En fait, je devrais plutôt dire que le jeune gardien du Canadien ne peut sortir gagnant à court terme de la situation dans laquelle il est. Tous les experts affirment qu’il possède le talent et les capacités physiques pour être ou devenir l’un des meilleurs gardiens de la ligue. Mais, il n’a pas vraiment été à la hauteur des attentes l’an dernier.

Si on ajoute que, même si l’organisation lui a laissé toute la place en échangeant Halak, la signature de son contrat ait fait l’objet de retard, on se retrouve avec tous les éléments pour que la rentrée psychologique soit difficile. Il a beau insister sur le fait que ça ne lui ajoute pas de pression additionnelle et qu’il est prêt à faire face à la musique, le résultat du premier match le place dans le pire des scénarios possible.

Et c’est pour ça que je pense qu’il ne peut être gagnant actuellement. Même s’il avait remporté cette partie sans signification contre Boston, on aurait pu dire que ça ne veut encore rien dire. On aurait dit qu’il faut attendre d’en voir plus avant de porter un jugement. Mais comme il a perdu et qu’il reconnaît lui-même ne pas avoir joué le meilleur match de sa vie, la machine à critique est déjà lancée.

Le véritable combat de Price est psychologique.

En psychologie, et c’est vrai dans tous les cas pas seulement au hockey, il faut savoir agir sur les éléments sur lesquels nous avons du contrôle ou du pouvoir, et laisser filer les aspects sur lesquels on à aucune prise. Dans le cas de Price, il n’a aucun contrôle sur la façon dont la foule réagit, pas plus qu’il n’a de contrôle sur la trajectoire d’un lancer frappé qui est dévié à quelques pieds de lui. Il a cependant un contrôle sur sa façon de se préparer et sa façon d’agir. C’est là-dessus qu’il doit miser. Il doit accepter qu’il y a des choses sur lesquelles il n’a aucune prise directe et d’autres qu’il doit et peut améliorer et influencer.

Voilà pourquoi je crois que Price ne peut être gagnant à court terme. Il devra prouver, encore et encore, qu’il est capable de faire face aux défis qui lui sont présentés. Il devra voler quelques victoires, faire quelques arrêts incroyables pour que le vent tourne. D’ici là, la foule continuera à réagir en bien ou en mal. Finalement Carey doit aussi comprendre qu’il a l’appui de ses co-équipiers et de l’organisation. Il doit enfin comprendre que les quelques milliers de spectateurs à un match ne représentent pas nécessairement l’opinion de la majorité des amateurs de hockey québécois.