Le rôle des vétérans dans une équipe de sport est important, je dirais même essentiel. Nous en avons eu une autre preuve durant la deuxième partie de la confrontation entre les Rangers et les Devils. Avez-vous vu les yeux de Brodeur? Lui qui vient de célébrer ses 40 ans avait la même flamme et la même énergie qu’à ses débuts.

Martin Brodeur n’a plus rien à prouver dans cette ligue. Il fait partie de l’élite des gardiens. Depuis qu’il a commencé à repousser des rondelles dans la ligue nationale, Brodeur compte 656 victoires en saison régulière, et 119 en série. Cette année seulement, il a arrêté près de 1500 lancers. C’est vraiment un joueur d’exception.

Alors imaginez-vous, jeune recrue, assis dans le même vestiaire que lui. Même s’il est silencieux, dans sa bulle, en train de se concentrer, vous savez qu’il donnera tout ce qu’il peut pour vaincre l’adversaire. Et plus l’enjeu est important, plus il est décidé. Sa détermination est contagieuse. Il veut gagner. La défaite n’est pas une option. Même aujourd’hui. Même après toutes ces années. Comment alors ne pas se sentir obligé de donner le maximum?

Le rôle des vétérans dans les équipes professionnelles est vraiment primordial. Des hommes comme Brodeur, Alfredson et plusieurs autres, sont des joueurs plus grands que nature. Ce sont des locomotives qui savent tirer les autres pour qu’ils deviennent encore meilleurs.

Et ça a toujours été le cas. Pensez-vous que Béliveau n’ait pas été impressionné et incité à se dépasser par la volonté de gagner de Maurice Richard? Pensez-vous que des joueurs comme Patrick Roy ou Chris Chelios n’ont pas inspiré leurs co-équipiers?

Ils n’ont peut-être plus le même coup de patins. Les réflexes sont peut-être un peu émoussés. Mais avec leur expérience, leur sens du jeu et leur volonté inébranlable, et ils sont encore et toujours des rouages indispensable de l’équipe.

C’est vrai au hockey, mais c’est vrai dans tous les sports. Je regardais David Beckham jouer quand son équipe a affronté l’Impact. Ce gars là n’a rien à prouvé. C’est une vedette internationale qui a connu tous les honneurs et qui ne compte certainement pas sur une partie à Montréal pour redorer encore son blason. Pourtant, il a encore été impressionnant.

Tout ceci pour dire qu’il y a des raisons qui font que les équipes veulent avoir des vétérans dans leur rang. Ils sont là pour partager leur expérience, calmer le jeu quand les plus jeunes ne savent plus quoi faire, pour les aider à passer une période de léthargie, pour servir d’exemple.

Brodeur sait que sa carrière se terminera bientôt. Je ne sais pas si c’est sa dernière saison. Peut-être. Ce qui est certain c’est qu’il va tout donner pour aller chercher cette satanée coupe qu’il est si difficile d’obtenir. Il sait parfaitement que c’est probablement sa dernière occasion d’y parvenir. La route est si longue et pénible pour y arriver.

Alors, selon moi, il faut encore compter avec les Devils. Tant que Brodeur aura ce goût de gagner, il peut faire la différence. Il l’a déjà démontré.

Alors je ne sais pas pour vous, mais moi, je vais mettre un petit deux sur ce formidable gardien et sur l’inspiration qu’il saura apporter à ses co-équipiers pour aller jusqu’au match ultime.