Depuis un an et demi, Félix Auger-Aliassime avance à grands pas sur le circuit international. Déjà très fier d'avoir été en mesure de battre des joueurs aguerris l'an passé tel que Denis Istomin, Hyeon Chung et Lucas Pouille, Félix a aussi la chance de fouler quelques grands terrains comme en autre le central de la Coupe Rogers à Toronto et un des plus beaux au monde, celui de Monte Carlo. Tout cela ça sert à un moment donné et plus on est choisi pour y jouer plus on s'habitue et donc, plus on est confortable. On ajoute à cela la belle performance du jeune pour qualifier le Canada pour la ronde finale en Coupe Davis, une finale à Rio dans un tournoi de la série 500 et deux victoires en deux semaines sur terre battue face à l'expert de la surface Pablo Cuevas. Voilà que la besace du kid commence à être bien garnie!

 

Après un premier tour à Indian Wells presque parfait face à Cameron Norrie, c'est un face-à-face d'un autre niveau qui l'attend au second tour. Le Grec Stefanos Tsitsipas a tellement gagné depuis deux ans qu'il est dorénavant membre du top-10. Impressionnant le jeune homme de 20 ans et quel match d'anthologie il livre aux Internationaux d'Australie pour éliminer Roger Federer et se rendre jusqu'en demie. Et ce n'est pas tout : lors des deux dernières semaines, Tsitsipas remporte le tournoi de Marseille et enchaîne avec une finale à Dubaï. Impressionnant tout cela!

 

De plus, Félix a laissé ce commentaire avant le match que j'ai trouvé intéressant. Il nous a raconté que lors de ses trois victoires sur Stefanos en trois matchs chez les juniors, il avait retenu qu'il fallait mettre beaucoup de pression sur le Grec. Que malgré cette montée vertigineuse au classement, une personne ne changeait pas tant que cela mais plutôt qu'elle s'améliorait (et en sous-entendu camouflait mieux ses faiblesses). Brillant non? Autrement dit, déjà Félix avait tracé une esquisse dans sa tête pour aller chercher la victoire. Il faut mettre très tôt un gros tennis d'attaque en place et espérer que les sensations soient au rendez-vous. Voilà une idée qui lui sert de guide car Tsitsipas n'aime pas être agressé à répétition. 

 

Dès le début du match, c'est évident que l'artiste est à sa place sur cet immense central et il passe à l'exécution. Il bouge bien, sa balle est vivante en échange, il sert bien et en plus, est tellement opportuniste pour briser très tôt au premier et deuxième set! Trois balles de bris pour Félix : trois bris de service. Sept balles de bris pour Tsitsipas : aucun bris. C'est fou à dire, mais le point tournant de la rencontre, c'est alors que Félix vient de briser et qu'il est au service à 2-1 au premier set! Stefanos obtient six balles de bris mais n'arrive pas à recoller à 2-2. Une partie complètement folle alors qu'Aliassime est parfois brillant, parfois brouillon, mais toujours très, très, très combatif. Le Québécois réussit à s'extirper de cette partie piège et grandit en confiance à chaque partie.

 

Même chose au deuxième set alors qu'il sauve une autre balle de bris. Cette fois-ci cela le propulse littéralement vers la victoire avec l'aplomb d'un vétéran et le doigté d'une superstar. « A star is born... »

 

Bianca Andreescu aussi est impressionnante alors qu'elle se défait d'une ancienne top-10 Dominika Cibulkova pour atteindre le troisième tour. « A star is born » là aussi depuis le début de l'année et je suis « gaga » d'admiration (ha ha!).

 

Notre grand leader Milos Raonic a lui livré un superbe bris d'égalité au premier set face à Sam Querry pour imiter nos deux ados et atteindre le troisième tour. Le drapeau canadien est donc bien en vue dans le ciel bleu azur du désert de la Californie. Allez Denis Shapovalov, demain ce sera à ton tour de nous parler d'amour...  

Raonic avance au 3e tour