Vous allez bien vous demander quel lien je peux voir entre Sidney Crosby et Carey Price. Outre le fait, évidemment que les matchs opposants ces deux vedettes soient toujours très enlevants. Il va falloir me donner quelques instants et continuer à lire pour comprendre. Il faut d’abord savoir que les Penguins fonctionnent très bien actuellement. Avant la partie du 8 décembre, Pittsburgh était sur une lancée de 10 victoires consécutives et se trouvait en tête du classement dans l’Est. Sydney trône aussi en tête des compteurs de la Ligue avec 24 buts et 24 aides pour un total de 48 points, soit 8 points de plus que son plus proche poursuivant, le jeune Stamkos.

Mais que s’est-il passé entre le début de saison un peu erratique du club et les résultats actuels? On se souviendra que Marc-André Fleury, le gardien des Penguins, a connu un très lent départ. Un rendement d’ailleurs difficile à expliquer. À la mi-octobre, Fleury compilait une fiche de trois défaites et aucune victoire, une moyenne de buts alloués de 3,41 et un taux d’arrêts de .853. Autant dire une catastrophe pour un gardien de la ligue nationale. Il a été donc retiré du jeu pendant quelques parties.

Et pendant cette période difficile, quand ça allait mal pour Fleury, Crosby l’a défendu. Il l’a soutenu même devant l’entraîneur. Il répétait que Marc-André, malgré les résultats décevants, devait jouer et avoir du temps de glace parce que c’était la seule façon pour lui de rebâtir sa confiance. Crosby savait que Fleury pouvait rebondir et aider l’équipe à gagner.

Est-ce que les interventions de Crosby ont porté fruits? Il semble bien puisque l’entraîneur l’a laissé jouer et que Fleury vient de remporter ses 5 dernières parties. Il affiche maintenant 12 victoires, une moyenne de but de 2.25 et un taux d’arrêts de .912. Un redressement spectaculaire. Je crois que Marc-André avait besoin de se sentir appuyé et soutenu par l’équipe et principalement par son capitaine. Et il le lui rend bien aujourd’hui. Crosby et Fleury ont toujours été complices et amis. Ce soutien est souvent essentiel pour un athlète. La confiance que les autres ont en nous fait parfois la différence entre réussir les bons jeux et se faire battre.

Passons maintenant à Price. Bien entendu, Price n’a pas avec le Canadien le statut que Sydney a avec les Penguins. Or lui aussi a connu une année difficile l’an dernier. Mais il a toujours pu compter sur l’appui de ses coéquipiers et de l’entraîneur. Il a rebâti sa confiance et on voit les résultats aujourd’hui. J’attire maintenant votre attention sur un de ses complices et amis. Vous aurez compris que je parle de P.K. Subban. L’entraîneur veut actuellement envoyer un message à P.K. Message qu’il dit comprendre et accepter avec philosophie. Mais je pense que P.K. sait aussi qu’il peut compter sur l’appui de certains joueurs, dont Carey Price qui se porte souvent à sa défense. Et voilà le point essentiel. Psychologiquement Subban est jeune et extrêmement talentueux. Une espèce de pur-sang du hockey. Je suis convaincu qu’il n’a pas souvent eu, dans les ligues mineures, de passages au purgatoire pour aller réfléchir à son jeu. Mais aujourd’hui, il joue avec les grands. Ce n’est pas la même chose.

Savoir qu’il a la confiance du gardien numéro un de l’équipe, avoir développé avec lui une complicité étonnante que l’on voit en particulier à la fin des parties quand les deux joueurs de félicitent, voilà qui l’aidera dans les prochains jours. Ce qui est certain, à mon avis, c’est qu’on ne peut trop longtemps laisser un joueur avec tout ce talent dans les gradins. Apprendre les rudiments de la Ligue nationale de Hockey et apprendre à s’oublier pour l’équipe, voilà une excellente leçon. Mais, comme toutes les leçons, elle doit avoir une fin, sinon l’effet inverse risque de se produire. Il ne faut pas que la créativité de Subban soit trop étouffée au risque de le voir devenir un joueur ordinaire qui ne prendra plus de chances et qui ne laissera plus parler son art. La ligne est souvent mince entre réussir ou échouer pour des jeunes qui sont aussi exubérants et impétueux. Heureusement, Jacques Martin est un entraîneur d’expérience et il saura comment aider et soutenir son jeune joueur pendant qu’il fait ses classes.

Et voilà enfin, comment dans un certain sens, Crosby et Price se ressemblent. En aidant leurs amis en qui ils croient.