Novak Djokovic, toujours pas rassasié, a tout englouti sur son passage lors du Masters 1000 de Shanghai, qu'il a conquis pour la troisième fois en quatre ans en ne laissant aucun chance à Jo-Wilfried Tsonga dimanche en finale.

Le Français s'est bien battu mais le no 1 mondial, lauréat de son neuvième trophée cette saison - le 57e de sa carrière - était tout simplement trop fort et s'est imposé en deux sets (6-2, 6-4) et 1 h 18.

« J'ai l'impression d'avoir tout bien fait aujourd'hui. J'ai remporté bon nombre de mes jeux de service assez facilement. Je l'ai empêché d'installer son rythme », a apprécié Djoko, brisé une seule fois.

Tombeur cette semaine de deux top-10, le Sud-Africain Kevin Anderson (10e) puis Rafael Nadal (7e), redevenu conquérant, Tsonga arrivait en confiance.

Mais pour battre ce Djokovic-là, au firmament de sa carrière à 28 ans, il faut livrer le match de sa vie. Rare sont les joueurs à l'avoir battu cette année dans les grands tournois : Roger Federer à Cincinnati, Andy Murray au Canada, Stan Wawrinka à Roland-Garros.

Si Wawrinka ne l'avait pas stoppé en finale à Paris, Djoko aurait réalisé ce Grand Chelem calendaire qui se refuse aux tout meilleurs, même Federer et Nadal, depuis le légendaire Rod Laver en 1969.

 

Djokovic peut faire mieux qu'en 2011

Cette année, Djokovic a cannibalisé le circuit professionnel. Il a remporté Melbourne, Wimbledon, les Internationaux des États-Unis, quatre autres Masters 1000 (Indian Wells, Miami, Monte-Carlo, Rome) et le tournoi de Pékin dimanche dernier en balayant Nadal en finale (6-2, 6-2).

Il a aussi battu le record de points de l'histoire de l'ATP avec un total de 16.145 après son succès à New York mi-septembre. En réalisant un troisième doublé chinois, après ceux de 2012 et 2013, le Serbe a rendu sa saison encore plus démentielle.

En cas de troisième succès consécutif à Paris-Bercy, il deviendrait le seul joueur de l'histoire à conquérir six Masters 1000 en une année (il en compte 25 au total, à deux longueurs du record de Nadal).

Et s'il remporte, en outre, le Masters (15-22 novembre) à Londres, il ferait plus fort que lors de la saison 2011, où il avait explosé avec 10 titres, dont trois majeurs. Sa saison serait peut-être encore meilleure que la plus faste de Federer, l'homme aux 17 titres majeurs.

Tsonga ne pouvait que rendre hommage à Djokovic, invaincu depuis 17 matchs et qui n'a pas lâché un set lors des dix derniers. « Peu de joueurs sont capables de réaliser ça. C'est impressionnant. Aujourd'hui, il n'y a rien à dire. Il était bien plus fort que n'importe qui. »

 

Tsonga grimpe à la Race

« Il est tellement régulier. Vous devez être dans votre meilleure forme pour le battre. Et chacun sait que c'est difficile d'être au top à chaque match », a ajouté le Français, qui a disputé sa première finale en Masters 1000 depuis son titre au Canada en août 2014.

JWT n'a toutefois pas à rougir de sa défaite après cette belle semaine qui lui permet de grimper de la 15e à la 9e place à la Race, le classement qui compte pour la qualification au tournoi de fin de saison.

Il serait peut-être plus haut encore s'il n'avait été éloigné des courts pendant onze semaines en début de saison pour soigner son avant-bras droit. « Je suis satisfait. Revenir à un tel niveau a été long. Cela me donne la force de continuer à travailler pour accomplir encore de belles choses. »