Le baseball nous a livré une fin de saison fort excitante avec une demi-douzaine d'équipes se battant encore pour une place dans les séries lors de la dernière fin de semaine, de quoi ravir les amateurs. Mais au-delà du spectacle offert quotidiennement par les meilleurs joueurs au monde, le baseball (comme tous les sports d'ailleurs) continue d'évoluer. Regardons les tendances observées cette année.

Au cours des dernières saisons, on a constaté une augmentation marquée des retraits sur des prises, fracassant des records année après année, 2016 ne faisant pas exception. La statistique qui en a pris pour son rhume est la moyenne au bâton (accentuée, il est vrai, par l'utilisation des défenses spéciales). D'ailleurs, plusieurs observateurs et le baseball majeur ont commencé à se pencher sérieusement sur ce qu'on croyait être une baisse de l'attaque depuis quelques années. On a même envisagé certaines mesures pour augmenter le nombre de points. Or, au fur et à mesure que la saison 2016 avançait, les circuits augmentaient en nombre, à un point tel que le record des majeures a été fracassé avec une hausse de 14 pour cent par rapport à 2015. Une centaine de joueurs ont atteint 20 circuits, là aussi un record. Il est clair que les joueurs s'élancent avec puissance, peu importe le compte et peu importe si on est retiré sur des prises. Tout ça évidemment dans la foulée amorcée avec les théories popularisées par Moneyball.

Évidemment, les lanceurs ont payé le prix. La moyenne de points mérités est passée dans la Ligue américaine de 3,81 en 2014 à 4,20 en 2016. Ainsi, lorsque vient le temps d'évaluer un lanceur, il faut absolument tenir compte de l'environnement. On s'entendra qu'un artilleur qui vient de terminer la saison 2016 avec une moyenne de 4,00 a été plus productif que s'il avait maintenu cette moyenne en 2014. Autre facteur : le stade dans lequel évolue les équipes. Par exemple, à première vue, le personnel de lanceurs de Texas et Baltimore se situe dans la 2e moitié de l'Américaine. Mais lorsqu'on tient justement compte de l'environnement, les deux équipes figurent au contraire parmi les meilleures. Voici un exemple, celui du partant Martin Perez, des Rangers. Rien de spectaculaire avec un dossier de 10-11 et une moyenne de 4,39. Mais il n'a raté aucun tour dans la rotation et a lancé presque 200 manches. Selon des sites spécialisés, le rendement de Perez a été légèrement supérieur à la moyenne en raison du stade où il évolue.

Comment donc évaluer correctement une équipe? Regardez le différentiel et bien sûr, la fiche victoires-défaites. D'autres méthodes d'évaluation ont été élaborées mais peu importe celles dont vous vous servirez, vous comprendrez que les Cubs de Chicago sont établis grands favoris - avec raison - pour remporter les grands honneurs. Ce qui fait le beauté du spectacle sportif, c'est qu'il n'y a pas de certitude et que les Cubs devront éviter de se faire surprendre. N'ont-ils pas connu une mauvaise séquence en début juillet? Cela peut arriver à toute équipe, incluant les meilleures. Sur ce, on se souhaite d'excellentes séries.