Il y a 30 ans, la fin de Montréal-Matin
Sports divers jeudi, 11 déc. 2008. 14:15 jeudi, 12 déc. 2024. 11:52
Il y a 30 ans, plus précisément le 27 décembre 1978, "Montréal Matin" publiait son dernier numéro et fermait ses portes sans plus d'avertissement. Quel triste souvenir. Il faudrait se rappeler que la descente aux enfers de ce populaire quotidien s'était amorcée en juin 1969, lors du départ de son directeur des sports, Jacques Beauchamp, pour son plus sérieux concurrent, le "Journal de Montréal".
Depuis 1964, soit depuis la fondation du "Journal" durant une grève de "La Presse", Monsieur Péladeau, le père, avait sollicité à maintes reprises les services de Jacques, pour diriger les destinées de son quotidien, mais sans succès. Finalement, prévoyant ce qui allait se produire dans les années '70, soit la montée fulgurante du Parti Québécois avec René Lévesque en tête et la chute de l'Union Nationale, propriétaire du "Matin", Beauchamp fit le saut d'un bateau à l'autre sans se mouiller. Ce fut certainement sa meilleure mise comme parieur et Dieu sait qu'il n'était pas le champion pour "picker" des gagnants.
"PP" s'était engagé à rémunérer son nouveau rédacteur en chef et directeur des opérations comme il se devait, mais pas avant que le tirage de son journal n'atteigne 100 000 copies par jour. Si Pierre pensait mettre de la pression sur Jacques, il s'est royalement trompé. En criant lapin, le "Journal" avait atteint son objectif. Alors que le patron et son fidèle serviteur se frottaient les mains et filaient, avec raison, le parfait bonheur, au "Matin" c'était la consternation.
L'Union Nationale n'a pu résister à la vague péquiste, tel que prévu, et atteint le fond du baril, étant forcé de liquider ses principaux atouts, dont son journal. À la suite d'une foule de manigances, de pirouettes et de grenouillage, le "Matin" tomba du soir au matin dans les mains de "La Presse" et de Power Corp. Pour faire une histoire courte, le "Matin" et "La Presse" connurent simultanément une grève de sept mois (Octobre 1977 à Mai 1978) et huit mois après le retour au travail, soit le 27 décembre 1978, le "Matin" rendait l'âme. Quelle triste histoire.
Que de mémorables souvenirs
En fouillant dans mes archives, j'ai retrouvé, toute jaunie, la dernière édition de "Montréal Matin" datée du 27 décembre 1978 et qui se vendait à l'époque 0.25$. Dans la section des sports, on y retrouve un texte de Tom Lapointe qui rapporte que les étoiles du Québec ont battu les étoiles de l'Ouest, 5-2 à London, en Ontario, dans la compétition pour la coupe Labatt. Michel Bergeron, l'entraîneur des Québécois, n'avait pas aimé l'attitude, le comportement et l'arrogance des gars de l'Ouest et remerciait Jimmy Mann, pour son tour du chapeau, et Raymond Bourque, 18 ans, pour son beau travail défensivement. Lapointe s'est depuis exilé en France à cause de problèmes personnels.
Bernard Brisset, aujourd'hui à TQS, citait les paroles d'Yvon Lambert, suite à une dure séance d'entraînement commandée par Scotty Bowman entre Noël et le Jour de l'An. "Ce n'est pas drôle de se remettre en forme quand on abuse des bonnes choses". Fin de la citation. Les temps ont-ils vraiment changés 30 ans plus tard Yvon?
