Fin décembre dernier, Ashleigh Barty, alors discrète 15e joueuse mondiale, lance sa saison à Perth. Devenue lauréate en Grand Chelem et no 1 mondiale depuis, elle rêve d'y offrir à l'Australie sa première Coupe Fed depuis près d'un demi-siècle, samedi et dimanche.

« La Coupe Fed a sa place dans mon programme avant tout autre tournoi, affirme Barty dans une entrevue accordée à la Fédération internationale de tennis (ITF). J'ai répété à Alicia (Molik, la capitaine de l'équipe australienne, ndlr) que la Coupe Fed était pour moi une priorité. »

La plus petite joueuse du top-10 (1,66 m), « Ash » Barty (23 ans) a toutefois acquis une toute nouvelle stature en moins d'un an.

Avant 2019, jamais la native d'Ipswich, près de Brisbane dans l'est australien, à l'opposé de Perth, ne s'était invitée en deuxième semaine en Grand Chelem. Cette saison, elle est la seule joueuse à avoir rallié les huitièmes de finale, au moins, dans les quatre tournois les plus prestigieux du calendrier. Mieux, elle s'est offert son premier trophée majeur, à Roland-Garros.

Devenue no 1 mondiale dans les semaines qui ont suivi, elle est la première Australienne de l'histoire à finir l'année sur le trône du tennis mondial.

Série en cours de 14 victoires

Barty est aussi la joueuse qui a empilé le plus de victoires cette saison (56), ainsi que le plus de succès face à des joueuses du top-10 (12). Elle a enfin été titrée sur toutes les surfaces : sur dur à Miami, sur terre battue à Paris, sur gazon à Birmingham et en salle au Masters qui réunit les huit meilleures joueuses de l'année, il y a moins d'une semaine à Shenzhen (Chine).

« Ça a été une année incroyable, vraiment. J'ai l'impression qu'à chaque fois que j'ai atteint un de mes objectifs, on s'en est fixé de nouveaux et qu'on a su les atteindre aussi », s'est-elle réjouie en début de semaine, à peine débarquée du Masters.

Son ascension est encore plus vertigineuse si l'on se souvient qu'elle n'a fait son retour sur le circuit WTA qu'en juin 2016, après avoir abandonné le tennis pendant presque deux ans et s'être essayée au cricket le temps d'une saison avec l'équipe professionnelle de Brisbane.

Barty n'est pas en reste en Coupe Fed : elle y entretient une série de quatorze victoires et a apporté trois points (2 en simple et 1 en double) à son équipe lors de chacun des deux premiers tours de la campagne 2019, aux États-Unis et face au Bélarus. Au total, sur dix-neuf matches joués depuis 2013, elle en a remporté dix-sept (1 défaite en simple en 2017 et 1 en double en 2013).

La finale cochée sur son calendrier

La semaine de la finale « est une semaine que j'ai cochée dès le début de l'année, c'était un objectif pour notre équipe et notre nation », a-t-elle répété mardi.

« À mi-saison encore, ça le restait vraiment et je voulais m'assurer d'être en forme et de tout faire pour être bien pour en fin de semaine. C'est quelque chose que j'attendais depuis longtemps », a poursuivi Barty qui a des origines aborigènes par son père et portera des boucles d'oreille en représentant le drapeau, offertes par des écoliers de Perth, pour la finale.

« Jouer la Coupe Hopman à Perth a été une manière parfaite de commencer ma saison 2019 et pouvoir la conclure en jouant pour mon pays, au même endroit, ça boucle la boucle », a conclu l'Australienne.

Au bout d'une saison éprouvante, en particulier émotionnellement, risque-t-elle de payer sa débauche d'énergie sur l'ultime obstacle?

« Il y aura une telle décharge d'adrénaline qu'elle ne sentira pas la fatigue. Elle la sentira peut-être après la compétition, mais pas pendant », estime l'ancienne championne française Marion Bartoli auprès de l'AFP.

Une fois la Coupe Fed refermée, Barty pourra se tourner vers un autre de ses objectifs avec le maillot vert et or : les JO-2020, dans moins de neuf mois à Tokyo.