MONTREAL - Intronisé au Temple de la renommée du baseball québécois, jeudi, le journaliste Richard Milo a attribué sa sélection au fait d'avoir été "au bon endroit, au bon moment".

Comme, par exemple, quand il a assisté au match parfait de Dennis Martinez en 1991, à Los Angeles. Puis, à celui de David Cone au Yankee Stadium, face aux Expos, en 1999.

"Il y a eu moins de 20 matchs parfaits dans l'histoire du baseball majeur et j'ai eu l'occasion d'en couvrir deux, alors c'est assez exceptionnel", a déclaré Milo à l'occasion du gala d'intronisation tenu à la Brasserie Molson à Montréal, jeudi soir.

Le journaliste de la Presse Canadienne, qui a été affecté à la couverture des Expos pendant 20 ans, a été intronisé en compagnie de l'ancien joueur de premier but des Mets de New York Tim Harkness, de l'ancien gérant de l'équipe de Laval-Ahuntsic Paul Martin, de l'ancien arbitre Marc Fortier ainsi que de l'ancien arbitre et bénévole Benoît Guay.

Harkness a été intronisé au Panthéon après avoir accédé aux majeures à force de travail et de persévérance.

"Mon père m'avait amené à un match des Royaux de Montréal et quand je suis sorti du stade, j'avais le sentiment d'avoir enfin trouvé ce que j'allais faire de ma vie", a raconté celui qui est né à Lachine et a signé son premier contrat professionnel avec les Phillies de Philadelphie en 1956.

"Il n'y avait pas beaucoup d'encadrement à l'époque, mais à chaque jour j'étais sur un terrain de baseball. J'ai rendu mon frère fou! Chaque fois qu'il voulait retourner à la maison, je lui disais que j'allais le tuer s'il s'en allait! J'étais obsédé par le baseball."

En quatre années dans les majeures, Harkness a conservé une moyenne au bâton de ,285 avec 148 circuits.

Richard Milo a lui aussi été un excellent joueur de baseball. Il a évolué comme voltigeur de centre avec le Laval-Ahuntsic, notamment au sein de la formation de 1969, considérée comme l'une des meilleures de l'histoire de la Ligue Montréal Junior.

"En 1969, l'équipe avait réussi deux matchs sans point ni coup sûr la même journée, dans un programme double contre deux équipes différentes, a raconté Milo. Cette équipe avait ensuite remporté chacun de ses 10 matchs en séries.

"Cette équipe était gérée par (le regretté) Paul Martin alors ça me fait particulièrement plaisir d'être intronisé en même temps que lui. Selon moi, il a été l'un des meilleurs gérants à avoir oeuvré dans les rangs juniors."

Martin a également dirigé les équipes du Québec qui ont remporté le championnat canadien en 1970 et 1971, formations dont faisait partie Milo.

C'est en 1976 que Milo est devenu journaliste, d'abord avec Le Petit Journal et La Patrie, puis avec Le Devoir. Il s'est joint à la Presse Canadienne en 1984.

"Pour moi c'est un honneur d'être intronisé, mais c'est aussi une reconnaissance du service que la PC a assuré au niveau de la couverture des Expos, de son rayonnement, de sa qualité et de sa fiabilité, a noté Milo. Je considère également que c'est un honneur d'équipe, et je me dois de signaler l'excellente contribution de Michel Lajeunesse -IF THIS STORY IS a Feature story and FROM OUTSIDE CANADA - WE CANNOT USE IT, avec qui j'ai fait équipe pendant une vingtaine d'années pour la couverture des Expos à la PC."

"Il a toujours su faire des reportages étoffés, qui te donnaient le goût de regarder du baseball", a dit Jacques Doucet, l'ancien descripteur des matchs des Expos à la radio, du travail de Milo. "Et tout cela dans un excellent français."

"C'est aussi un excellent compagnon de voyage, avec un excellent sens de l'humour, a relaté Serge Touchette du Journal de Montréal. Une fois, à San Diego, on avait lu dans les journaux du matin que Tony Gwynn avait déclaré une faillite personnelle de deux ou trois millions de dollars. En soirée, Gwynn a frappé un coup sûr, deux coup sûrs... au troisième coup sûr, Richard s'est tourné vers moi et m'a dit: 'Serge, dirais-tu qu'il place mieux ses coups sûrs que son argent?'

"Aujourd'hui, je la ris encore."

Malgré le départ des Expos, Milo se dit relativement optimiste quant à l'avenir du baseball au Québec.

"On n'a jamais eu autant de Québécois dans le baseball professionnel, a-t-il noté. C'est tout à l'honneur de Baseball Québec et de son programme élite, qui récolte les fruits du bon travail que Richard Emond a fait pendant des années."