Je ne crois pas que quelqu’un se soit vraiment enthousiasmé avec la victoire à Ottawa. Bien entendu, nous avons tous souhaité que ce gain convaincant puisse marquer un nouveau départ. Mais il restait un doute. Doute qui s’est concrétisé à Tampa Bay. Oui, le canadien est vraiment un club fragile.

Les amateurs du club ont beau être endurcis et convaincus, voir l’équipe changer d’attitude (et probablement de plan de match) à cause d’un but où Price a été faible (ce qui n’arrive, convenez-en, pas très souvent), c’est loin de garantir une série de victoires. Tout le monde a pu voir qu’il faut peu de chose pour rendre les joueurs vulnérables. Et, à mon sens, il est inutile de pointer les arbitres ou une décision douteuse pour expliquer le résultat. Une grande partie du problème se trouve, nous l’avons tous dit, dans l’attitude même des joueurs.

On l’a répété encore plus souvent qu’on a mangé de tourtières dans le temps des Fêtes, mais cette équipe manque manifestement de confiance. Réapprendre à jouer avec assurance c’est délicat. Pour les plus vieux, ça ressemble aux publicités de saucisses : moins on a confiance, plus on perd. Et plus on perd, moins on a confiance. Sortir de ce tourbillon demandera des efforts à tout le monde, depuis la haute direction jusqu’aux joueurs. Et ça demandera certainement aussi un peu de chance. Oui! On en est presque rendu là. Compter sur le hasard et la veine pour gagner des matchs.

J’Imagine aussi l’état d’esprit dans lequel doit se trouver l’entraîneur Cunneyworth : une seule victoire depuis son arrivée, le lancinant débat sur la langue et le peu d’appui qu’il a de ses patrons. Rien pour passer de beaux moments avec la famille et les amis au Jour de l’An. Il vient à peine de commencer et déjà l’élastique semble tiré au maximum. Je peux me tromper, mais je n’ai pas senti les joueurs se défoncer pour leur nouveau coach. Ce qui est généralement mauvais signe.

Je ne crois pas que cette situation ait quelque chose à voir avec les qualités d’entraîneur et d’homme de Cunneyworth. Mais il faudra bien que quelque chose débloque à un moment donné. Que les joueurs de qui on attend une meilleure production finissent par compter. Qu’ils retrouvent leurs repaires. Que le retour éventuel des blessés ait un impact véritable sur l’atmosphère et donc sur le rendement du club. Qu’ils retrouvent tous cette attitude de gagnant qui leur échappe actuellement.

Le problème, c’est de savoir comment on y arrive. Mais je suis certain qu’ils y pensent tous. Qu’ils ne pensent qu’à ça. Or souvent, quand on cristallise sa pensée sur un point, quand on se concentre trop sur un aspect, on n’arrive pas aux résultats qu’on souhaite. On ne voit que l’arbre et on ignore la forêt.

Alors à l’aube d’une nouvelle année, il ne nous reste qu’à espérer que le début de saison soit derrière le club et qu’ils puissent recommencer à jouer, à s’amuser et, surtout, à gagner.

Sur ce, encore une fois, je vous souhaite à tous une excellente année 2012. Quoiqu’il puisse arriver au Canadien!

Et je vous remercie d’être aussi nombreux à partager mes réflexions.

Sylvain Guimond, PhD

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