MONTREAL (PC) - Faudra-t-il les appeler les Phénix de Montréal? Tel l'oiseau de la mythologie qui renaissait de ses cendres, les Expos ont été plus vivants que jamais en 2002. Ils sont devenus la propriété du baseball majeur alors qu'on croyait qu'ils seraient dissous et ils ont connu une saison inespérée, bien dirigés par le gérant Frank Robinson et le directeur général Omar Minaya, nommés tout juste avant le camp d'entraînement.

Les Expos ont présenté une fiche de 83-79, remportant plus de 80 victoires pour la première fois depuis 1996. Ils avaient subi plus de 90 défaites lors des quatre saisons précédentes.

On ne s'attendait pas à ce qu'ils fassent aussi bien.

Inspirés, les Expos ont totalisé 15 victoires de plus qu'en 2001 et ils ont pris le deuxième rang dans la section Est même s'ils ont commis 139 erreurs, 111 à l'avant-champ. A leur mieux au Stade olympique, ils ont remporté 49 victoires à domicile et leurs partisans ont passé des beaux dimanches alors qu'ils ont affiché un dossier de 11-2 lors du septième jour de la semaine.

Curieusement, ce fut tout le contraire à l'étranger le dimanche (2-11) mais pour les lanceurs, il y avait tout de même de quoi célébrer à la fin de la saison car pour la première fois depuis 1992, quatre partants ont remporté 10 victoires ou plus: Tomo Ohka (13-8), Tony Armas (12-12), Bartolo Colon (10-4) et Javier Vazquez (10-13).

Le grand Vlad

L'unique Vladimir Guerrero (,336, 39 cc, 111 pp) a été proclamé le joueur par excellence des Expos alors qu'il a réussi 206 coups sûrs, un nouveau record d'équipe, un sommet dans la Ligue nationale en 2002. Le grand Vlad a terminé la saison avec 40 buts volés et 39 circuits, ratant de peu son entrée dans le club des 40-40.

Lors de l'avant-dernier match de la saison, il croyait bien avoir réussi son 40e circuit - et la reprise vidéo devait lui donner raison - mais après consultations, les arbitres ont estimé que la balle avait donné contre le haut de la clôture du champ droit. Or elle avait bel et bien franchi la clôture avant de revenir sur le terrain.

Lors du dernier match, après avoir été inséré au premier rang du rôle par Robinson, il a été privé d'un dernier élan quand l'arbitre du premier but a déclaré une troisième prise sur un jeu d'appel.

A 26 ans, Guerrero a atteint le cap des 100 points produits et des 100 points marqués pour une cinquième saison consécutive. The Sporting News l'a d'ailleurs nommé dans l'équipe d'étoiles de la Ligue nationale pour occuper le champ extérieur aux côtés de Barry Bonds et Sammy Sosa.

Le jeune voltigeur Brad Wilkerson a aussi figuré au tableau d'honneur de la saison 2002 en étant proclamé la recrue de l'année dans la Ligue nationale par The Sporting News.

A sa première saison complète dans les ligues majeures, Wilkerson a frappé 20 circuits pour battre la marque d'équipe de 19 circuits par une recrue que détenaient Andre Dawson (1977) et Larry Walker (1990).

Plus petite foule

Les Expos ont enregistré une augmentation de spectateurs de 20 pour cent par rapport à la saison précédente mais il y a néanmoins eu creux historique le 5 septembre, un jeudi après-midi. Seulement 2 134 personnes se sont alors déplacés pour les voir, la plus petite foule de l'histoire au Stade olympique.

Appartenant toujours au baseball majeur, les Expos seront encore à Montréal en 2003 mais il pourrait bien s'agir de leur dernière saison.

Le baseball semble avoir entrepris le déménagement de l'équipe. Un total de 22 matchs locaux seront disputés à Porto Rico et les Expos ont reçu l'ordre d'opérer avec une masse salariale d'environ 40 millions $, ce qui signifie que des joueurs étoiles devront être échangés.

Les lanceurs Javier Vazquez et Bartolo Colon ainsi que le joueur de troisième but Fernando Tatis, entre autres, seraient sur le marché. Les Expos sont dans l'obligation de se départir de hauts salariés et ils ont écouté les propositions lors des assises du baseball majeur qui ont eu lieu à Nashville il y a quelques semaines.

Ils sont devenus les Expos de Montréal-Porto Rico mais décidément, il y a des choses qui ne changent jamais. Encore une fois, ils pourraient devoir renaître de leurs cendres...