J’ai enfin commencé à pratiquer avec des gars et des filles en situation de match. Ça se passe bien, mais j’ai vraiment hâte de reprendre la compétition.

L’objectif que j’avais établi il y a quelque temps, soit celui de prendre part au tournoi de New Haven, demeure le même. Heureusement, malgré ma longue absence, mon 41e rang mondial a été protégé par la WTA. Cela me place donc en bonne posture pour le prochain Grand Chelem de la saison : les Internationaux des États-Unis.

Ce sera la première fois depuis le début de ma carrière que je ne participerai pas à la Coupe Rogers et ça me déçoit beaucoup. Il y a toujours une motivation supplémentaire, en même temps qu’une certaine pression, de jouer devant nos partisans et c’est agréable de compter sur leurs encouragements durant une rencontre. En plus, à Montréal, nous sommes tellement bien traités et le tournoi est très bien organisé.

À mon retour d’une blessure l’an dernier, je suis parvenue à atteindre les quarts de finale après avoir battu dans l’ordre Daniela Hantuchova, Christina McHale et Jelena Jankovic avant de m’incliner face à Caroline Wozniacki, qui était la 7e favorite de l’évènement à cette époque. Je suis alors devenue la première Canadienne à atteindre cette étape à Montréal depuis 1992. D’ailleurs, mon parcours en 2012 est sans contredit mon plus beau moment à la Coupe Rogers jusqu'à ce jour.

De tout coeur avec les Canadiens

J’espère que les Canadiens y feront belle figure, ils ont du moins le potentiel pour se rendre loin. En plus de Milos Raonic et d’Eugenie Bouchard qui se sont déjà qualifiés automatiquement dans le tableau principal étant donné leur classement respectif, il y aura Stéphanie Dubois, Vasek Pospisil, Frank Dancevic, Jesse Levine et Sharon Fichman qui ont bénéficié de laissez-passer pour la compétition.

Plus tôt ce mois-ci, les Canadiens qui ont participé au Challenger de Granby ont bien fait, surtout Dancevic qui a remporté les grands honneurs. Eugenie est quant à elle présente au tournoi de Washington en compagnie de Raonic présentement. Dans le cas de ce dernier, il s’agira de sa seule occasion de se préparer avant la Coupe Rogers puisqu’il a préféré profiter des semaines précédentes pour s’entraîner avec Ivan Ljubicic depuis sa sortie rapide à Wimbledon plutôt que de disputer des matchs. Comme il travaille avec un nouvel entraîneur, il était important qu’il s’accorde du temps pour apporter des correctifs à son jeu. Jouer sur une surface acrylique devrait aider la cause de mes compatriotes puisque c’est sur le dur que nous avons pour la plupart grandi.

Même si je ne serai pas de l’action, j’irai quand même faire un tour au Stade Uniprix. Je continuerai à m’entraîner comme d’habitude, tout en écoutant quelques matchs et en participant à des évènements promotionnels pour mes commanditaires. J’aurai notamment l’occasion de m’adonner à une séance d’autographes le samedi 3 août. Aussi, dans le cadre de la mini Coupe Rogers, j’irai parler de mon expérience dans le monde du tennis aux jeunes et pourrai échanger avec eux.

Enfin, je constate qu’il y a une différence du point de vue ambiance entre les deux villes qui se partagent la tenue de l’évènement. C’est certain qu’en étant Québécoise, performer à Montréal comporte une saveur particulière, mais j’ai aussi l’impression que les partisans sont davantage au rendez-vous chez nous. Tandis qu’il faut attendre aux finales pour voir des estrades pleines à Toronto, il y a plus d’enthousiasme à Montréal, même lors des qualifications. Je ne sais pas comment l’expliquer exactement, mais la localisation du Rexall Centre qui est très éloigné du centre-ville a peut-être quelque chose à voir là-dedans. Probablement aussi que les Québécois sont davantage attirés par le tennis à la base.

La politique antidopage doit être plus stricte

Au cours des derniers jours, nous avons appris que Marin Cilic avait échoué à un test antidopage et que Victor Troicki avait été suspendu par l’ITF pour ne pas s’être soumis à un prélèvement sanguin, même s’il avait fourni un échantillon urinaire comme prévu. Même s’il a corrigé le tir en fournissant l’échantillon manquant dès le lendemain, c’était trop peu trop tard et cela n’a fait aucune différence aux yeux du tribunal, qui lui a servi une suspension de 18 mois.

Les règles sont très strictes. Même si vous ne vous sentez pas bien, que vous êtes malade, il faut absolument fournir les échantillons demandés. À tout moment de l’année ou de la journée, des tests inopinés peuvent survenir et il faut s’y soumettre. Lors de mon dernier test, qui avait lieu au mois de novembre, une équipe est débarquée chez moi à 6 h du matin. On ne m’a pas même donné un coup de fil pour signaler son arrivée. Je me demandais vraiment ce qui se passait lorsque je me suis réveillée, je croyais avoir affaire à des voleurs!

Mis à part cela, nous procédons aussi à des tests en tournois, mais je crois tout de même qu’il faudrait qu’ils aient lieu sur une base plus régulière, comme ça personne ne pourra y échapper.

Plusieurs compagnies pharmaceutiques tentent de nous vendre des produits de toutes sortes sans que nous sachions réellement ce qu’ils contiennent. Dans mon cas, USANA Health Sciences m’approvisionne en compléments alimentaires tels que des compléments minéraux et des vitamines notamment. Je suis associée à cette même compagnie depuis 10 ans, ce qui fait que je la connais bien et que je me tiens loin des problèmes.

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*Propos recueillis par Audrey Roy