Yannick Bestaven (Maître Coq IV) a repris dans la nuit de vendredi à samedi la tête de la course, devançant désormais Charlie Dalin (Apivia) de 30,4 miles (près de 49 km), et semble en passe de contourner une zone de hautes pressions.

Alors qu'un nouvel anticyclone s'est installé sur le chemin de la flotte de tête et glisse lentement vers l'est, juste à la hauteur de la zone d'exclusion Antarctique, Bestaven a fait cap vers le nord-est afin d'accrocher une dépression en formation. Son poursuivant a finalement fait le même choix. 

Derrière les deux Français en tête, Jean Le Cam (Yes we Cam!) a poursuivi sa remontée, prenant de justesse la troisième place au classement et pointe à quelque 258,6 milles de Bestaven, soit environ 416 km.

Le doyen de la course, sur son bateau sans foils, est talonné par Boris Herrmann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco), qui se trouve à moins d'un mille de sa poupe.

« Je vois aussi à l'AIS (une aide électronique à la navigation, ndlr), Damien (Seguin) qui est à quatorze milles. Et tout ce beau monde progresse à la même vitesse: on est dans de tout petits airs, pas de houle, de toutes petites vagues, un peu de froid, pas beaucoup de lumière », décrit le premier navigateur allemand au départ d'un Vendée Globe.

Il attend désormais une nouvelle dépression venant du Nord « qui va apporter du vent qui (les) portera vers l'Est, vers le cap Horn », troisième et dernier cap de ce tour du monde en solitaire.

Hare à mi-parcours 

Derrière Herrmann, une meute composée de cinq marins se tient en près de 50 milles. Parmi ces skippers, Maxime Sorel est remonté à la 7e place, alors que Benjamin Dutreux a chuté à la 9e place. Thomas Ruyant (LinkdOut) continue sa dégringolade au classement et pointe désormais à la 10e place.

A près de 2000 milles de là (plus de 3200 kilomètres), Pip Hare, 17e, s'est réjoui samedi matin d'avoir parcouru la moitié de son premier tour du monde en solitaire.

« J'ai officiellement fait la moitié du chemin! », s'est exclamée la navigatrice anglaise de 46 ans. « J'ai quelques friandises en réserve pour marquer cette occasion; mais tout cela est mis en veilleuse parce qu'il y a du boulot pour les trois prochains jours et je suis totalement concentrée pour faire de mon mieux et bien naviguer sur Medallia », son bateau construit il y a vingt ans.

Les yeux constamment rivés sur les fichiers météo, Pip Hare veut naviguer vite et sans faire d'erreurs pour espérer rester en avant d'un front « important et très actif » qui rattrape sa position, au sud de la Tasmanie.

Autre femme engagée dans la course, Miranda Merron (Campagne de France, 23e) a de son côté passé le Cap Leeuwin à 4 h 38 plus de douze jours après Charlie Dalin, qui comme son concurrent Yannick Bestaven, a lui désormais les yeux rivés sur le Cap Horn.