MONTRÉAL - On le comprend, le Canada souhaite ardemment qu'Eugenie Bouchard l'honore de sa présence pour le match de barrage du Groupe mondial I de la Fed Cup qu'il livrera à la Roumanie, les 18 et 19 avril.

Le capitaine de la formation canadienne, Sylvain Bruneau, ne fait d'ailleurs pas de cachette à ce sujet.

«Oui, compte tenu qu'Aleksandra (Wozniak, qui se remet d'une intervention chirurgicale à l'épaule) ne sera pas rétablie, je vous dirais que ce serait très bénéfique qu'elle soit là. Je ne peux pas mentir là-dessus.»

« On n'a pas été dans le coup »

C'est que la tâche sera de nouveau ardue face à la Roumanie, menée par la troisième raquette mondiale, Simona Halep, finaliste à Roland-Garros l'an dernier. La semaine passée, Halep, Irina-Camelia Begu (34e), Monica Niculescu (57e) et Alexandra Dulgheru (95e) sont venues à bout de l'Espagne 3-2.

Rossé 4-0 par la République tchèque, le Canada, alors représenté par Françoise Abanda (232e), Gabriela Dabrowski (184e), Sharon Fichman (136e) et Charlotte Robillard-Millette (793e), n'a pas les armes pour lutter contre une formation dont les joueuses sont toutes parmi les 100 premières au monde si Bouchard (septième) et Wozniak (132e) ne sont pas de la partie.

«Il ne faut pas se compter d'histoire: tant que nous allons jouer contre des formations qui disposent de trois ou quatre joueuses dans le top-75 et que nous, nous misons sur une formation avec des joueuses classées entre les 150e et le 200e rangs... Les surprises peuvent toujours survenir, mais c'est sûr qu'on part dans une situation qui ne nous est pas favorable, a admis Bruneau. Il faut que les filles montent au classement. Il faut qu'on voie des filles comme Françoise s'approcher et percer le top-100, revoir la Sharon Fichman qui était 77e en avril dernier venir épauler Eugenie et Aleksandra.»

«Dans un contexte où nous pourrions compter sur quatre filles comme ça et avec Gabriela Dabrowski qui est notre spécialiste en double, là nous serions une équipe du Groupe mondial I qui aurait de très, très bonnes chances. Mais il faut que tous nos éléments soient là et en bonne santé.»

Bruneau admet également que le fait que cette manche sera disputée en avril, alors que la saison européenne sur terre battue en préparation des Internationaux de France sera amorcée, pourrait influencer le choix de Bouchard.

«Mais c'est la même chose pour Halep, note-t-il. L'an dernier, Bouchard avait joué à Québec avant de prendre trois jours de congé et de se diriger vers le Portugal. Mais c'est certain qu'on ne jouera pas sur terre battue rouge au Canada en avril.»

Ce qui pourrait toutefois aider Bruneau et l'équipe canadienne, ce sont les règles instaurées par la Fédération internationale de tennis, qui stipulent que les joueuses désirant participer aux Jeux olympiques d'été de 2016, à Rio de Janeiro, devront avoir représenté leur pays dans au moins une manche de la Fed Cup, que ce soit cette année ou l'an prochain.

Il y a aussi l'avantage de jouer le match à la maison: ce deuxième affrontement contre la Roumanie _ qui l'avait emporté 3-0 contre le Canada en 1983 _ sera disputé au Canada, sur une surface de son choix.

«Peut-être voudra-t-elle jouer à la maison avant la longue période en Europe. Souvent les joueurs enchaînent terre battue et gazon, ce qui peut signifier de sept à huit semaines là-bas. Peut-être qu'elle voudra bénéficier de quelques jours à la maison avant cette période», avance Bruneau, sans toutefois préciser où cette manche sera disputée.

La ville hôte sera déterminée plus tard, mais il serait surprenant que ce soit Québec, qui a accueilli les deux derniers duels en Fed Cup.

«Québec, c'est un petit marché et il y a un tournoi qui s'en vient en septembre, a fait valoir Bruneau. La foule, la ville et le complexe étaient parfaits, mais de retourner à Québec, ce serait peut-être en demander trop aux amateurs de tennis de la région. Peu importe où ce sera, nous choisirons les conditions. C'est sûr que Montréal, c'est une belle option. Nous sommes d'ici et nous voyageons un peu moins (quand c'est à Montréal). Mais nous verrons.»

Le Canada occupe actuellement le neuvième rang du classement de la Fed Cup, tandis que la Roumanie, qui tente de se tailler une place au sein du Groupe mondial I pour une première fois depuis 1992, est 12e.

Les Canadiennes font quant à elles partie cette année du Groupe mondial I pour la première fois de leur histoire, promues l'an dernier grâce à des gains aux dépens de la Serbie et de la Slovaquie.