Et ça continue…
$content.firstChildCategorie jeudi, 10 juil. 2014. 00:29 samedi, 19 mars 2011. 18:05Je n’ai pas le choix de revenir, après l’incident de Pacioretty, sur la question de commotions cérébrales. Comme vous tous, je suis resté consterné devant ce qui lui est arrivé. Comme vous, j’ai retenu mon souffle espérant que le pire n’était pas arrivé. Comme vous, je me suis dit qu’un jeu, quel qu’il soit, ne mérite pas qu’on risque sa vie aussi gratuitement.
Je ne sais pas, et personne (à part peut-être Chara lui-même) ne peut, sans aucun doute dans son esprit, affirmer qu’il s’agit d’un geste volontaire et délibéré. La Ligue Nationale a convenu de son côté que c’était accidentel. Mais cette ligue a parfois des décisions douteuses. Il est souvent difficile de comprendre comment évoluent les règles du jeu avec les commentaires des dirigeants.
Ceux et celles qui jouent au hockey assez régulièrement, dans les petites ligues ou dans les ligues de garage, savent bien où se trouvent les endroits dangereux sur une patinoire. Dire que Chara, dans le feu de l’action et dans sa poursuite de l’adversaire, ignorait qu’arrivait la baie vitrée…C’est possible. Pas évident à comprendre pour un joueur qui a 13 ans d’expérience dans cette ligue et qui en est une vedette, mais c’est possible. Qu’il n’ait pas eu l’intention formelle de le blesser gravement est probable. Dire qu’il ne voulait pas lui faire mal relève probablement du fantasme. Bref, quoi qu’il en soit, il vivra avec ses gestes. Qu’ils soient punis ou non.
Pour le moment, je pense surtout à Pacioretty. J’examinais les commentaires des spécialistes et il semble miraculeux qu’il ne soit pas paraplégique ou pire après un tel choc. Quelques millimètres l’ont sauvé. Il doit maintenant se rétablir. Or, une commotion cérébrale est un choc direct au cerveau qui frappe la boîte crânienne en créant une altération temporaire des fonctions mentales. Plus le coup est intense et violent, plus les répercussions risquent d’être longues à guérir. Dans le cas de Pacioretty, le coup a été brutal. La réaction instantanée. Sa tête a non seulement frappée violemment la baie vitrée, mais elle a en plus heurtée la glace sans qu’il puisse se protéger d’aucune manière. Il était déjà inconscient. Deux coups directs à la tête en quelques secondes. C’est beaucoup et il est probable que le traumatisme crânio-cérébral qui en découle sera long à guérir. Et il doit être prudent. Il ne faut pas précipiter le retour au jeu. Regardez ceux qui sont revenus à l’action trop rapidement et qui ont dû retourner en convalescence. Crosby en est un, mais il y en a beaucoup d’autres, donc Bergeron et Savard des Bruins de Boston. Ces derniers, quand ils ont vu l’accident, on comprit, presque viscéralement, ce que Pacioretty vivait.
Il doit maintenant se reposer dans le calme le plus complet. Un repos autant physique que mental. Même regarder la télévision peut-être proscrit. Et rien n’assure que, lorsqu’il reviendra sur la glace, il affichera la même fougue et la même détermination que celle qu’il montrait. Il sera certainement craintif, sachant que d’autres commotions cérébrales pourraient avoir des résultats encore plus néfastes puisqu’il semble prouvé que les conséquences sont cumulatives.
Pacioretty n’est pas le premier joueur de hockey à subir une telle commotion. Ce qui est dramatique, à mon sens, c’est qu’il ne sera malheureusement pas le dernier. Rien n’indique pour le moment que des gestes sérieux seront votés pour éliminer les blessures à la tête et rien n’indique non plus que les joueurs, entre eux, feront plus attention. Voilà aussi où est l’autre volet du drame de cet accident
Sylvain Guimond, PhD
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