Dans un bas de page, on relate que Boris Alexandrov a été banni de l'équipe nationale soviétique parce qu'il aimait trop l'alcool. "Ben gardons ca"? Maudite boisson. Dans la revue sportive de 1978, on note que Gilles Villeneuve a causé la surprise de l'année en gagnant le Grand Prix de Formule 1 du Canada, le 8 octobre; que la série de parties consécutives de Pete Rose avec au moins un coup sûr s'est arrêtée à 44; que Bobby Orr et Bobby Hull ont annoncé leur retraite; que le Canadien a gagné sa troisième coupe Stanley de suite; que Muhammad Ali est champion poids lourds du monde pour la troisième année de suite; que les Expos ont constitué une grande déception en finissant quatrième dans leur section; et que Yves Létourneau, toujours vivant, déplore la platitude des émissions sportives à la télévision dans le temps des Fêtes, "aussi pauvres et sans goût que de la dinde réchauffée" écrit-il. Mais il félicite et remercie chaleureusement Yvon Deschamps, qui à son dire, a sauvé la soirée de Noël, par l'émission fort appréciée: "Yvon Deschamps en spectacle" présentée à Radio-Canada.
Les Matineux
Dans sa chronique à potins intitulée "Les Matineux", André Trudelle, nous apprend qu'Yvon Dubois, maire du Village Olympique durant les Jeux de Montréal, passe la période des Fêtes à Miami Beach avec sa famille; que Gyslain Delage, instructeur des Castors de Sherbrooke, ira faire du ski à St-Sauveur avec le barbier des sportifs, Ménick, son ami de toujours; que Jean-Paul Chartrand Jr, toujours à TVA aujourd'hui, a signé un contrat de trois ans comme régisseur au réseau de radio des Expos à CKAC; que l'organiste Fernand Lapierre sera de retour avec les Expos; que la première page du "Matin", soulignant la 500e victoire de Scotty Bowman comme entraîneur a été épinglée sur le babillard dans le vestiaire du Canadien; enfin que Guy Lafleur s'est payé un cadeau de Noel à son goût en s'achetant quatre carabines pour orner la vitrine aménagée à cet effet dans sa résidence de Baie d'Urfée.
À propos, lors de la soirée des retrouvailles des anciens employés de "Montréal Matin", il y a cinq ans à la brasserie Molson, André était présent et ils nous annonçait en primeur son prochain mariage avec la comédienne Béatrice Picard. Longue vie à cet heureux couple.
Comme cerise sur le sundae, le regretté Marc Thibeault nous peignait un portrait de Lee Dillon (!), la dévouée secrétaire de Frank Selke, Sam Pollock et Irving Grundman depuis des années. Du bonbon, comme seul Marc pouvait nous en offrir.
L'époque du "Montréal Matin", c'était le bon temps. Dommage. Grandement dommage.
Depuis 1964, soit depuis la fondation du "Journal" durant une grève de "La Presse", Monsieur Péladeau, le père, avait sollicité à maintes reprises les services de Jacques, pour diriger les destinées de son quotidien, mais sans succès. Finalement, prévoyant ce qui allait se produire dans les années '70, soit la montée fulgurante du Parti Québécois avec René Lévesque en tête et la chute de l'Union Nationale, propriétaire du "Matin", Beauchamp fit le saut d'un bateau à l'autre sans se mouiller. Ce fut certainement sa meilleure mise comme parieur et Dieu sait qu'il n'était pas le champion pour "picker" des gagnants.
"PP" s'était engagé à rémunérer son nouveau rédacteur en chef et directeur des opérations comme il se devait, mais pas avant que le tirage de son journal n'atteigne 100 000 copies par jour. Si Pierre pensait mettre de la pression sur Jacques, il s'est royalement trompé. En criant lapin, le "Journal" avait atteint son objectif. Alors que le patron et son fidèle serviteur se frottaient les mains et filaient, avec raison, le parfait bonheur, au "Matin" c'était la consternation.
L'Union Nationale n'a pu résister à la vague péquiste, tel que prévu, et atteint le fond du baril, étant forcé de liquider ses principaux atouts, dont son journal. À la suite d'une foule de manigances, de pirouettes et de grenouillage, le "Matin" tomba du soir au matin dans les mains de "La Presse" et de Power Corp. Pour faire une histoire courte, le "Matin" et "La Presse" connurent simultanément une grève de sept mois (Octobre 1977 à Mai 1978) et huit mois après le retour au travail, soit le 27 décembre 1978, le "Matin" rendait l'âme. Quelle triste histoire.
