Depuis le début de la saison tout le monde tente d’expliquer la transformation de Carey Price qui est devenu (pour le moment) l’un des meilleurs gardiens de la Ligue Nationale de Hockey. J’en ai parlé moi-même à quelques occasions dans ces chroniques. Parmi les éléments qui ressortent il y a bien sur sa taille, son talent, sa vitesse d’exécution et une très bonne vision du jeu. Mais, ce sont là des éléments qui étaient présents l’an dernier alors que les résultats n’étaient pas convaincants.

Il faut donc se rabattre, en grande partie, sur l’aspect psychologique pour expliquer la transformation. Or, un excellent article de François Gagnon nous présentait en fin de semaine Pierre Groulx, celui qui s’occupe des gardiens chez le Canadien. Il est certainement l’un des ingrédients qui a contribué à ce changement d’attitude colossal. Groulx est moins connu (en tout cas pour le moment) que Roland Melanson ou que certains autres instructeurs des gardiens qui étaient eux-mêmes cerbères dans la ligue mais il est à se créer une solide réputation. Une des grandes forces de Pierre Groulx vient du fait qu’il réussit d’abord à créer un climat de confiance entre lui et les gardiens de but dont il est responsable. Groulx connait les techniques sur le bout de ses doigts, mais ne cherchera pas à confronter son « élève » en lui demandant de changer radicalement tel mouvement ou tel comportement. Il s’adaptera plutôt à lui, respectant son rythme et insistant sur ses forces. C’est certainement cette approche qui lui a permis de sauver le peu de confiance que Price devait encore avoir à l‘issu de la dernière saison et de reconstruire ce nouveau Price, beaucoup plus solide entre « les 2 oreilles ». Ce rétablissement spectaculaire n’a assurément pas été facile à réaliser pour Price. Cependant, quand on le regarde aujourd’hui, il semble tellement plus heureux qu’on a l’impression d’avoir un nouvel homme devant nous. Il y a maintenant aussi un spécialiste en psychologie du sport avec le Canadien. Est-ce qu‘il a aidé Price. Je ne sais pas mais j‘ose croire que oui.

Ceux qui me connaissent savent que j’ai élaboré, au cours des ans, une philosophie de vie que j’ai articulé autour du mot PAS que j’utilise un peu dans le genre d’un acrostiche (c’est-à-dire que j’utilise les premières lettres pour former des mots et un concept). L’un de ces PAS est : Plaisir à Souffrance. Parce que, voyez-vous, on n’a rien pour rien. Il faut, en général, souffrir pour atteindre nos objectifs et en tirer du plaisir. Et souvent, plus la souffrance est grande, plus le plaisir qu’on retire de la réussite est grand. Or, dans le cas de Price, je pense qu’on peut dire qu’il a souffert. Non seulement des résultats décevants de l’an dernier, mais aussi des efforts qu’il a dû mettre pour reconstruire sa confiance et améliorer encore sa technique. Voilà pourquoi j’ai tant de plaisir à voir sa joie quand il joue. Il y puise une force qu’on ne lui connaissait pas. Il a fait face à l’adversité (et il aura encore à le faire dans sa carrière et dans sa vie) et il s’est relevé.

On voit que c’est un passionné de son sport. Sa Passion et son Acharnement à trouver une façon de s’en sortir avec l’aide incontournable de Pierre Groulx, ont donné un nouveau Sens à son travail. Et voilà un autre PAS en avant. Et je crois que Price continuera à s’améliorer à l’avenir. En tout cas on le souhaite tous.

Juste un dernier mot avant de terminer. On sait que pour les gens qui sont loin de leur famille pendant la période des Fêtes ou qui doivent travailler, ça représente souvent un mauvais moment à passer. Parmi eux, il y a, bien entendu, les joueurs de hockey (ceux du Canadien entre autres) qui n‘auront que quelques heures avec leur famille avant de retourner sur la glace. Mais, dans leur cas, si ce n’est pas plus facile, il y a bien des compensations (dont la popularité et le salaire).

Mais j’ai ici une pensée spéciale pour ceux et elles qui travaillent et qui suivent l’équipe dans l’ombre. Il y a les soigneurs, préposés aux équipements et autres membres du personnel qui accompagnent le club dans ses déplacements, mais il y a aussi les journalistes, commentateurs et membres des équipes techniques (télé ou radio) qui seront loin de leur famille pour les Fêtes. Je pense aussi à tous les autres, quelque soit leur métier, qui devront être au poste et qui devront aussi travailler à Noël ou au Jour de l’An.

À ceux et celles-là, et à vous tous, fans des Canadiens et grands amateurs de hockey, je tiens à souhaiter de merveilleuses fêtes. Je vous souhaite la Paix, l’Amour et la Sérénité. Je vous souhaite enfin le bonheur et la santé. Puisse la nouvelle année vous apporter son lot de défis et de réussites. Et surtout, soyez prudents. Passez de belles Fêtes!