Étonnant comme on dirait que la défaite de mardi a tué les espoirs des partisans des Canadiens. Le nombre de personnes que j’ai rencontré et qui m’ont dit, d’une façon ou d’une autre, qu’il fallait tracer une croix sur la présente saison et penser plutôt à l’avenir, est surprenant. C’est sûr que la défaite contre Saint-Louis donnait l’impression que Montréal n’était pas dans la même ligue. Et quand les gens regardent les prochains jours et les matchs qui attendent les Canadiens, le doute semble se transformer en certitude.

Il est vrai que la commande est énorme avec des adversaires comme Boston, Ottawa et New-York. Plusieurs disaient que la semaine était un point tournant; que les Canadiens devaient toutes les gagner ou s’ils en perdaient une, ce devait être de façon serrée, démontrant beaucoup de caractère et de détermination. Ce ne fut pas le cas. La petite lancée de deux victoires des Glorieux s’est éteinte comme un minuscule feu de paille.

Ce dont je suis certain, c’est que personne ne s’amuse actuellement. Avez-vous remarqué que quand une équipe gagne, on dit des joueurs qu’ils sont heureux et qu’ils s’amusent? Or je n’ai pas vu beaucoup de monde sourire dans l’équipe montréalaise cette saison. Tout le monde semble pris dans une spirale où plus on joue mal, plus on est stressé; plus on est stressé et plus on joue individuellement et…finalement on joue encore plus mal.

Que doit-on maintenant faire dans l’organisation?

Je n’ai pas de solution à apporter, mais il y a quelques pistes qu’il faudrait explorer. L’une d’elles, c’est de faire le bilan et de réajuster les objectifs. Nous sommes au milieu de la saison et c’est le moment parfait pour faire ce genre de retour. Il faut le faire individuellement d’abord et en équipe ensuite. Chacun des joueurs sait où sont ses points fort et ses points faibles. Idéalement, il doit inscrire, d’un côté, les bons aspects et, de l’autre, les moins bons ou les mauvais. Il est responsable de son bilan. L’athlète peut et devrait d’ailleurs se faire aider par les entraîneurs ou les spécialiste en psychologie du sports pour y arriver. Cette étape est essentielle car on ne peut aider l’équipe si on ne s’améliore pas individuellement. Ensuite, le joueur doit établir ses objectifs personnels.

En fait, il existe en psychologie sportive une méthode simple d’y arriver qui se résume par l’acronyme anglais « SMART ». « S » pour spécifique; « M » pour mesurable; « A » pour atteignable; « R » pour réaliste et « T » pour temporellement défini. Le tout est, après avoir identifié les lacunes, de trouver des objectifs précis et évaluables pour s’améliorer dans un temps donné. Cette technique est largement et depuis longtemps utilisée, entre autres, par les athlètes olympiques.

Dans le monde du hockey, c’est assez récent, mais le concept se développe chez les plus jeunes.

Est-ce que ça va sauver la saison des Canadiens? Est-ce qu’ils vont faire les séries?

Il est impossible de répondre à ces questions. La solution est entre les mains des joueurs et des entraîneurs.

Mais, selon moi, la réponse aujourd’hui, considérant le niveau de stress de tout le monde (et probablement de l’entraîneur chef en tête de liste), considérant qu’il n’y a pas d’unité ni de cohésion dans cette équipe ni sur la glace ni à l’extérieur, considérant que personne ne semble s’amuser à jouer au hockey, alors la réponse est « non »!

Et il va falloir un sérieux coup de barre pour renverser cette tendance. Qu’en pensez-vous?

Sylvain Guimond, PhD

Site Internet de L'antichambre

Twitter de L'antichambre

Facebook de L'antichambre