« Pas mon année » - Rafael Nadal
Inter. des États-Unis samedi, 5 sept. 2015. 08:37 jeudi, 12 déc. 2024. 11:35Pour la première fois depuis 2004, Rafael Nadal, éliminé vendredi au troisième tour des Internationaux des États-Unis, finira donc l'année sans avoir remporté un seul titre majeur : l'ancien no 1 mondial est rentré dans le rang et a bien quitté le fameux « Big Four ».
Deux mois après son élimination dès le deuxième tour de Wimbledon, Nadal n'a passé qu'un tour de plus à Flushing Meadows.
Sur le gazon londonien, il s'était incliné face au modeste Allemand Dustin Brown, alors 102e mondial. Sur le ciment new-yorkais, son vainqueur se nomme Fabio Fognini, 32e mondial.
Le scénario de ce troisième tour, qui s'est terminé aux alentours d'une heure du matin à New York, a frôlé l'épique et l'extraordinaire. Et pour la troisième fois cette saison Nadal s'est incliné (3-6, 4-6, 6-4, 6-3, 6-4) face à l'imprévisible Italien, après deux échecs sur terre battue, sa surface de prédilection.
Le Majorquin le reconnaît lui-même : malgré ses trois titres (Buenos Aires, Stuttgart, Hambourg), « 2015 est une mauvaise saison », car il n'a pas dépassé les quarts de finale en Grand Chelem, même dans son jardin de Roland-Garros où il a été sacré neuf fois.
Mais à 29 ans, Rafa reste persuadé qu'il peut étendre sa collection de titres en Grand Chelem (14) et qu'il n'est pas en fin de course, malgré son tennis éprouvant pour son corps.
« La rage de vaincre est là »
« C'est bien sûr la première fois en dix ans que je n'ai pas gagné de titre du Grand Chelem, mais ce n'est pas la fin du monde : cela montre surtout que j'ai réussi quelque chose d'exceptionnel, pas facile à faire », a-t-il insisté après sa défaite contre Fognini.
« Je me suis battu jusqu'au bout pour gagner un titre majeur cette saison, je croyais en moi, mais ce n'était pas suffisant. Ce qui me satisfait, c'est mon état d'esprit », a souligné Nadal, retombé au 8e rang mondial.
« Pendant une période cette année, j'ai eu l'impression que j'avais perdu cette rage de vaincre, mais elle est bien là », a poursuivi le joueur aux 67 titres ATP.
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À ses yeux, ce n'est qu'une question de temps pour qu'il réintégre ce « Big Four » qu'il formait avec Roger Federer, Novak Djokovic et Andy Murray et qui dominait sans partage le gotha mondial. « Je sais ce que j'ai à faire », a-t-il assuré, suggérant que son problème était d'ordre psychologique, pas physique ou technique.
La solution ne sera donc pas un changement d'entraîneur, à la différence de ses principaux rivaux, qui se sont attachés les services d'anciennes gloires comme Stefan Edberg pour Roger Federer, Boris Becker pour Novak Djokovic ou Amélie Mauresmo pour Andy Murray.
En début de semaine, il a ainsi redit toute sa confiance en son entraîneur de toujours, son oncle Toni. « J'ai toujours pensé que si je jouais mal ou si je ne gagnais pas, je ne devais pas me chercher d'excuses [...] Grâce à mon équipe, j'ai eu un parcours fantastique, j'ai toute confiance en eux, nous sommes sur la bonne voie », a-t-il martelé.
« Ce n'était pas mon année, il faut l'accepter, mais je veux finir la saison de manière positive », a souri Nadal, pas plus abattu que cela après sa mésaventure new-yorkaise.
Avant de quitter Flushing Meadows, il a donné rendez-vous en Asie et « pourquoi pas à Londres », pour le Masters de fin de saison réunissant les huit meilleurs joueurs de l'année.
« Il y a encore de beaux objectifs à atteindre », a-t-il conclu, confiant.