Peu de développements récents dans le dossier et élection de Valérie Plante, les Montréalais qui souhaitent vivre un retour du baseball majeur à Montréal ont plusieurs raisons d'être défaitistes.

Ce n'est pas le cas de l'homme d'affaires Stephen Bronfman, qui conserve son optimisme en assurant que son groupe d'investisseurs travaille d'arrache-pied pour que le projet continue d'avancer en coulisse.

« Ça bouge. Certains croyaient que ça changerait avec le départ du maire Coderre, mais ça ne change pas. Le maire Coderre était un bon promoteur pour nous, mais on a toujours la même équipe avec Warren Cromartie et les gens de Montreal Baseball Project. C'est juste que c'est un dossier qui prend du temps », a expliqué Bronfman lors d'une généreuse entrevue accordée à notre collègue Jean-Luc Legendre.

Les réticences de la mairesse Plante, qui a avancé la possibilité de soumettre le projet de financement d'un stade à un référendum, n'inquiètent pas M. Bronfman outre mesure.

« On ne veut pas d'argent de la ville Montréal, assure-t-il. On veut juste qu'ils nous soutiennent. On n'a toujours pas eu la chance de rencontrer la nouvelle administration, mais on le fera dans deux semaines et on sait que ça se passera bien. »

M. Bronfman affiche la même confiance face aux demandes qui pourraient être formulées aux paliers provincial et fédéral. Il assure qu'il n'y aura pas de demandes déraisonnables pour les gouvernements.

« On n'a pas commencé à parler de stade, mais on ne fera pas de grosses demandes, soutient Bronfman. Je ne veux pas que ce soit un projet qui ne fait pas de sens pour l'ensemble du Québec. On ne dépensera pas des milliards de dollars. Ça ne s'est pas bien terminé il y a 13 ans. C'est bien qu'on ait tout ce temps pour penser à tout et s'assurer qu'on n'ait pas un produit qui ne marchera pas, parce que le baseball majeur ne nous suivra pas. Nous devons nous assurer d'avoir un dossier béton.

« Si ça marche, ce sera à long terme et ce sera super. Si ça ne marche pas, on n'aura simplement pas d'équipe. On ne se retrouvera pas avec une faillite parce que le dossier a été mal géré. Ça va être bien géré. »

M. Bronfman ne croit pas que les foules plus minces attendues lundi et mardi pour les matchs préparatoires entre les Blue Jays de Toronto et les Cardinals de St Louis feront mal paraître le projet aux yeux des dirigeants du baseball majeur.

« C'est un lundi soir et un mardi soir, ce n'est pas la même chose qu'un week-end. C'est différent. Beaucoup d'équipes aux États-Unis aimeraient beaucoup avoir 30 000 spectateurs par soir », relativise-t-il.

Une image ternie à rétablir

Les dernières années des Expos ont laissé un goût amer dans la bouche de plusieurs propriétaires d'équipes influents. Sachant qu'un vote des propriétaires sera nécessaire pour qu'une relocalisation ou une expansion voit le jour, le groupe de Bronfman n'a pas que les dirigeants du baseball majeur et les différents paliers gouvernementaux à séduire pour que son projet arrive à terme.

« Quand le baseball est parti de Montréal, beaucoup de propriétaires américains n'aimaient pas trop trop Montréal. Il faut donc faire de la politique avec beaucoup de gens. J'ai passé beaucoup de temps avec Fred Wilpon (propriétaire des Mets) et les gens de Boston. Ça prend ça aussi. Ça ne se fait pas en un jour. Ce n'est pas juste une question d'argent ou d'avoir un maire [en faveur du projet]. Pour que ça se concrétise, ça passera par un vote des propriétaires, de l'Association des joueurs, etc. Il faut, tranquillement, avoir tous ces gens-là sur notre équipe », explique-t-il.

M. Bronfman rappelle qu'il s'agit d'un projet grandiose. Il faut combattre sur plusieurs fronts et, le moment venu, tout devra tomber en place pour que le résultat soit positif. M. Bronfman refuse de mettre un échéancier. Le projet avance bien et s'il doit se concrétiser, il le fera au moment convenu.

« La vie est longue et la ville est en pleine expansion, rappelle-t-il. Tout ce malaise avec les travaux et les cônes orange nous donnera une ville superbe dans deux ou trois ans. On sera très fiers de notre ville. En espérant que l'on construise alors un Parc Jarry 2.0 au centre-ville. Ça c'est mon rêve.

« Montréal est une ville majeure qui a besoin d'une équipe de baseball. »