Marc Bergevin a pris sa décision. Il a choisi Michel Therrien pour devenir l’entraîneur en chef du Canadien. Et je crois que c’est une excellente nouvelle pour les partisans. Toutefois, dans les premiers commentaires que j’ai entendus de partisans à qui on posait la question, j’ai senti un trouble sur ce choix. Comme si les gens y voyaient un retour en arrière. Or, à mon avis, il n’en est rien.

D’abord, il faut comprendre que Marc Bergevin s’entoure d’hommes forts. Il a commencé à le faire pour le travail plus administratif du hockey et il était évident qu’il poursuivrait dans cette voie. C’était d’ailleurs important de le faire, car je vois mal comment il aurait pu, alors qu’il est lui-même « recrue » à la direction générale, opter pour un nouveau venu à la barre du Canadien. Il devait donc avoir quelqu’un d’expérience dans la LNH et quelqu’un, idéalement, qui avait vécu des situations de redressement d’équipe. C’est le cas de Michel Therrien.

De plus, Michel Therrien n’est plus le même homme qu’à son premier passage avec l’équipe. Il a acquis une vaste expérience dans les années qui ont suivies son départ. D’autres parleront des statistiques ou de ses résultats ailleurs dans la Ligue. Moi, j’aimerais m’attarder sur l’aspect psychologique de ce retour au bercail.

D’abord, Michel est un homme plus mûr. Il s’est quand même passé une décennie depuis sont premier tour de piste à Montréal. L’âge, on aura beau dire, ça met souvent les choses dans une autre perspective. Il n’est pas moins fougueux ou déterminé. Il a simplement découvert d’autres routes pour arriver aux résultats qu’il souhaite atteindre. Souvenez-vous comment vous étiez il y a 10 ans et comment vous êtes aujourd’hui. Vous avez peut-être pris un peu de ventre, mais vous n’êtes certainement pas moins passionnés qu’avant. Vous avez cependant appris certaines leçons de la vie qui vous ont (je le souhaite) rendus meilleurs. C’est ça l’expérience. C’est tout à fait le cas de Michel.

Michel connait Montréal et ses difficultés. Il les a vécues à fonds lors de son premier séjour. Ce ne sera pas plus facile cette fois, mais aujourd’hui il sait à quoi s’attendre. Il sait comment ça va se passer. Il y est prêt. Un autre atout en sa faveur.

J’ajouterai que Michel est un entraîneur qui ne fait pas dans la dentelle. C‘est-à-dire que lorsqu’il a quelque chose à dire, il va le dire. Michel a une éthique de travail exceptionnelle. Il est toujours parfaitement prêt et préparé avant un match. Or Michel est un homme entier. Il ne joue pas de jeu. Il s’attend donc à ce qu’on n’en joue pas avec lui. Si les joueurs offrent la même éthique de travail et se présentent chaque soir, il n’y aura pas de problème. Une défaite quand tout le monde a offert le maximum, ça arrive. Mais une défaite quand il y a des passagers dans l’équipe, voilà le genre de chose que Michel n’acceptera pas facilement.

Encore là, les 10 dernières années auront laissées leurs traces. Il ne sera pas moins exigeant, mais il saura doser son approche. Ça aussi c’est l’expérience.

Enfin, parce que j’ai eu le plaisir et la chance de le côtoyer et de le connaître, je sais parfaitement que c’est quelqu’un d’intègre qui a des valeurs humaines profondes et vraies. Pour lui le concept d’équipe est quelque chose de fondamental, de presqu’aussi important que la famille qui passe toujours au premier plan.

Michel Therrien est un homme honnête et juste. Deux qualités, à mon avis, essentielles pour un entraîneur. Il revient donc à Montréal. Il se dit extrêmement fier d’avoir été choisi après un processus rigoureux et difficile. Selon Marc Bergevin, il représente le meilleur choix possible pour prendre la barre du Canadien (tous les candidats confondus, même ceux qui sont exclusivement anglophones).

Alors je suis prêt à lui laisser cette deuxième chance. Il a toutes les qualités pour réussir son retour.

Juste un mot en terminant pour souligner la nomination de Bob Hartley avec les Flames de Calgary. En ce qui me concerne Michel et lui aurait été des choix de premier ordre pour le canadien. La décision s’est arrêtée sur Michel et c’est parfait. Ces 2 hommes sont des gagnants et ils s’affronteront dorénavant en dirigeant chacun leur équipe ce qui promet tout un spectacle.

Ce sont aussi deux québécois qui connaissent le succès dans la ligue nationale et il faut s’en féliciter.

Bravo messieurs!

Sylvain Guimond, PhD

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