NEW YORK, États-Unis - Depuis son sacre au US Open dimanche, Novak Djokovic compte à 28 ans dix titres du Grand Chelem à son palmarès et marche sur les traces des plus grandes légendes du tennis.

Après avoir serré la main de Roger Federer qu'il venait de battre en quatre sets (6-4, 5-7, 6-4, 6-4), Djokovic s'est précipité vers la tribune où l'attendaient, fous de joie, ses proches, ses entraîneurs Marian Vajda et Boris Becker, ainsi que son épouse Jelena.

Il a aussi salué l'acteur écossais Gerard Butler, « un ami qui était de passage en ville », a précisé le Serbe.

Butler s'est notamment fait connaître par son rôle dans le film 300 retraçant la bataille des Thermopyles où 300 soldats spartiates tiennent en respect la gigantesque armée perse.

« Quand je l'ai vu, je lui ai hurlé l'une des répliques de ce film que j'adore : Nous sommes Sparte! », a raconté, tout sourire, Djokovic.

Petit à petit, le Serbe est en train de se tailler un bel et puissant empire : il a conquis à New York son dixième titre du Grand Chelem, son troisième de la saison.

« Je suis rentré dans le club des joueurs à dix titres et plus, c'est un grandissime honneur », a-t-il remarqué.

Sur les talons de Borg

Djokovic est le huitième joueur à intégrer ce club très fermé, dominé par Federer avec ses 17 titres, devant Pete Sampras et Rafael Nadal (14 chacun).

Au rythme où vont les choses, et s'il concrétise enfin ses bonnes dispositions sur terre battue à Roland-Garros, le seul titre du Grand Chelem qui manque à son palmarès, « Djoko » devrait rapidement dépasser les onze titres de Björn Borg et Rod Laver, les douze de Roy Emerson.

Federer n'en doute pas une seconde : « Sa carrière est déjà incroyable, mais il peut clairement gagner beaucoup d'autres titres ».

« Il faut qu'il reste en bonne santé et conserve sa faim de victoires, mais je ne doute pas qu'il va encore en gagner », a insisté le Suisse qui court, lui, après son 18e titre majeur depuis trois ans déjà (Wimbledon 2012).

L'année 2015 de Djokovic est impressionnante : il a disputé onze finales sur douze tournois joués et en a remporté sept, trois en Grand Chelem et quatre en Masters 1000 !

Il s'en est même fallu de peu - deux sets en finale de Roland-Garros, remporté en juin par le Suisse Stan Wawrinka (4-6, 6-4, 6-3, 6-4) - pour qu'il réalise le Grand Chelem, à savoir remporter les quatre tournois les plus importants la même année.

Huit finales perdues

Un exploit réussi sur le circuit masculin par l'Américain Donald Budge (1938) et l'Australien Rod Laver (1962, 1969), mais jamais par Federer, passé tout près en 2004 et 2007.

« Novak est un incroyable compétiteur, il sait atteindre un niveau extraordinaire en finale », a noté l'ancien no 1 mondial Stefan Edberg, qui conseille Federer depuis début 2014.

N'en déplaise au Suédois, ce n'est pas tout à fait exact : Djokovic a déjà perdu huit finales en Grand Chelem, dont quatre à l'US Open.

« Mentalement, c'était très important pour Novak qu'il gagne cette finale de l'US Open, sinon il y aurait eu un gros point noir pour lui ici », a souligné un autre ancien joueur, Cédric Pioline.

Djokovic l'a reconnu volontiers : « Je suis content que ma mauvaise habitude de perdre les finales ici ait pris fin ».

Mais il s'est bien gardé de se fixer un objectif chiffré pour l'avenir. « Les finales de Grand Chelem se décident toujours sur quelques points, il n'y a jamais de favori, j'espère juste me retrouver en position d'en gagner à l'avenir », a-t-il conclu.