MIAMI, États-Unis - Un mois tout juste après avoir conquis le 100e titre de sa carrière, Roger Federer peut en ajouter un nouveau à son impressionnant palmarès dimanche à Miami, à condition de torpiller l'insubmersible John Isner.

Pour sa 50e finale dans un Masters 1000, sa cinquième à Miami, Federer, 37 ans, sait à quoi s'attendre face à Isner.

« Il ne va pas manquer beaucoup de ses services, car son service est tout simplement incroyable. C'est l'un des meilleurs serveurs du circuit et c'est très difficile de jouer contre lui », a expliqué le maestro suisse, après sa nette victoire contre le Canadien Denis Shapovalov (6-2, 6-4) en demi-finales.

C'est peu dire qu'Isner se sent chez lui à Miami, même si le tournoi a quitté Key Biscayne où il avait été sacré en 2018 et emménagé dans le stade de l'équipe de football américain des Miami Dolphins.

Le géant américain (2,08 m) a gagné ses cinq matchs pour arriver en finale à chaque fois en deux sets. Et neuf des dix manches qu'il a remportées se sont décidées en sa faveur au bris d'égalité, un exercice où il est redoutable.

Le 9e mondial n'a été brisé qu'à quatre reprises en 60 jeux de service à Miami, dont deux en demi-finales contre l'autre prodige canadien Félix Auger-Aliassime 7-6 (7/3), 7-6 (7/4) qui l'a bousculé, avant de craquer sur son service.

Pour contrarier Isner qui a déjà servi 98 aces en cinq matchs, Federer, grand amateur de soccer et notamment du FC Bâle, va se mettre dans la peau d'un gardien de but.

Comme aux « tirs au buts »

« Jouer contre lui, c'est comme disputer une séance de tirs au but. Je serai le gardien de but et je vais faire mon maximum pour stopper le plus de balles possibles », a-t-il espéré.

« Il a un service qui n'est pas facile à lire et à anticiper », a rappelé l'ancien no 1 mondial, désormais 5e au classement ATP.

Sur ce qu'il a montré en quarts de finale contre un autre gros serveur du circuit, le Sud-Africain Kevin Anderson (7e), balayé 6-0, 6-4, le Suisse n'est pas maladroit dans l'exercice.

« C'est difficile, il faut des fois se fier à son instinct, des fois poursuivre un même schéma et des fois laisser faire le hasard », a expliqué Federer qui reste sur une défaite en finale, il y a deux semaines à Indian Wells face à l'Autrichien Dominic Thiem.

« Mais même quand on sait où il va servir, ce n'est pas facile, car cela vient sur vous si vite et cela rebondit tellement haut », a-t-il ajouté.

Si Isner, 32 ans, a remporté leur dernier duel, en octobre 2015, l'Américain est mené cinq victoires à deux au bilan de leurs confrontations et ne se considère pas comme le favori ou même le tenant du titre.

Son discours n'a pas changé depuis son arrivée à Miami.

« Je n'ai pas de pression, je ne remets pas en jeu mon titre, c'est un autre tournoi. Je ne pense même pas aux points que j'ai à défendre, c'était quelque chose qui m'inquiétait avant, plus maintenant », a assuré Isner, devenu père pour la première fois en septembre dernier.

« Big John », qui ne fait pas mystère de sa sensibilité républicaine et pro-Trump, s'exprime très bien sur le territoire américain: douze des 14 titres à son palmarès sont « made in USA ».