nous aussi. C’est aussi notre responsabilité.

Voilà aussi pourquoi la démarche de Pierre Lavoie est aussi importante et que je l’appui.