L’automne arrive. Et si vous êtes comme moi, des amateurs de sports, c’est la saison de rêve. Le golf et le baseball culminent. Le tennis a atteint un niveau d’intensité incroyable à New-York. Le football universitaire de même que le football professionnel canadien sont en marche et celui de la NFL débute. L’Impact a des chances raisonnables de se rendre assez loin et peut-être de créer des surprises. Nous avons eu droit à des courses de vélo de calibre international à Québec et Montréal. Et, enfin, on commence à entendre parler de camps d’entraînement au hockey. Le bonheur je vous dis.

Justement, durant la fin de semaine, nous regardions, avec quelques amis, le ProTour de Montréal. Il est rare que nous puissions voir des cyclistes de ce calibre rouler près de chez nous. Je n’y connais pas grand chose, mais il m’a semblé que les coureurs grimpaient notre Mont-Royal avec plus de facilité que je ne traverse le petit pont qui enjambe l’autoroute dans mon coin. Plusieurs dans le peloton riaient, discutaient et aucun, mais absolument aucun, ne semblait faire autre chose qu’une petite balade du dimanche. Jusqu’au dernier tour. Mais là quel spectacle.

Ça m’a rappelé cet homme, qui après une conférence, me signalait que les jeunes se sacrifient pour atteindre l’élite. Et c’est vrai qu’ils font des sacrifices immenses. Autant pour atteindre l’élite qu’une fois qu’ils en font parti. Des heures et des heures d’entraînement, l’éloignement de leur famille (comme j’en parlais récemment), les voyages souvent à l’autre bout de la planète, les diètes pour conserver leur corps en forme, les blessures qu’ils doivent subir et qui surviennent dans tous les sports. J’en sais quelque chose parce que j’ai eu l’occasion de soigner plusieurs de ces athlètes. Oui, ils font des sacrifices énormes.

Et ce n’est jamais fini, tant qu’ils ne prennent pas leur retraite. Par exemple, on voit souvent au hockey un joueur se sacrifier en se jetant devant un lancer frappé ou accepter cette mise en échec pour réussir sa passe ou son tir au but. Même chose au football quand les joueurs s’oublient pour que le jeu réussisse.

Être une athlète de haut niveau, c’est accepter de faire de gros sacrifices.

Et pourtant…Les sportifs ne sont pas les seuls à faire d’incroyables sacrifices pour aller au bout de leur passion. Je pourrais parler de tous ces parents qui les appuient en se rendant aux parties, en les conduisant aux entraînements, en payant les coûts liés à la pratique du sport. Eux aussi consacrent des heures et des heures pour soutenir le développement de leur enfant. Ils le font en sacrifiant bien des choses pour y arriver.

Mais c’est également vrai pour plusieurs d’entre nous. Même si vous n’êtes pas un sportif professionnel, vous avez fait bien des sacrifices dans votre vie. Apprendre un métier ou une profession requiert bien des efforts. Je connais plusieurs personnes qui, pour étudier au niveau universitaire, ont dû travailler pendant leurs études pour avoir le minimum suffisant pour simplement vivre. J’en connais d’autres qui ont dû s’éloigner de leur famille et des leurs amis pour aller étudier à l’extérieur du pays pour se spécialiser dans cette discipline. J’en connais également, comme cet ami dans le secteur de la construction, qui a dû, et pendant plusieurs années, abandonner complètement le hockey qu’il adorait pour travailler 15 ou 18 heures par jour six jours par semaines pour installer et faire vivre décemment sa famille. Ça aussi ces sont des sacrifices.

Je ne veux surtout pas diminuer les efforts des sportifs de haut niveau. Je souhaite juste attirer votre attention sur le fait que nous tous nous faisons des efforts pour réussir. Nous devons tous faire des choix et des compromis dans la vie.

Ce que les athlètes professionnels réussissent toutefois à faire, c’est d’amener le développement à un niveau rarement atteint. Ils dépassent toujours les frontières de l’endurance ou de la vitesse pour franchir la ligne d’arrivée les premiers ou compter ce but qui fait la différence. C’est là qu’ils deviennent les meilleurs et qu’ils peuvent devenir des modèles de courage.

Voir le gagnant du ProTour de Montréal dans les derniers kilomètres, la bouche immensément ouverte pour littéralement tenter de faire entrer un peu d’air afin de continuer à pousser au maximum sur ses jambes qui le font souffrir et finalement arracher la victoire, est, pour moi, un moment de pur dépassement. C’est là que les sportifs deviennent un peu plus que des hommes ou des femmes ordinaires.