Ian Laperrière : Pas facile la retraite
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 17:33 mercredi, 20 oct. 2010. 22:30Décider de prendre sa retraite n’est probablement jamais simple. Pour aucun de nous. Mais, après quelques dizaines d’années à faire un métier ou une profession qu’on aime, on sent un jour que le moment est venu de passer à autre chose. Et, la plupart d’entre nous s’y préparent longtemps d’avance.
Dans le domaine du sport, il y a une difficulté supplémentaire du fait que la carrière est souvent beaucoup plus courte. Mais les athlètes connaissent cette réalité et s’organisent du mieux qu’ils peuvent pour que ce passage se déroule sans trop de problème. Dans quelques cas toutefois, la plupart du temps à cause de blessures, c’est le destin qui décide du moment où il faut accrocher ses patins. C’est probablement le cas d’Ian Laperriere. Il n’a pas décidé de se retirer. En quelque sorte on l’oblige à le faire. Et c‘est toute la différence au monde.
Je ne connais pas personnellement Ian Laperrierre, mais j’ai connu de nombreux athlètes qui sont passés par là. C’est toujours extrêmement difficile, parce que ce sont les médecins qui décident à leur place. Ils doivent prendre leur retraite en ayant l’impression de ne pas avoir accompli tout ce qu’ils voulaient faire. Et ça, ça laisse un vide colossal qu’on ne sait pas comment remplir. Tout ça à cause d’une malchance. D’une mauvaise chute, d’une mise en échec particulièrement violente ou d’une rondelle qui nous atteint au visage.
En fait, ces athlètes, comme ce sera probablement le cas de Laperriere, doivent passer à peu près les mêmes étapes que celles d’un deuil. Il y aura d’abord le « déni » alors qu’on ne veut pas croire à ce qui nous arrive. Puis la colère nous envahit. Vient ensuite la période de négociation où on tente de marchander ou même de faire chanter son entourage. La quatrième étape est la dépression et, enfin, on accepte. Quoique je ne sois pas entièrement d’accord avec cette expression d’acceptation. Parce qu’on n’accepte pas vraiment. « Accepter » implique, selon moi, qu’on est d’accord. Or, on n’est jamais d’accord avec ce qui nous est arrivé. Au mieux, on consent à reconnaître la réalité de ce qui nous est arrivé et on fait avec. Bref, les athlètes qui sont obligé d’abandonner leur sport, passent presque tous par ces étapes avant de rebondir.
Ce fut le cas, par exemple, de Pierre Mondou, blessé malencontreusement à un œil, ou de même du célèbre Mario Lemieux. Dans ce dernier cas, ses maux de dos l’ont contraint à quitter une carrière exceptionnelle. Mario a arrêté pendant 4 ans, mais, comme d’autres, il n’avait pas le sentiment d’avoir été jusqu’au bout de ce qu’il avait à réaliser. Il a donc tenté un retour. Pour terminer le travail et pour que son fils le voit jouer dans la Ligue Nationale. C’est à cette époque que je l’ai rencontré pour traiter ses problèmes de dos. Mario Lemieux fait partie des athlètes d’exception qui ont pu revenir compléter ce qu’ils croyaient avoir à faire. Bien peu de joueurs peuvent vivre cette seconde chance. (Les cérémonies d’inauguration du nouveau temple du hockey de Pittsburg, il y a quelques jours, ont d’ailleurs permis de retracer les grands moments de la carrière de ce grand joueur).
Alors voilà. Après 1063 parties dans la Ligue Nationale avec les Rangers, les Kings, l’Avalanche et les Flyers, Ian Laperrierre devra à son tour abandonner pour des raisons qu’il ne voulait pas. Je lui souhaite de pouvoir vivre au mieux ce difficile passage obligé en lui rappelant qu’il a connu une très grande carrière. Je lui dirai surtout que, malgré les difficultés qui s’en viennent pour lui, il a encore un avenir. Même si je comprends que pour le moment, comme lorsqu’on vit une sévère peine d’amour, on est incapable de voir aussi loin…