Novak Djokovic égale son « Boum Boum » de coach Boris Becker en triomphant à Wimbledon pour une troisième fois en carrière. Je ne peux m'empêcher cependant d'avoir une petite pensée triste pour Roger Federer qui s'est si bien positionné pour aller chercher un 18e titre Grand Chelem en carrière. Le Suisse a connu une merveilleuse quinzaine, ne perdant qu'un set et écrasant Andy Murray en demie. A-t-il connu l'état de grâce un match trop tôt? Peut-être que oui, mais avouez que ce n'est pas quelque chose qui se contrôle!

Je trouve cependant un peu dommage que Federer place ses pions aux bons endroits au premier set mais n'arrive pas à récolter le fruit de ses labeurs. Il brise en premier pour faire 4-2 mais enchaîne avec sa pire partie au service du tournoi. Malgré tout à 6-5, il se procure deux balles de set. En vain, Djokovic lui sort deux immenses services!

Une victoire au goût de gazon

Remporter le premier set face au numéro 1 mondial vaut de l'or. Dommage que le Suisse passe à côté du moment, et du bris d'égalité! Même à 2-2 à la seconde manche, Federer se procure deux autres balles de bris mais bizarrement n'utilise pas la bonne tactique en se cramponnant à sa ligne de fond plutôt que d'attaquer! Pourtant, lors des deux premiers sets, Federer gagne les points trois fois sur quatre lorsqu'il se présente au filet. Ça représente une moyenne de 75 % de réussite, c'est énorme! Pas banal du tout contre le meilleur « passeur » au monde et surtout terriblement efficace sur herbe! On connaît la suite : Roger sauve sept balles de manche et recolle à un set partout mais gaspille beaucoup d'énergie.

Ce genre de match se gagne d'abord entre les deux oreilles, c'est bien connu. C'est pourquoi Novak m'impressionne grandement au début de la troisième manche car son attitude est impeccable, très zen. Il ne traîne pas du tout sa peine. Dire qu'il aurait pu mener deux sets à zéro! Il redouble plutôt d'ardeur et devient quasiment impossible à attaquer. En tout cas, Federer a de plus en plus de difficulté à aller chercher des points gratuits au service et à tenir en échange tellement Novak hausse le tempo. 

Lors des manches trois et quatre, Federer ne se procure qu'une maigre balle de bris tandis que Novak en obtiendra sept. L'écart entre les deux hommes est maintenant évident, Novak vole sur le terrain et ne rate plus rien tandis que Roger est beaucoup plus à la peine devant cette force de la nature. Il aurait évidemment fallu qu'il soit plus opportuniste lors des deux premiers sets, car sur six chances il n'en profitera que d'une seule.

Perdre deux fois de suite en finale à Wimbledon devant le rempart serbe est sûrement bien difficile à digérer pour le duo Federer/Edberg. Seule consolation, qui ne vaut pas grand-chose en ce jour : le meilleur a gagné certes, mais pas le plus beau sur herbe...

« Federer reste collé à 2012 »