Jo-Wilfried Tsonga est reconnu sur le terrain pour son sens du spectacle et son tennis agressif, et hors du terrain, sa personnalité sympathique est comparable à la grandeur de son talent. Qu’ils prennent le temps d’échanger avec les jeunes et les familles présentes pour le lancement de la Mini Coupe Rogers était donc tout naturel, étant un grand supporteur de la relève.

Tsonga a bâti un projet de camp de tennis pour les jeunes dont la première édition s’est tenue à Lyon à la fin juillet et dans lequel s'est notamment impliqué un de ses entraîneurs, Thierry Ascione. Le message qu’il a lancé à tous les participants là-bas est le même qu’il a tenu à répéter et à imprégner dans l’esprit des jeunes présents au parc olympique jeudi.

« Le message, c’est de prendre du plaisir dans ce qui compte, parce que je crois que dans la vie, le plus grand des moteurs est le plaisir. Dans le petit camp que j’ai organisé, il y avait environ 70 jeunes sur cinq jours. L’objectif était de leur mettre des étoiles dans les yeux et qu’ils repartent de là avec un grand sourire. À partir de là, ma mission était réussie.

Jo-Wilfried Tsonga et Félix Auger-Aliassime« C’était une expérience assez incroyable de passer du temps avec des enfants comme ça. Quand on est sur le Tour on a l’habitude d’avoir notre routine et nos petits trucs, on est assez fermé au monde extérieur, et pour moi c’était une grande fraîcheur que de côtoyer ces enfants et de voir l’impact qu’on peut avoir sur eux. »

Inspiré par les Patrick Rafter et Andre Agassi dans sa jeunesse, c’est à son tour de servir de modèle pour la génération suivante.

« Quand j’étais petit, j’aurais rêvé de jouer avec un joueur que j’apprécie ou avec un grand joueur du circuit. Je n’en ai pas eu l’occasion, mais maintenant que je fais partie de l’élite du circuit, j’essaie de faire vivre ce que moi j’aurais adoré. »

« J’ai commencé le tennis à 7 ans et demi, donc j’ai commencé relativement tard. Ç’a été une vraie révélation pour moi ce sport. Ç’a véhiculé chez moi beaucoup de valeurs. Des valeurs de respect : le respect des règles, des adversaires et de soi-même. Il faut toujours se donner à fond car on est seul sur le terrain. C’est vraiment un sport magnifique. »

À Montréal, Tsonga y retrouve un homme qui a su élever la carrière de plusieurs athlètes français, notamment la sienne, et ce, à partir de l’âge de 15 ans. Il a eu la chance de compter sur le savoir de Louis Borfiga, qui a aujourd’hui transporté son expérience chez Tennis Canada comme directeur du développement de l’élite. Le tennis au pays a d’ailleurs bénéficié de sa présence, avec des talents bien implantés à l’ATP comme Milos Raonic et Vasek Pospisil et d’autres qui tentent de percer comme Françoise Abanda et Félix Auger-Aliassime par exemple. Selon Tsonga, le Canada a désormais acquis une grande notoriété à l’échelle mondiale.

« Être entraîné par Louis Borfiga, c’est la garantie d’être bon. Il est très à l’écoute, c’est quelqu’un de chouette tout simplement. On le regrette beaucoup en France, mais maintenant vous avez la chance de l’avoir ici. Il a entraîné tous les joueurs français qui sont dans le top-100, sans exception pratiquement. C’est dire à quel point il est bon. Depuis qu’il est ici, il a de bons résultats avec vos jeunes.

«  Aujourd’hui vous avez une très belle équipe de Coupe Davis. On peut voir des jeunes derrière qui suivent, ce n’est pas qu’un coup d’épée dans l’eau. Je crois que c’est tout un programme qui a été mis en place et qui fonctionne. Tennis Canada fait du bon boulot. »

Répéter les succès

Montréal est une destination qui plaît à Tsonga, mais pas simplement à cause de la simplicité et la gentillesse des gens que le champion en titre de la Coupe Rogers vantent. C'est aussi à cause du succès qu'il y connaît.

« Je suis très heureux d’être à Montréal, c’est une ville que j’adore. J’ai toujours eu de grands résultats ici. Ces grands résultats, c’est à cause de beaucoup de travail mais aussi de beaucoup de plaisir. J’espère que cette semaine tiendra une grande place dans ma saison. »

De grands résultats, oui, mais pas tout à fait à la hauteur de ses espérances puisqu’il n’y pas encore soulevé le trophée convoité. Il y a atteint la demi-finale en 2013 avant de triompher dans la Ville Reine en écartant de son passage les Andy Murray, Novak Djokovic et Roger Federer. Avec ce dernier sur la touche, il retrouvera néanmoins la même féroce opposition sur son chemin.

« Ce sont de supers joueurs, ils sont vraiment très, très forts. Chaque semaine, c’est pour moi un challenge d’essayer de les battre. J’espère que j’y arriverai.

« Le meilleur résultat, c’est de soulever la coupe. J’ai déjà gagné à Toronto mais pas à Montréal, alors si c’est cette année que je gagnais, ce serait chouette. »

Au cours des derniers mois, Tsonga a été aux prises avec les conséquences d’une déchirure à l’abdomen qui l’a forcé à rater quelques tournois en juin, après quoi il a été éliminé en ronde des 32 à Wimbledon contre Ivo Karlovic. L’équipe nationale dont il était une des têtes d’affiche s’est aussi inclinée en Coupe Davis face à la Grande-Bretagne, en quarts de finale. Heureusement, ces maux sont maintenant chose du passé.

« Tout va bien, je me sens bien. Je suis en forme physiquement. J’espère que je vais connaître une grande semaine. »

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