COLLABORATION SPÉCIALE

Quel match d'anthologie nous a livré Félix Auger-Aliassime cette nuit face au favori du tournoi et 2e mondial Daniil Medvedev! 

Oui, cela fait mal de perdre un immense combat de 4 heures 42 minutes après avoir eu balle de match... Mais en même temps, il y a tellement de points positifs à retenir que c'est là-dessus que j'aimerais disséquer ses performances durant la quinzaine.

 

 

 

 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une publication partagée par RDS (@rds)

Premièrement, le niveau de jeu de notre Québécois en quarts de finale est absolument hallucinant! Il est d'une telle lucidité pour faire les bons choix et cela est possible parce qu'il vole littéralement sur le terrain. Ses accélérations dans l'échange sont pénétrantes, ses montées au filet sont justes et efficaces en plus de donner le ton au service et en coup droit. Si FAA avait pu voir jusqu'à quel point le Russe est frustré et démuni à l'issue des deux premières manches, je suis certaine qu'il aurait été plus autoritaire lors des trois derniers sets sur ses huit balles de bris non converties (2 en 11 au total dans le match).

De plus, si Daniil ne réalise pas un immense service pour sauver la balle de match au 4e set, Félix va peut-être chercher la victoire, mais dans les faits, il faut aussi remarquer que c'est dans cet aspect que le Russe sait trancher. Il excelle lors des immenses moments, soit ceux qui font la différence entre une victoire et une défaite. Point barre! 

J'aime cependant la nouvelle attitude de notre kid cette année alors qu'il a formellement pris la décision de ne pas se prendre la tête après un gros gros match perdu. Avec son équipe on se concentre surtout à faire une analyse méthodique et minutieuse des beaux efforts, améliorations dans les aspects physiques et tactiques et bien sûr, des points à améliorer. 

Pour ma part, j'ai adoré le voir monter au filet face au no 2 mondial, qui est avec Novak Djokovic le meilleur au monde en fond de terrain. Avouez que ça prend du « guts » pour le faire mais tu ne peux pas déjouer ces deux monstres en jouant leur jeu. Félix défie Medvedev 48 fois à la volée, et il gagne 41 points pour 85 % de réussite! C'est une statistique incroyable qui lui donnera confiance pour la suite de sa carrière.

Maintenant, permettez-moi de revenir les deux pieds sur terre pendant un instant. Ce qu'il faudra surtout pour que Félix gagne un Grand Chelem - et je suis convaincue qu'il le fera un jour - c'est qu'il ajoute ce genre d'agressions en première semaine pour éviter de piocher et s'épuiser pendant des heures. Les talentueux et coriaces Emil Ruusuvuori et Alejandro Davidovich Fokina qui sont des machines unidimensionnelles si bien réglées ont prouvé qu'ils sont capables de défier brillamment notre québécois dans l'échange. Comme les chiffres parlent fort, Félix se présente le bout du nez au filet 66 fois en 13 heures 27 minutes de jeu lors de ses quatre premiers match

s, ce qui n'est pas suffisant. Il faut développer cette tactique pour qu'elle devienne une référence bien ancrée et sécuritaire pour d'abord écourter les rencontres en première semaine et aussi pour s'habituer aux rigueurs des sprints vers l'avant face à la grande élite.

Malgré tout, Félix avance, étape par étape alors qu'il grandit malgré les rigueurs et difficultés inhérentes à son métier. Dompter les peurs, les placer sous ses pieds et faire plutôt grandir les croyances d'une destinée hors du commun, cela est difficile c'est évident mais le chemin est déjà tracé pour lui. Il y arrivera j'en suis encore plus convaincue après cette rencontre de quarts de finale. 

Shapo s'est laissé distraire trop facilement

Denis Shapovalov aussi a tout ce qu'il faut pour remporter les plus grands trophées mais il faudra sans l'ombre d'un nano doute qu'il travaille encore son attitude et ses comportements sur le terrain. Très tôt en quarts devant la légende Rafael Nadal, il démontre toute sa frustration envers l'arbitre Carlos Bernardes parce qu'il est convaincu que Rafa profite d'un traitement de faveur sur certains dépassement de temps. Bon, c'est vrai que l'Espagnol est souvent limite, mais ce n'est rien de nouveau et je ne peux pas croire que Denis ne s'est pas préparé à cela avant le match.

C'est dommage parce qu'il s'accroche comme un mort de faim pour nous amener au 5e set. Son instabilité mentale ne l'aide pas à profiter pas de ses chances de bris en début de manche ultime. Il va falloir qu'il comprenne que tu ne peux pas traiter l'arbitre de corrompu devant toutes les caméras du monde en début de match et s'imaginer que les choses vont bien aller lors d'une décision litigieuse d'une rencontre qui dure au delà de 4 heures.

Cela m'attriste de parler de cela parce que depuis le début de l'année son attitude est belle à la Coupe de l'ATP et lors de ses quatre premiers matchs à Melbourne. Tennistiquement il est incroyable face à Kwon, Opelka et le 3e mondial Zverev.

Est-ce que Jamie Delgado qui a enduré les sautes d'humeur d'Andy Murray pendant 6 ans pourra le remmettre sur le droit chemin? Je l'espère, parce que cela serait triste qu'il n'atteigne pas son plein potentiel...