Pour son retour en compétition fin avril, la Russe Maria Sharapova, suspendue pour dopage au meldonium, va bénéficier d'invitations à Stuttgart, Madrid et Rome, des invitations (wild-cards) qui divisent le circuit, en marge du rendez-vous d'Indian Wells.

« Cette situation est un peu étrange », a admis l'Allemande Angelique Kerber, sortie de sa réserve habituelle.

Grâce à une invitation des organisateurs du tournoi de Stuttgart, Sharapova va en effet disputer son premier match depuis les Internationaux d'Australie 2016 le 26 avril, quelques heures seulement après le terme de sa suspension de quinze mois.

« Elle va pouvoir arriver mercredi et commencer son tournoi comme ça, c'est un peu bizarre pour les autres joueuses », a estimé Kerber.

« C'est un tournoi allemand, des joueuses allemandes auraient besoin d'invitation », a relevé la no 2 mondiale, assurée de repasser en tête du classement WTA à l'issue d'Indian Wells, en raison de l'abandon sur blessures de Serena Williams à Indian Wells et Miami.

Sharapova, qui n'a plus de classement WTA en raison de sa longue absence, va également bénéficier d'une invitation à Madrid (7-13 mai) et Rome (15-21 mai).

L'ancienne no 1 mondiale, lauréate de cinq titres en Grand Chelem, veut par ailleurs plaider sa cause auprès de la Fédération française de tennis, qui a fait part de ses réticences à l'idée de lui offrir une invitation pour Roland-Garros (28 mai-11 juin)

Pour le no 1 français Jo-Wilfried Tsonga, « c'est quand même particulier d'inviter une personne qui a fait des mauvaises choses, je ne le ferais pas ».

« C'est comme donner un bonbon à un enfant qui a fait une bêtise, il va recommencer, on envoie un mauvais message », a regretté lors de son point de presse mercredi le 8e joueur mondial.

Murray plus mesuré

Le no 1 mondial Andy Murray, très virulent la semaine dernière (« Je pense qu'il faut travailler pour revenir »), s'est montré beaucoup plus mesuré : « Les tournois sont dans leur droit, on ne peut rien dire », a admis l'Écossais.

« Les organisateurs font ce qu'ils pensent être le mieux pour leur tournoi, mais est-ce quelqu'un devrait recevoir des invitations pour tous ses tournois? Je n'en suis pas sûr, il faudrait se pencher sur cette question », a-t-il ajouté.

Ces invitations ne choquent, en revanche, pas la Roumaine Simona Halep.

« Elle a été no 1 mondiale et a gagné des titres en Grand Chelem, mais même sans invitations, elle pourrait revenir facilement », a-t-elle estimé.

« Son retour est bien pour le tennis, elle est impatiente, elle a envie de jouer et de gagner », a renchéri la Russe Svetlana Kuznetsova.

« La question des invitations est compliquée, je suis contente de ne pas être en charge de leur attribution, mais je soutiens (Sharapova), car cette affaire n'est pas aussi sérieuse que ce qu'on a fait », a-t-elle conclu.