Pauvre Serena! Décidément c'est bougrement difficile d'égaler Steffi Graf avec 22 titres majeurs. Pour une troisième fois de suite, l'Américaine se butte à une joueuse meilleure qu'elle dans bien des domaines. Après ses défaites face à Roberta Vinci en demies l'an passé à New York et l'échec en début d'année à Melbourne en finale face à Angelique Kerber, Serena fait donc pas mal moins peur à ses adversaires maintenant.

Victoire sur un lob

Soyons honnête. À part ses neuf doubles fautes, Muguruza joue un match quasiment parfait. Tous les moments de nervosité sont bien contrôlés ou presque. À sa première partie au service alors que Serena commence le match d'attaque, elle répond présente. Alors que ça chauffe en début de set et qu'elle doive sauver quatre balles de bris, elle le réussit avec un tel panache et justesse en fond de terrain.

Garbine MuguruzaC'est visible que Garbiñe grimpe en intensité au cours du tournoi et c'est bien cela un scénario idéal! Un seul set perdu soit le premier de la quinzaine devant Schmiedlova. Serena, pour sa part connait plusieurs matches compliqués : face à Mladenovic, Putintseva et Bertens. Elle gagne quant même mais sans briller, sans se rassurer mais plutôt en entamant royalement son capital physique. Serena a choisit de ne disputer que quatre tournois cette année, ce qui est bien peu pour se faire du coffre. 

Après la perte de la première manche, je la sens fatiguée, incapable de durer dans l'échange tandis que Muguruza continue de lui proposer une cadence très élevée. Williams s'arrache pour sauver quatre balles de match mais, l'Espagnole clôt le débat au service avec calme, justesse et assurance. Tous les tournants du match, Muguruza les contrôle avec brio et juste la bonne dose d'émotions. Assez pour se transcender mais pas trop pour éviter d'être tétanisée par l'enjeu. Wow, mais quel match et quelle maîtrise Muguruza démontre. 

Rafael Nadal quitte trop tôt la Porte d'Auteuil mais Garbiñe Muguruza confirme hors de tout doute que les Espagnols sont bien à l'aise et à la maison sur cette terre ocre.

Est-ce que notre Canadien Félix Auger-Aliassime peut prouver que cette terre, lorsque l'on accepte la rigueur qu'elle exige, peut lui permettre d'écrire son nom dans le livre de l'histoire de notre pays? À 15 ans seulement, cela serait un fichu de grand coup...