CHICAGO - Le voltigeur Jorge Soler, des Cubs, a joué aux côtés de José Fernandez pendant leur jeunesse à Cuba. Ils ont voyagé ensemble pour un tournoi au Venezuela, notamment.

Soler dit que déjà on pouvait deviner toute l'habileté du grand droitier.

« Je savais qu'il y avait quelque chose de spécial chez lui, a dit Soler. C'était très impressionnant à voir. »

La mort de Fernandez dans un accident de bateau, à 24 ans, a assombri la journée de dimanche dans les majeures. Le match Braves-Marlins prévu à Miami a été annulé et dans les autres stades, on a observé un moment de silence à sa mémoire.

Chez les Cubains des grandes ligues, dont les rangs augmentent, la douleur est encore plus vive.

« Il était de ceux que tout le monde aimait, a dit le receveur Brayan Pena, des Cards. Nous savions tous ce qu'il représentait pour la communauté. C'est une très très grande perte. Nous pensons évidemment à sa famille, à l'organisation des Marlins et aux partisans. Mais nous sommes vraiment touchés directement, car il faisait partie de notre grande famille cubaine. »

Il y avait 23 Cubains dans les formations des Majeures pour les matches inauguraux, cette année. Cela est cinq de plus qu'en 2015 et c'est aussi le plus haut total depuis 1995, quand le bureau du commissaire a commencé à publier ce genre de chiffres.

Plusieurs d'entre eux ont vécu des histoires semblables à celle de Fernandez, pour ce qui est de passer d'un pays communiste aux États-Unis.

Fernandez, né à Santa Clara, a échoué à ses trois premières tentatives de défection, passant plusieurs mois en prison. À 15 ans, lui et sa mère ont finalement atteint le Mexique avant d'aller en Floride retrouver son père, qui avait fui Cuba deux ans auparavant.

Les Marlins l'ont repêché en 2011 et en 2013, il faisait ses débuts dans le Baseball majeur, devenant rapidement une étoile.

« Sa gestuelle au monticule était le reflet de lui-même, a dit le premier buy Yonder Alonso, des A's. Il s'amusait beaucoup. Il parlait beaucoup - quand il arrivait quelque part, vous le saviez tout de suite. Il était très simple et respectueux. Il vous parlait de comment frapper, parce que pour lui il était la référence pour ça, et il vous parlait de comment lancer, parce que pour lui, il était la référence pour ça aussi. »

Fernandez, qui est devenu citoyen américain en 2015, était aussi profondément aimé dans la communauté cubaine de Miami.

« Les bonnes oeuvres lui tenaient vraiment à coeur, a dit le stoppeur Aroldis Chapman, des Cubs. Il a beaucoup donné à la communauté et de là venait une grande part du respect qu'on avait pour lui. Il était toujours prêt à aider ceux qui peut-être n'avaient peut-être pas autant de chance que lui. »

Chapman vit dans la région de Miami entre les saisons de baseball. Il passait alors du temps avec Fernandez.

« Il venait chez moi et j'allais chez lui, a dit Chapman. Nous avions de longues conversations, nous parlions beaucoup. Nous avons passé beaucoup de bon temps ensemble. C'était du temps très précieux pour moi. »