Qu'il perde ou gagne ce dernier Grand Chelem de l'année, Roger Federer est déjà reconnu comme le plus grand joueur de tous les temps. En remportant ce titre à Flushing Meadows pour ainsi mettre la main sur un 10e majeur en carrière, Novak Djokovic, quant à lui, est en train d'écrire son histoire, et quel beau roman!

Fiscaliste de profession, mon père me disait toujours (bien que je ne l'écoutais trop souvent que d'une oreille...) que les chiffres finissent immanquablement par parler. Comme il avait raison, encore une fois!

Pour ce 42e affrontement entre les deux plus grands talents de la planète au style diamétralement opposé, j'étais certaine que Federer aurait des chances de l'emporter. N'avait-il pas surmonté tous les obstacles qui osaient se placer sur son chemin lors cette tournée américaine? Il gagne le titre à Cincinnati en battant Novak en finale et le voici finaliste aux Internationaux des États-Unis en ne perdant AUCUNE manche et en passant 2 heures et demie de moins sur le terrain que le numéro 1 mondial pour se rendre jusque là. Fascinant de savoir se réinventer à 34 ans!

Offensif à l'extrême et la besace pleine de confiance, le Suisse allait-il être en mesure de jouer de la bonne manière au bon moment? On dit toujours qu'on apprend plus des défaites que des victoires et c'est vrai parce que quand tu as mal, tu es forcé de t'examiner de plus près. Roger a-t-il fait le bilan de ses deux derniers échecs en finale à Wimbledon face à Djoko? 

Les chiffres, ah oui papa, encore les chiffres, j'y arrive... Dans cette ronde ultime remplie d'émotions et de parades à couper le souffle, Federer obtient 23 chances de briser le service du Serbe. À part au deuxième set alors qu'il lui chipe son service pour remporter la manche à la toute fin, les trois autres fois que Federer le brise, c'est pour revenir dans le set, réparer les dégâts finalement. Pour prendre les devants et démontrer que c'est lui le main dog, niet!

Les 19 autres balles de bris, le Suisse n'ose pas assez! S'il ne joue pas offensif devant le rempart serbe, il n'a pas de chance de gagner. Pas moins de 19 fois il passe à côté de son mandat, c'est immense! J'ai peine à y croire qu'il se fait encore faire le coup! Comme si une chape lui plombait les épaules!

Novak réussit à lui remplir le cerveau de parasites pour une troisième finale Grand Chelem de suite. Donnons-lui le crédit, ce n'est pas une mince affaire que de remporter trois majeurs dans la même année, et ce, pour une deuxième fois en carrière. Solide et impressionnant mentalement, il est assurément l'homme des grandes occasions!

Je voudrais aussi souligner à nouveau le beau talent de Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov qui ont gagné le double chez les garçons. C'est très excitant de réaliser qu'il y a de la relève au Canada. Et il y en a d'autres qui poussent comme Nicaise Muamba, grand copain de Félix qui trouvera sous peu les clés de la victoire pour lui aussi faire sa place au soleil un jour. Excitant, tout cela!