Ne ratez pas le reportage sur la situation des infrastructures à Sports 30 et les entrevues complètes sur le RDS.ca la semaine prochaine. 

« Je ne sais pas qui m’écoute, je ne sais pas qui peut faire quelque chose, mais ce n’est pas normal qu’une ville comme Montréal n’ait pas de stade ou d’installations dignes de ce nom pour jouer au baseball. »

Voici ce que pense l’ancien joueur professionnel, Ivan Naccarata, des infrastructures existantes sur le baseball à Montréal.

Cette opinion sur les faibles infrastructures pour pratiquer le baseball de haut niveau est partagée par plusieurs qui gravitent dans le milieu du baseball au Québec. Le directeur général de Baseball Québec, Maxime Lamarche, rappelle qu’il n’y a aucun endroit à Montréal qui permet d’accueillir un match professionnel dans les standards requis. On a déjà tenté l’expérience d’un match préparatoire entre les Aigles de Trois-Rivières et les Capitales de Québec. Les spectateurs s’entassaient dans les gradins en aluminium du stade Gary-Carter.

« C’est décevant parce que nous sommes très limités dans les événements que nous pouvons organiser en raison du manque d’installations. On aimerait tenir une compétition d’envergure internationale, mais où voulez-vous que les matchs se disputent? C’est triste parce que l’administration Coderre avait un plan d’action pour la réfection des terrains de baseball. On ne parlait pas juste de réaménagement des terrains qui existent déjà, mais aussi de construction d’installations pour du baseball professionnel, non pas des ligues majeures, mais pour du baseball indépendant, par exemple. C’est sûr qu’il y a une lacune présentement », soutient M. Lamarche, qui ne se gêne pas pour dire qu’il aimerait voir la Ville de Montréal investir davantage pour le baseball.

Un centre de performance signé Russell Martin?

Russell Martin, receveur des Blue Jays de Toronto, a déposé ses crampons dans plusieurs parcs du Québec avant de s’expatrier aux État-Unis. Il a pu comparer les installations du Québec avec celles des collèges américains avant de goûter au luxe du baseball majeur.

De passage au Stade olympique avec les Blue Jays avant le début de la saison régulière, Martin a affirmé son désir de participer à la construction potentielle d’un centre de performance une fois qu’il aura accroché son gant de receveur. « Montréal a besoin d’un centre intérieur assez spacieux pour pouvoir frapper des balles. Ce serait un de mes rêves de pouvoir ouvrir un centre comme ça à Montréal. C’est difficile de le faire pendant que je joue. »

L’ancien des Cardinals de LaSalle dans la Ligue de baseball junior élite du Québec (LBJEQ) voudrait être plus qu’un visage bien connu sur une affiche. « J’aimerais en faire partie et pouvoir y mettre de mon temps et de mon énergie. Je ne voudrais pas seulement prêter mon nom au projet.  J’en ai déjà discuté avec des amis et je pense que c’est quelque chose qui va se réaliser un jour. »

Un exemple à Québec

La Ville de Québec compte sur un stade pouvant accueillir une équipe professionnelle. On y compte près de 5 000 sièges. L’hiver, on installe un dôme qui recouvre le terrain et qui permet aux programmes sport-études, entre autres, de continuer leurs activités. L’ancien joueur des Capitales de Québec, Josué Peley, vante les mérites du projet piloté par Michel Laplante, président des Capitales. « J’ai la chance d’y travailler durant l’hiver. Nous avons enfin une installation où nous n’avons pas besoin de placer nos buts et tracer les lignes au début de chaque entraînement. Dans les autres endroits, on fait des pratiques sur des terrains de soccer et on ne peut pas frapper de balles parce qu’il y doit bien y avoir des fenêtres à proximité quelque part. »

Peley se rappelle avoir constaté la spectaculaire différence entre les infrastructures canadiennes et américaines. « Dans mon temps, on frappait des balles dans un gymnase sur un plancher construit pour des terrains de basketball, se rappelle l’ancien joueur maintenant âgé de 30 ans. Aux États-Unis, ils peuvent s’entraîner où ils veulent et quand ils le veulent. Donc c’est certain qu’un joueur canadien peut accuser un certain retard lorsqu’il arrive dans le baseball affilié ou dans les collèges américains. »

Stéphane Lepage connaît bien Josué Peley. En fait, il connaît à peu près tous les meilleurs joueurs de baseball au Québec des dernières décennies pour les avoir dirigés au programme de sport-études de l’école secondaire Édouard-Montpetit. Au moment de réaliser l’entrevue, un employé de la Ville de Montréal et lui se grattaient la tête à savoir comment limiter les dégâts sur le terrain du parc Liébert, dans l’est de Montréal. « Et nous sommes chanceux, parce que le fils de l’employé a déjà participé au programme. Son père connaît donc nos besoins. On utilise ce terrain parce que c’est le plus près de notre école, pas parce que c’est le plus beau. En fait, il faudrait se rendre à Pointe-aux-Trembles pour profiter d’un terrain en bon état », dit-il.

Des pratiques dans des gymnases ou des terrains à l’avant-champ chancelants, Lepage connaît ça. « Les terrains sont vraiment désuets. Les cols bleus font ce qu’ils peuvent pour limiter les dégâts, mais il y aurait beaucoup d’argent à investir partout sur l’île de Montréal. Nos infrastructures ne nous permettent pas de jouer l’hiver. »