Que de mémorables souvenirs
En fouillant dans mes archives, j'ai retrouvé, toute jaunie, la dernière édition de "Montréal Matin" datée du 27 décembre 1978 et qui se vendait à l'époque 0.25$. Dans la section des sports, on y retrouve un texte de Tom Lapointe qui rapporte que les étoiles du Québec ont battu les étoiles de l'Ouest, 5-2 à London, en Ontario, dans la compétition pour la coupe Labatt. Michel Bergeron, l'entraîneur des Québécois, n'avait pas aimé l'attitude, le comportement et l'arrogance des gars de l'Ouest et remerciait Jimmy Mann, pour son tour du chapeau, et Raymond Bourque, 18 ans, pour son beau travail défensivement. Lapointe s'est depuis exilé en France à cause de problèmes personnels.
Bernard Brisset, aujourd'hui à TQS, citait les paroles d'Yvon Lambert, suite à une dure séance d'entraînement commandée par Scotty Bowman entre Noël et le Jour de l'An. "Ce n'est pas drôle de se remettre en forme quand on abuse des bonnes choses". Fin de la citation. Les temps ont-ils vraiment changés 30 ans plus tard Yvon?
Dans un bas de page, on relate que Boris Alexandrov a été banni de l'équipe nationale soviétique parce qu'il aimait trop l'alcool. "Ben gardons ca"? Maudite boisson. Dans la revue sportive de 1978, on note que Gilles Villeneuve a causé la surprise de l'année en gagnant le Grand Prix de Formule 1 du Canada, le 8 octobre; que la série de parties consécutives de Pete Rose avec au moins un coup sûr s'est arrêtée à 44; que Bobby Orr et Bobby Hull ont annoncé leur retraite; que le Canadien a gagné sa troisième coupe Stanley de suite; que Muhammad Ali est champion poids lourds du monde pour la troisième année de suite; que les Expos ont constitué une grande déception en finissant quatrième dans leur section; et que Yves Létourneau, toujours vivant, déplore la platitude des émissions sportives à la télévision dans le temps des Fêtes, "aussi pauvres et sans goût que de la dinde réchauffée" écrit-il. Mais il félicite et remercie chaleureusement Yvon Deschamps, qui à son dire, a sauvé la soirée de Noël, par l'émission fort appréciée: "Yvon Deschamps en spectacle" présentée à Radio-Canada.
Les Matineux
Dans sa chronique à potins intitulée "Les Matineux", André Trudelle, nous apprend qu'Yvon Dubois, maire du Village Olympique durant les Jeux de Montréal, passe la période des Fêtes à Miami Beach avec sa famille; que Gyslain Delage, instructeur des Castors de Sherbrooke, ira faire du ski à St-Sauveur avec le barbier des sportifs, Ménick, son ami de toujours; que Jean-Paul Chartrand Jr, toujours à TVA aujourd'hui, a signé un contrat de trois ans comme régisseur au réseau de radio des Expos à CKAC; que l'organiste Fernand Lapierre sera de retour avec les Expos; que la première page du "Matin", soulignant la 500e victoire de Scotty Bowman comme entraîneur a été épinglée sur le babillard dans le vestiaire du Canadien; enfin que Guy Lafleur s'est payé un cadeau de Noel à son goût en s'achetant quatre carabines pour orner la vitrine aménagée à cet effet dans sa résidence de Baie d'Urfée.
À propos, lors de la soirée des retrouvailles des anciens employés de "Montréal Matin", il y a cinq ans à la brasserie Molson, André était présent et ils nous annonçait en primeur son prochain mariage avec la comédienne Béatrice Picard. Longue vie à cet heureux couple.
Comme cerise sur le sundae, le regretté Marc Thibeault nous peignait un portrait de Lee Dillon (!), la dévouée secrétaire de Frank Selke, Sam Pollock et Irving Grundman depuis des années. Du bonbon, comme seul Marc pouvait nous en offrir.
L'époque du "Montréal Matin", c'était le bon temps. Dommage. Grandement dommage.