Oui la vie est si fragile, mon fils Vincent joue au hockey et cette semaine un de ses coéquipiers a eu l‘artère carotide tranchée par un coup de patin accidentel. Le jeune joueur blessé au cou s‘est dirigé rapidement vers l‘extérieur de la patinoire. Lorsque tout à coup on s‘aperçoit rapidement que le sang jaillit à chaque battement du coeur. Vincent mon fils se dirige vers lui, et sans hésiter, applique avec sa main une énorme pression sur l‘artère. Le jeune hockeyeur saigne toujours mais beaucoup moins abondamment. Vincent maintien la pression jusqu‘à l‘arrivée des ambulanciers. Une fois rendu à l‘hôpital, les médecins viennent voir Vincent pour le féliciter d‘avoir sauvé la vie de son ami.

Vous êtes jeunes et vous croyez que votre carrière va continuer toute votre vie. On vous le souhaite, mais pour certains, il peut survenir un fâcheux incident. La carrière de tous les joueurs de hockey s’arrête un jour et comme tout le monde, vous devrez alors prendre votre retraite. Le problème avec le hockey c’est que souvent les joueurs prennent leur retraite à un âge auquel la plupart d’entre nous commençons à peine à faire des plans d’avenir.

Pour les hockeyeurs, c’est une partie de leur vie qui se termine.

Lorsque l’on a depuis toujours été identifié comme étant un joueur de hockey, c’est souvent la seule chose que l’on connaît et que l’on a développé. Ce n’est pas seulement un travail, c’est une part d’eux-même et leur identité. Le temps de la retraite est très difficile et souvent très déstabilisant. Il faut donc bien s’y préparer pour éviter de se retrouver devant le vide. Même si les joueurs de hockey professionnels ont souvent fait d’assez bons salaires pour vivre sans travailler jusqu’à la fin de leurs jours, le rythme de vie auquel ils sont habitués change tellement qu’ils ont de la difficulté à s’y acclimater.

Martin Latulipe, un ami à moi, est un ancien joueur des Aigles Bleus de Moncton. Il en était le capitaine. Lors d’un tournoi universitaire international, il a été coupé à la gorge, tout près de l’artère carotide, par un coup de patin. Quelques millimètres à côté et c’était fatal. Exactement la même blessure que le coéquipier de Vincent.

Maintenant, au Québec, nous avons des protèges cou qui permettent d’éviter ces accidents. Cependant, certains jeunes joueurs n’en portent pas, s’en soucis peu ou le porte mal. Martin a eu la force de caractère de se relever malgré le fait que cet accident ait marqué la fin de sa carrière de hockeyeur. Aujourd’hui il est conférencier chevronné, avec une feuille de route impressionnante, ce qui lui permet de partager ses expériences avec des jeunes. Il a réussi à s’adapter à sa nouvelle réalité.

Je crois que pour Vincent et tous ses coéquipiers, cette aventure traumatisante restera à jamais gravée dans leur mémoire. Le hockey peut être un sport dangereux, il est donc important d‘avoir les bons équipements de protection et des règlements pour protéger nos jeunes.

Avec certaines précautions, on pourrait peut-être prolonger la carrière de plusieurs joueurs…