Personne ne peut dire le contraire, Milos Raonic a connu un parcours exceptionnel à Wimbledon, mais cette fois, ç’en était trop.

Devant un Roger Federer imperturbable et à sa 35e participation à une demi-finale d’un Grand Chelem en carrière, rien de moins, le Canadien s’est incliné 6-4, 6-4 et encore 6-4.

Roger Federer« Je devais particulièrement faire attention sur mon service aujourd’hui, car je n’aurais pas beaucoup de marge de manœuvre en retour, a expliqué la 4e raquette mondiale, qui n’avait plus fait de finale Grand Chelem depuis Wimbledon 2012. Je suis très heureux et excité de prendre part à une finale à nouveau. »

À la moindre erreur de Raonic, le Suisse le lui a fait payer chèrement.

Par exemple, Raonic s'est mis les pieds dans les plats dès sa première séquence au service en réalisant une double faute à 30-30, puis en en ratant son coup droit à 30-40 pour donner le premier bris à Federer. Il n'a pu réparer son erreur par la suite malgré une balle de bris obtenue au milieu de l'engagement, à 4-3 en faveur de Federer.

« Perdre mon service dès le premier jeu du match s'est révélé déterminant, a reconnu Raonic. Je me serais donné beaucoup plus d'opportunités si j'avais gagné ce jeu. J'aurais été plus à l'aise, et j'aurais trouvé mon erre d'aller. »

À la seconde manche, le Canadien tenait le coup et suivait de près le Maître qui, malgré ses 32 ans, se présente depuis le début de la quinzaine comme le Roger Federer des beaux jours. C'était jusqu'à ce qu'arrive la neuvième partie, où Raonic s'est creusé un trou trop profond avec service en main, c'est-à-dire un déficit de 0-40 éventuellement insurmontable. Federer n'avait plus qu'à confirmer le deuxième set au jeu suivant pour placer son adversaire en situation très inconfortable.

Le troisième set n’a pas été différent, et encore une fois, à 4-4, Raonic a croulé sous les retours de Federer.

Aujourd’hui, le meilleur serveur, ç’a été Federer. De l’autre côté du filet, malgré de beaux flashs, Raonic a semblé plus souvent qu’autrement démuni, sans réponse, et il s’est surtout montré trop généreux avec notamment 17 fautes directes.

« Je n'ai pas réussi les services que je voulais, a admis Raonic. Je sers mieux que ça habituellement, mais il avait toujours la bonne réponse à mes coups. Il a frappé des retours qui ne m'ont pas permis de le menacer. »

C’est donc dire que le grand Federer aura rendez-vous dimanche avec un adversaire qu’il connaît très bien, le no 2 mondial Novak Djokovic, en grande finale. Il en sera à une neuvième finale en carrière sur le gazon londonien et pourrait arracher un huitième titre.

« Nous nous sommes souvent affrontés dans les six derniers mois (Dubaï Monte-Carlo et Indian Wells). Il est un grand champion, a louangé Federer. Il est sur le circuit depuis longtemps, il est habitué à ce genre de moment et il a déjà obtenu un titre ici, donc il sait ce que ça prend pour gagner. »