Arrivé cet été à Orlando sur la pointe des pieds, le Français Evan Fournier s'est rapidement imposé comme titulaire au sein de la franchise floridienne après deux premières saisons NBA mitigées à Denver.

C'est peu dire que les partisans d'Orlando ont été surpris par l'annonce du transfert de Fournier, qui n'était que remplaçant à Denver. Surtout qu'il a été échangé en juin avec Aaron Afflalo, le meilleur marqueur du Magic.

« L'échange nous a paru bizarre », reconnaît Marc Gilbert, amateur venu voir mercredi le Magic perdre face aux Clippers de Los Angeles (114-86).

Mais Fournier a rapidement fait taire les critiques. Titulaire en l'absence de Victor Oladipo, la vedette de la franchise blessée au visage, il a accumulé d'entrée les bonnes performances et impressionné, comme le 12 novembre contre New York (28 points, 4 interceptions).

Le lendemain, le quotidien Orlando Sentinel titrait en français Vive Fournier, invitant à garder l'arrière-ailier dans le cinq majeur même après le retour d'Oladipo.

« L'équipe a désespérément besoin de tirs extérieurs et il a été parfait pour cela, explique Josh Grobbins, journaliste au Sentinel. Je ne sais pas où ils en seraient sans lui. »

Son maintien dans l'équipe-type n'a pas surpris le principal intéressé. « J'ai montré des choses intéressantes. Il faut que je continue », commente le joueur originaire du Val-de-Marne.

Son temps de jeu a explosé (34 minutes par match, 19 la saison passée) et ses statistiques ont suivi (14,9 points et 2,5 passes passives contre 8,4 points et 1,5 passes en 2013-2014).

Orlando peine en ce début de saison (7 victoires, 14 défaites, 10e de l'Association Est) mais le Magic, finaliste NBA en 2009, est en reconstruction depuis le départ de Dwight Howard en 2012.

L'entraîneur Jacque Vaughn s'appuie sur des jeunes joueurs à fort potentiel et Fournier s'intègre dans le projet. « C'est quelqu'un d'intelligent, apprécie le coach. Il travaille extrêmement dur et il sait se servir du ballon. Il a un rôle plus étendu qu'avec les Nuggets. »

Rap français

Fournier confirme : « Quand on est dans le cinq majeur, il faut montrer l'exemple en termes d'intensité et de leadership ».

La recrue du Magic a senti la confiance de son entraîneur en septembre quand ce dernier lui a rendu visite à Grenade (Espagne) en pleine Coupe du monde. « Ça m'a soulagé. J'étais dans une période où je ne lançais pas très bien. Le fait qu'il soit venu, ça m'a vraiment relancé », raconte le joueur qui a ensuite contribué à la médaille de bronze des Bleus.

L'intégration rapide de Fournier doit également beaucoup à la présence dans le vestiaire de Nikola Vucevic. Le pivot monténégrin, élevé en Belgique, est francophone.

Les deux joueurs écoutent souvent du rap français ensemble. « On est devenu amis très vite », confie l'autre Européen du Magic, surpris par les qualités de son coéquipier.

« Quand je le voyais à Denver, je pensais que ce n'était qu'un lanceur mais je vois qu'il peut faire beaucoup de trucs sur le terrain », note Vucevic.

Evan Fournier sait aussi attaquer le panier. Les médias américains commencent d'ailleurs à le comparer à Manu Ginobili, l'Argentin flamboyant de San Antonio.

« C'est vrai qu'il a le même style de jeu », constate Marc, le fan du Magic, pour qui ce transfert n'a plus rien de bizarre.