Les joueurs du Canadien doivent vivre les matchs, les uns après les autres, avec l’énergie du désespoir. Vous savez, avec ce sentiment qu’il n’y a plus de place à l’erreur et à la défaite? Et c’est effectivement le cas, puisque depuis plusieurs semaines déjà, la plupart des spécialistes les ont rayés de la liste des équipes qui se rendront en après saison. Conséquence : la pression est énorme.

Bien sûr, mathématiquement parlant, il reste encore des possibilités d’accéder aux séries. Mais ne trouvez-vous pas que cette approche ultra rationnelle donne un peu l’impression d’être un cœur artificiel sur lequel on branche un mourant? Bien sûr qu’il reste des chances. Mais dans la vraie vie, on est face à un mur. Car la vision mathématique des choses laisse peu de place à l’Humain. Or une équipe de hockey c’est d’abord des joueurs qui vont performer. Et ils vont le faire différemment d’un soir à l’autre, d’un adversaire à l’autre.

Vous n’avez qu’à penser au match contre Boston et à celui contre le New-Jersey. Dans le premier cas, une partie exceptionnelle qui vous tient sur le bout de votre chaise, qui vous garde attentif. Un rythme endiablé, des mise en échec percutantes (et parfois même un peu dangereuses), des montées et des feintes effectuées à une vitesse hallucinante, des passes à couper le souffle, voilà ce que j’ai vu.

Le bon côté c’est que le Canadien a fourni un effort extraordinaire et s’en tire avec un point au classement. La mauvaise nouvelle c’est qu’après avoir fourni un effort extraordinaire Montréal perd un autre match. Donc, en bout de ligne : une défaite.

Ensuite, avant d’affronter les « Devils », une autre partie difficile et lourde de conséquence, celle contre les « Sabres ». Au bilan, un match intéressant, rapide et une victoire, mais en tir de barrage cette fois. On peut au moins dire que pour ces deux parties, aucune équipe n’a clairement dominée l’autre.

Puis, voici la rencontre contre le New-Jersey. Les joueurs connaissent parfaitement l’enjeu. Il faut gagner. Encore! Mais c’est la même chose depuis des jours et des jours. Et voilà que nous avons eu droit dimanche à un match très…ordinaire de la part du Canadien. Il y a bien eu un sursaut en troisième. Mais, comme disent toujours les chroniqueurs, « trop peu, trop tard ».

La pression, ce n’est pas quelque chose qu’on peut subbir pendant très longtemps. La motivation, ce n’est pas un bouton sur lequel on peut laisse le doigt pendant des semaines. Dans l’expression « urgence de la situation », il y a le mot urgence qui laisse entendre qu’il faut agir vite, sans retard. Mais il y a quelque chose de bref dans cette expression. Si c’est urgent, ce n’est donc pas pour longtemps. Or, dans le cas du Canadien, la situation d’urgence et l’importance de gagner sera là jusqu’au dernier match, en admettant que les astres s’alignent pour laisser l’espoir vivre jusque là. Ça prend des réserves d’adrénaline étonnantes pour toujours donner le maximum.

Donc, même si tous les joueurs et tous les entraîneurs connaissent l’enjeu de chacune des parties, même si, consciemment ils vont tous dire qu’ils se donneront à 100%, il est difficile de maintenir le même niveau d’intensité aussi longtemps. J’espère me tromper, mais la nature humaine est souvent tout simplement ce qu’elle est. Il y a des exigences qu’on ne peut probablement pas avoir…malgré tout la bonne volonté.

J‘aimerais vraiment me tromper et voir le Canadien en séries…