Quelques instants après la fin de la saison régulière, conclue sur une défaite sans signification face aux Knicks au Madison Square Garden mercredi, Kyle Lowry s’est adressé à ses coéquipiers dans le vestiaire des visiteurs.

L’attention s’est immédiatement tournée vers le défi placé devant eux. En marge du match contre les Nets samedi après-midi, les Raptors comptent sur leurs vétérans, notamment sur Lowry, son expérience et son leadership, pour montrer la voie.

Qu’a-t-il dit pour rallier les troupes?

Kyle Lowry« Ça ne concerne que moi et mes gars », s’est-il contenté de dire, aussi volubile qu’à l’habitude.

« Kyle a déjà joué en séries, il nous a dit qu’elles commençaient dès jeudi, a clarifié DeMar DeRozan. »

Dès jeudi matin, donc, le travail reprenait afin d’étudier l’adversaire.

Vous le savez probablement déjà, les Raptors forment une équipe jeune et inexpérimentée. Ils le savent aussi. C’est la trame narrative de la série. Lowry et Amir Johnson cumulent à eux deux les 24 seuls matchs d’expérience en séries au sein du groupe de partants. Aucun d’eux n’y a participé en cinq ans et aucun n’y a déjà été partant. De l’autre côté, les partants des Nets cumulent 399 parties d’expérience.

Ils se le feront rappeler constamment pendant deux semaines et, advenant le cas où ils accèdent à la deuxième ronde, le manège recommencera de plus belle. Ils ne peuvent pas s’en sauver, à moins qu’ils fassent la preuve que cette inexpérience n’est pas un facteur.

Le basket des séries, ça reste du basket après tout. Le jeu est le même, c’est l’enjeu qui diffère et la marge d’erreur qui s’amincit. Certains s’y adaptent mieux que d’autres.

« L’enjeu est grand, il faut être prêt à tout, explique DeRozan. Je crois avoir regardé suffisamment de matchs des séries pour constater à quel point le jeu est physique et comment ça se passe. Même les joueurs vedettes ne sont pas favorisés. Je suis conscient de tout ça. Je ne suis pas naïf. Je sais ce qu’il faut. »

La robustesse présente en séries a affecté certaines vedettes par le passé, notamment Vince Carter, Tracy McGrady et Chris Bosh, qui ont tous obtenu une efficacité de moins de 40 pour cent à leurs premières séries. Carter a même frôlé de peu les 30 % en inscrivant en moyenne six points de moins par match qu’en saison régulière.

« C’est un niveau différent, remarque Dwane Casey, qui fera ses débuts en après-saison comme entraîneur-chef après avoir tout raflé en tant qu’adjoint à Dallas. C’est un niveau différent d’intensité, c’est plus physique, il y a moins de fautes appelées. Il faut savoir jouer dans ces conditions et c’est une des choses qu’ils vont apprendre. La seule façon d’apprendre, c’est de le vivre.

« Je ne veux pas trop mettre l’accent là-dessus ou faire peur aux gars. Ça reste du basketball, mais ils verront la différence, ils la ressentiront dès qu’ils fouleront le terrain. »

Outre DeRozan, Jonas Valanciunas, Terrence Ross et Patrick Patterson vivront aussi leur première expérience.

À quel point l’expérience joue-t-elle un rôle en séries? Avec l’énorme écart entre les deux équipes à ce chapitre, on devrait être à même de le constater autant sinon plus que dans toute autre série disputée dans l’histoire récente.

On ne peut prévoir comment les joueurs des Raptors réagiront face aux ajustements qu’ils doivent faire, tant sur le plan mental que sur le plan de la robustesse sur le terrain, mais ils auront peu de temps pour s’adapter face à une équipe comme les Nets. Les Raptors ne peuvent pas en échapper une en tant qu’hôtes des deux premiers matchs au Air Canada Centrer, où ils ont remporté 22 de leurs 29 derniers duels, avant de se rendre au Barclays Center de Brooklyn. Les Nets y sont presque imbattables depuis le 1er janvier.

Kevin GarnettLa plus grande qualité démontrée par les Raptors après l’entraînement de jeudi après-midi, c’est qu’ils n’ont pas peur et qu’ils ne sont pas complexés le moins du monde devant les Nets.

Comme l’a dit DeRozan, leurs jeunes jambes pourraient les avantager contre un club plus âgé et plus lent. Ils ont bien fait contre eux cette saison. Cependant, les quatre premiers matchs étant répartis sur neuf jours, cela laisse aux vétérans des Nets le temps de recharger leurs batteries. Le véritable avantage des Raptors réside possiblement sur leur taille, s’ils comptent s’en servir du moins.

Pour Kevin Garnett (photo), qui a disputé seulement deux des quatre duels cette saison, le chant du cygne approche, mais il peut encore faire la différence en défense et sur les rebonds. Les Raptors risquent plutôt d’attaquer la bouteille et de mettre de la pression sur Garnett tout en profitant de leurs lacunes sur les blocs.

« Nous devrons prendre avantage de nos forces qui sont notre vitesse, notre agilité et notre énergie, résume Casey. Nous devrons maintenir un tempo rapide durant la partie. »

 

* D’après un texte de TSN