LOS ANGELES, États-Unis - Un coin de ciel bleu dans une saison tourmentée : la superstar des Lakers de Los Angeles LeBron James a dépassé mercredi le mythique Michael Jordan (32 292 pts) au classement des meilleurs marqueurs en saison régulière de l'histoire de la NBA, toujours dominé par Kareem Abdul-Jabbar (38 387 pts).

Il ne manquait que 13 points à « King James » pour dépasser « Air Jordan » et relancer l'éternel jeu des comparaisons entre les deux phénomènes de la NBA.

Contre Denver, James a marqué 31 points et en totalise désormais 32 311 points, ce qui en fait le 4e meilleur marqueur de l'histoire (en saison régulière), devant Jordan, le joueur qu'il admirait, enfant, et à qui il est sans cesse comparé depuis ses débuts dans la NBA en 2003.

« Vous n'avez pas idée de ce que cela représente pour moi », a expliqué aux journalistes James à l'issue de la défaite de son équipe (115-99).

La question revient régulièrement et n'aura sans doute jamais de réponse malgré la quantité astronomique de statistiques disponibles dans le sport professionnel américain : qui de LeBron James ou de Michael Jordan est le meilleur joueur de l'histoire?

Si l'on compare leur palmarès, James, 34 ans, n'arrive pas encore à la hauteur de Jordan et aura sans doute du mal à l'égaler, car la reconstruction des Lakers, mal partis pour accéder aux séries cette saison après cette 8e défaite à leurs 10 derniers matchs, va encore prendre du temps.

Six titres à trois

Avec Chicago, durant les années 1990, l'aîné a remporté six titres de champion et cinq trophées de meilleur joueur (MVP), tandis que James n'est lui « que » triple champion NBA (deux fois avec Miami, une fois avec Cleveland) et quadruple MVP.

S'il est le seul joueur, hors ceux des Celtics qui écrasaient la NBA dans les années 1960, à avoir disputé huit finales de suite, sur un total de neuf, James en a perdu six, alors que Jordan ne s'est jamais incliné en finale en six participations.

Sans surprise, Scottie Pippen, lieutenant de Jordan à Chicago, s'est prononcé récemment en faveur de son ancien coéquipier en invoquant justement cette incapacité à faire la différence dans les matchs à enjeu.

« Quand je regarde jouer LeBron, je ne vois pas le joueur qu'était Michael (Jordan) ou même qu'était Kobe Bryant. Michael avait l'instinct pour prendre ses responsabilités dans un match, cette envie d'avoir le dernier tir et ça, ce n'est pas dans les gênes de LeBron », a asséné Pippen.

S'il rechigne à se comparer à son aîné ou à toute autre légende de son sport, James a fait une entorse à cette règle en se livrant récemment dans le documentaire « More than an athlete » diffusé par la chaîne de télévision ESPN.

À ses yeux, avoir conduit Cleveland au titre de champion de la NBA en juin 2016 après avoir été mené 3 à 1 par les Warriors de Golden State, fait de lui « le meilleur joueur de l'histoire ».

Révéré à Akron

Pour les « Jordan-maniaques », « MJ » est sans rival, car il restera à jamais celui qui a fait exploser la popularité de la NBA à travers le monde.

Et de faire remarquer qu'il n'a fallu que quinze saisons et 1072 matchs de saison régulière (30,1 points par match) à leur champion pour se forger ce palmarès et cette place dans l'histoire.

« King James », lui, dispute sa 16e saison et a bouclé mercredi soir son 1190 matchs pour une moyenne de 27,1 points par match. 

Sa carrière est loin d'être finie. Il rêve de fouler les parquets en même temps que son fils aîné, LeBron junior, qui, à 14 ans, fait déjà saliver la NBA.

C'est loin des terrains de basket que « LBJ » a relégué au second plan Jordan, qui, soucieux de protéger son statut d’icône publicitaire du géant Nike, évitait soigneusement de se mêler de politique et de toute question autre que sportive. 

À Akron, la ville de l'Ohio où il est né et révéré, James a créé une école, finance des programmes de soutien pour les jeunes des quartiers difficiles et paie les frais d'université des plus méritants.

Sa reconversion et sa fortune sont déjà assurées grâce à sa société de production qui va sortir en 2020 le très attendu « Space Jam 2 », et à des investissements judicieux (high tech, chaîne de pizzerias).

En attendant d'acheter une équipe NBA? Comme Jordan, à la tête depuis 2010 de Charlotte.