Il faut donner à la Ligue Nationale de Hockey qu’elle est probablement la seule ligue professionnelle à « oser » revenir aux vraies sources de son sport et organiser une partie à l’extérieur qui compte au pointage. Et avez-vous entendu les commentaires des joueurs du Canadiens ou des Flames? Ils sont énervés comme des enfants de pouvoir participer à cette classique et retrouver l’essence du hockey. Parce que le hockey, c’est un sport qui est issu de l’hiver et du froid. Ils en parlent et on sent plein de souvenirs heureux remonter. Jouer dehors, c’est toute leur jeunesse. Comme c’est aussi toute la mienne. Revenir à la maison, les joues rouges et les pieds gelés, mais totalement heureux, c’était absolument extraordinaire. Je me souviens de parties mémorables avec mes frères et des amis alors que nous rejouions la finale de l’année précédente. Wow!

Alors je me suis demandé si le plaisir de jouer dehors était toujours là et s’il y avait encore des joueurs qui aimaient cette formule. Je suis allé me promener dans mon coin (et même un peu ailleurs) et j’ai fait le tour de patinoires extérieures pour voir ce qui s’y passait. Je dois dire que j’ai été agréablement surpris. D’abord, les patinoires extérieures sont généralement très belles. Avec les moyens pris par les villes pour leur entretien, les glaces sont moins raboteuses que dans mon souvenir et se prêtent parfaitement aux parties qui y sont disputées.

L’autre phénomène qui m’a frappé, c’est l`âge des joueurs. Il y a des très jeunes; il y a des ados (qui, on le voit, pratiquent régulièrement et qui ont beaucoup de talents); il y en a d’autres plus âgés, probablement des pères qui accompagnent leur enfants; il y en a d’encore plus vieux qui n’ont jamais abandonné leur passion pour ce sport et il y a même quelques filles qui n’ont certainement pas à rougir de leur coup de patin ou de leur maniement de rondelle.

Et tout le monde a du plaisir. Ça se voit dans leurs yeux. Il faut dire aussi que le hockey extérieur se joue sans équipement. Bien sûr on peut porter un casque (c’est même préférable) et des gants, mais c’est tout. Alors, les joueurs se respectent. Ils font attention. Les contacts sont interdits, les lancers frappés aussi, on n’a même pas le droit de faire lever la rondelle. En plus, comme il n’y a généralement pas de gardien, on réapprend à s’amuser et à passer la rondelle.

D’ailleurs, quelqu’un qui ne ferait pas de passes ou qui s’éterniserait sur la patinoire, se le ferait dire rapidement par les autres. J’ai senti que les joueurs se respectaient et ça fait du bien à voir.

J’ai parlé à plusieurs de ces joueurs et de ces joueuses. Juste pour le plaisir de la faire. J’ai ainsi appris (les plus âgés en tout cas le disent) que le hockey extérieur connait une sorte d’essor depuis quelques années. Certains ont d’ailleurs associé cet engouement avec l’adoption des nouveaux règlements de la LNH qui favorisaient la vitesse et punissaient les accrochages.

Tous aiment aussi ce coté informel du hockey extérieur. Il n’y a pas d’obligation ni d’horaire obligatoire comme pour une équipe organisée. On y vient quand ça nous tente, à l’heure qui nous convient, seul ou avec des amis. On est certain de toujours trouver des coéquipiers qui veulent aussi s’amuser et patiner.

Et là je me suis souvenu qu’un journaliste m’expliquait un jour que (dans le temps) des joueurs comme Chelios ou Svoboda gardaient toujours des gants, patins et bâton dans leur voiture. Il n’était pas rare, continuait mon informateur, qu’en voyant qu’une partie se déroulait sur une patinoire extérieure, ils décident de s’arrêter et de se joindre au groupe. J’imagine la joie des jeunes quand ces professionnels se mêlaient au groupe, juste pour avoir et retrouver le plaisir de jouer. Imaginez maintenant la joie que cela créerait sur une patinoire extérieure de voir arriver Desharnais, Gionta, Price, ou n’importe quel des Glorieux qui voudrait se joindre à la partie…Bon…Je rêve peut-être un peu.

Il n’en reste pas moins que jouer au hockey dehors, demeure une activité extraordinaire. Ça fait bouger, c’est bon pour la santé, et ça nous permet d’apprivoiser l’hiver que tant de gens semblent trouver trop long.

Finalement, il n’y a pas que le hockey extérieur qu’il faut réapprendre. Il y a toutes ces activités, de la marche au ski, en passant par la raquette ou la glissade, qu’il faudrait retrouver. On serait plus en forme si, tout simplement, on bougeait davantage et on aimerait certainement bien plus l’hiver.

Alors où sont mes patins…