Le tournoi de Madrid est maintenant chose du passé alors que l'Allemand Alexander Zverev revient de l'arrière pour remporter un 8e titre de la série 1000 face à l'Italien Matteo Berrettini 6-7, 6-4 et 6-3.

Par moments nous avons droit à du beau tennis offensif de part et d'autre, mais aussi beaucoup de moments nerveux. Dommage que Berrettini connaisse une très mauvaise partie au service à 4-4 au 2e set parce qu'il ouvre toute grande la porte à Zverev. Surtout qu'il avait survécu à un drôle bris d'égalité à la première manche alors que l'Allemand ne fait pas toujours les bons choix dans les moments clés. Il faut croire que l'expérience du haut niveau acquise par Zverev au cours des dernières années aura fait la différence en fin de 3e set. Il remporte donc un 15e titre en carrière parce qu'il gère mieux ses nerfs que l'Italien.

Ma palme d'or revient donc à  Zverev qui remporte une première grande couronne depuis le Masters de fin d'année en 2018. Cette saison-là, il avait aussi gagné le titre à Madrid. Arrivé en Espagne alors qu'il traine un malaise au coudre droit, Alexander compense avec plus d'intensité et de concentration cette semaine. Avouez que les conditions sont parfaites alors que son service est une arme de grande qualité et il écourte souvent les échanges avec son coup droit d'attaque. Sans être parfait, avouez que c'est fort de battre dans un même tournoi Nadal, Thiem et Berrettini quand même membres du top-10 tous les trois!

Mon coup de cœur cette semaine, je le décerne à Casper Ruud. Le Norvégien joue le tennis de sa vie jusqu'à 4-4 en demie au premier set face à Berrettini. Avant cela il démontre sa supériorité face à Félix Auger-Aliassime, Yoshihito Nishioka, Stefanos Tsitsipas et Alexander Bublik. À chaque duel, ses retours de services sont bombés et profonds, son coup droit lui permet souvent de dominer l'échange et sa méthodologie de travail au service fait en sorte qu'il n'offre qu'une seule petite balle de bris lors de ces 4 rencontres. Quel dommage tout de même qu'une grosse perte de concentration à 4-4, 40-15 face à l'Italien l'amène à la dérive.

Je retiens deux citations cette semaine. D'abord celle de Rafael Nadal qui mène 4-2, première manche face à Zverev en quarts de finale. Jusque-là, tout va ou presque, mais de nulle part, le Majorquin commet des fautes tellement grossières qu'on ne reconnait plus notre grand champion. Empanaché de franchise à la Cyrano de Bergerac, voici ce que Rafa nous confie en conférence de presse: « Je jouais mieux que lui au premier set, mais je le perds quand même. Ne me demandez pas de vous expliquer ce qui s'est passé, je ne comprends pas moi-même. Je me sens moche, mais j'irai à Rome déterminé comme jamais pour gagner le titre.»  En temps normal, on dit de l'Espagnol qu'il est fait d'un alliage incomparable de vitesse et d'endurance en plus d'être armé d'une envie irrationnelle de gagner. Parions qu'il continuera de le prouver dans un avenir rapproché...

La deuxième citation appartient à Félix Auger-Aliassime qui commence son tournoi de Rome aujourd'hui avec une victoire face au coriace serbe Filip Krajinovic 6-3 et 6-7 et 6-4. Il y a quelque temps Félix partageait ceci: « Il y a une différence entre jouer bien et avoir des résultats ». Et bien, je suis tellement contente qu'il soit en mesure d'aller chercher son premier tour après des défaites d'entrée lors des deux derniers Masters 1000 à Monte-Carlo et Madrid.

Comme cela est compliqué cependant en fin de 2e set alors que Félix sert pour le match d'abord et ensuite dans le bris d'égalité, il sert à 5-4 sur sa séquence au service. Bis repetita à 5-3 à la manche ultime. À chaque fois, la commande semble trop lourde. Malgré les nombreuses déceptions, les fautes bien malvenues, il s'acharne, travaille comme un mort de faim pour finalement remporter la victoire en brisant Krajinovic! Ouf, quel soulagement! Un superbe défi l'attend au 2e tour alors qu'il affronte Diego Schwartzman pour une première fois sur terre. Allez, on ouvre les valves maintenant!! Go Go Go!!

Auger-Aliassime avance au 2e tour à Rome