Lors des 11 derniers affrontements entre Novak Djokovic et Andy Murray, l'Écossais n'a remporté qu'une seule victoire. C'était chez nous à Montréal, en août dernier. Nous avions eu droit à une finale chaudement disputée, dans la moiteur de l'été. Andy s'était accroché de la première à la dernière balle.

Djokovic est champion à Melbourne

Je me disais que si Murray parvenait à parsemer son jeu de claques offensives, de présences au filet bien orchestrées et de services canon, il y aurait peut-être, et je dis peut-être, une façon de déculotter Djokovic. Seul bémol, et il est important : Andy a paru émoussé mentalement pendant la quinzaine. Et pour cause : sa femme Kim est restée à la maison car elle doit d'un jour à l'autre donner naissance à leur premier enfant. Aussi, le père de sa femme, Nigel Sears (entraîneur d'Ana Ivanovic) s'est évanoui en plein match de la Serbe. Andy a accourru à son chevet, craignant sans doute comme nous pour sa vie. Comme préparation pour son prochain match, on repassera! 

Il faut aussi dire que ses deux derniers combats furent demandants physiquement : 7 heures 23 minutes de durs labeurs face à David Ferrer et Milos Raonic à parcourir à vive allure la ligne de fond. De plus, il n'a eu droit qu'à une seule journée de congé. Novak en a eu deux et les deux dernières rencontres du Serbe ont été gagnés rondement. Oublié le long match truffé de 100 fautes directes face à Gilles Simon en ronde des 16.  

Andy MurrayMurray commence bien et se donne même balle de bris d'entrée. Nole la sauve avec une succession de grands coups pour filer tout droit vers le set. Andy disparaît complètement des radars. Heureusement que le Brit retrouve sa combativité et son coup droit au début du 2e set. Il mène d'ailleurs souvent l'échange mais manque de finition. Jusqu'à la toute fin de la manche, Andy a ses chances de recoller et nous amener au bris d'égalité mais peine à aller chercher les points importants.

Fort d'une avance de 2 sets à 0 et d'un bris dès la partie initiale au 3e set, je me dis que c'est fini, que Novak va ouvrir la machine et que Murray perdra à nouveau toute sa combativité, mais non! Andy retrouve toute la rigueur que cela prend pour présenter du tennis d'attaque et une attitude de guerrier. Il nous amène donc au bris d'égalité. Mais là, patatras! Il s'écroule, deux doubles fautes viennent salir son jeu, c'est peine perdue, il n'y arrive tout simplement pas.

C'est vraiment dommage parce que par moments autant au 2e qu'au 3e set, c'est lui qui dicte l'allure des points. Novak se concentre à garder la balle en jeu, à ne rien manquer, à juste remettre une balle de plus dans le terrain. Cela s'avère assez puisque le Brit commet 65 fautes directes, soit 24 de plus que le Serbe. Avouez que c'est beaucoup trop.

Novak est le plus fort, ils finissent tous par craquer les Murray, Federer, Nishikori et compagnie. Le voilà champion d'un majeur pour une 11e fois, à six du record de Federer. Pourra-t-il triompher pour une première fois à Roland-Garros et se donner une chance de remporter le Grand Chelem calendaire? Le suspense reste entier.