Fascinant tout de même de retrouver deux Italiennes en finale à ce dernier Grand Chelem de l'année. Pour Flavia Penetta, le US Open est son tournoi favori à part celui de Rome. Facile à comprendre quand on regarde ses performances à cette épreuve : demi-finale en 2013 alors qu'elle revenait d'une opération au poignet droit et qu'elle pensait même à la retraite sans oublier quatre présences en quarts de finale de 2008 à 2014. 

En deuxième semaine, Flavia connaît un parcours absolument formidable en battant facilement Sam Stosur, titrée à New York en 2011, en indiquant la porte de sortie à la double championne de Wimbledon Petra Kvitova après un combat gargantuesque de 2 heures 23 minutes dans une chaleur moite épouvantable et puis en moins d'une heure elle dispose de la deuxième mondiale, Simona Halep. C'est évident qu'à 33 ans, avec toute l'expérience acquise durant sa carrière et devant ses succès retentissants des deux premières semaines, elle se présente dans la peau de favorite pour cette finale.

Sa grande amie Roberta Vinci est cependant celle qui réussit l'immense coup en demi-finale en sortant la grande favorite Serena Williams, lui brisant même son rêve de Grand Chelem sur quatre tournois remportés en une année.

Comme choc et performance colossale, on n'est pas loin du « Miracle On Ice » des Jeux olympiques de 1980 alors que les Américains avaient battu l'Union soviétique en demi-finale au hockey sur glace. Tout comme Serena qui avait gagné les quatre derniers Grands Chelems, les Soviétiques étaient médaillés d'or des quatre derniers Olympiques et donc largement favoris pour l'emporter. Lake Placid et Flushing Meadows, deux localités de l'État de New York, spécial tout de même.

Pour cette ronde ultime, je craignais que Vinci soit encore aux anges de son triomphe devant la Wonderwoman et qu'elle soit aussi pas mal fatiguée après avoir cravaché plus de 6:30 lors de ces trois derniers matchs. Elle a d'ailleurs passé une heure de plus sur le terrain que Pennetta même si elle a joué un match de moins avec l'abandon d'Eugenie Bouchard.

Il ne faut pas oublier non plus que les deux Italiennes sont comme des soeurs. Elles se connaissent depuis l'âge de 9 ans. Elles ont appris à jouer ensemble et ont tout partagé depuis plus de 20 ans. Forcément, je ne m'attendais pas à un grand match et comme de fait les deux dames étaient extrêmement nerveuses et la qualité du jeu n'était pas au rendez-vous au début. Logique que Pennetta se sauve avec le bris d'égalité et le match puisqu'elle a été plus opportuniste et en contrôle de son énergie au deuxième set.

Pour remporter une grande finale, je ne dis pas qu'il faut haïr l'adversaire, mais vous en conviendrez qu'il ne faut pas être heureuse de la voir avec le trophée dans les mains! Vinci avait réussi son grand coup en demie et son amie Flavia peut maintenant prendre sa retraite l'âme en paix. Bellissima Flavia aux yeux remplis d'étoiles qui rêve peut-être déjà de petits poupons au caractère bien trempé et à la main d'or...