Je me réjouis du succès obtenu par la Fédération québecoise des chasseurs et pêcheurs avec leurs introductions et relocalisations de dindons sauvages. Je rencontrais récemment un membre du groupe de l'Outaouais et ce dernier venait confirmer ce que j'espérais depuis des années.

Il semble bien que ce grand gibier est maintenant bien établi chez-nous. Ils doivent être félicités de cette réussite. C'est la plus importante implantation d'un oiseau-gibier de grande importance chez-nous. A titre de comparaison, des centaines de tentatives d'un retour à l'état sauvage du faisan n'ont jamais connu un réel succès.

Étant chasseur de dindons moi-même, sport que je pratiquais surtout en Pennsylvanie et au Vermont, je vous admettrai que je m'inquiétais vraiment de la valeur de ces introductions. Je me souviens, que les premières expériences de la Fédération se faisaient plus au nord. Je les croyais trop éloignées des lignes américaine et du sud-ouest, de ces frontières. On se souviendra que c'était de là, que de nombreux oiseaux traversaient du Vermont et de New-York, pour se rendre chez-nous. Je vous parle ici, d'il ya au moins et même plus de quatre décennies, alors que des dindons étaient abattus sporadiquement dans le voisinage d'Hemmingford, de Franklin ou de l'autre côté du lac Champlain près des frontières de l'état de New-York.

Il faut retenir qu'au cours des ans, il y eut de nombreuses tentatives infructueuses d'introduire cet oiseau.

Expérience initiale au Québec

Par un bon matin des années '70, Le chef de pupître au journal Montréal-Matin, Phil Séguin, me disait:

-"Pagé, prends ce téléphone d'Hemmingford, il ya quelqu'un au bout de la ligne, qui me dit avoir une autruche dans sa cour."

A cause de la proximité du parc Safari, après que j'eus raccroché, il ajoutait:

-"Ce pourrait être un article, tu devrais te rendre vérifier."

Ce que je fis, pour constater, que le "moineau" en question, n'était pas une autruche, mais bel et bien un dindon sauvage. Il n'était pas un évadé d'un parc d'animaux sauvages, ou du Jardin zoologique de Granby, comme nous l'avions cru au début, mais bien d'un oiseau au Québec, probablement venu des Etats-Unis.

Mon travail de chroniqueur spécialisé en chasse et pêche me commandait de trouver l'origine de cet oiseau. Je me rendis chez nos voisins du sud, pour apprendre, des biologistes rencontrés, qu'en 1969-70, il y avait eu 31 dindons capturés dans l'état de New-York, pour être libérés dans les comtés Bennington, Rutland et Addison de l'état du Vermont. Une population s'y établissait, de celle-ci, d'autres oiseaux capturés furent libérés dans la vallée du lac Champlain et dans celle du Connecticut. Par la suite, aménagements et introductions, se succédèrent. Avec un tel succès, qu'en 1975 la chasse y était autorisée et 139 oiseaux furent enregistrés. En 1982, il y avait une progression, avec un résultat de 765 dindons abattus.

Plusieurs chasseurs abattaient aussi des dindons au Québec, mais le tout se passait dans le grand silence, ils craignaient d'être mis à l'amende. Je ne sais combien de démarches furent entreprises auprès du Ministère de la Chasse du Québec, pour qu'il prenne cette situation en considération. Toutes les demandes demeuraient ignorées sur les tablettes. Les dindons sauvages étaient inconnus à Québec, sauf ces oiseaux domestiques servis lors des repas du temps des fêtes.

Jean Andrade du El Rancho de Napierville avait acheté des dindons sauvages élevés aux Etats-Unis, pour les libérer au Québec. Ceci se passait, dans les années '80. J'avais d'ailleurs le privilège d'en abattre un, alors que j'étais responsable de l'émission Sporthèque-chasse et pêche. J'étais en compagnie de Louise Tardif, Raymond Lebrun et du cameraman Gérald Maillefer, nous étions tous de Radio-Canada, cette chasse avait été filmée, puisque Maillefer y était avec sa caméra. Je n'ai jamais oublié le beau coup de fusil, que j'avais réussi. Des photos furent publiées dans les quotidiens et revues.

En Ontario les introductions débutèrent en 1984, avec 253 oiseaux - ce qui me faisait écrire et mentionner à la radio ou à la télévision: l'Ontario nous devance encore!

Le dindon non indigène au Québec

Lorsque j'écrivais: Nous avons des dindons sauvages au Québec, cette nouvelle devenait l'une des plus importantes de ma carrière. Invraisemblable disaient les uns, impossible prétendaient les autres!

L'Encyclopédie des Oiseaux du Québec, Birds of North America, National Geographic et autres volumes mentionnaient que le dindon sauvage n'existait pas au Québec. Selon notre savant recherchiste, le Dr Vianney Legendre: "De tous les volumes historiques et traités zoologiques que j'ai pu lire, c'était la première mention de la présence d'un tel oiseau au Québec."

Il nous faut nous réjouir de ce succès obtenu par la Fédération et je me fais un devoir de le proclamer. Comme il se doit, il y a les fleurs, mais aussi le pot; je ne voudrais pas ternir cette initiative, en évitant de me prononcer sur les coûts imposés pour en pratiquer la chasse.

Coyotes et chevreuils

Un groupe ce chasseurs des Laurentides du nord de Montréal abattaient 80 coyotes, tandis que d'autres ardents protecteurs des chevreuils en auraient réussi 128, de me dire Stéphane Monette, organisateur de soirées de chasse au travers de la province.

Quant à nos chevreuils, ils auraient traversé l'hiver sans trop de difficulté selon mon compagnon de chasse, Ernie Wells, journaliste de Rimouski, éditeur de l'Annuel Cahier de Chasse, ainsi que le biologiste Jean Lamoureux du ministère des Ressources naturelles et de la faune, qu'il me faut féliciter pour son dévouement à l'endroit du cheptel chevreuil de cette région.

Dans le secteur du Bas-du-fleuve, la situation aurait été beaucoup plus difficile, les tempêtes hivernales et les conditions climatiques y furent beaucoup plus sévères - les Gaspésiens en conserveront un souvenir amer.

Dans l'Outaouais, de me dire l'agent du service de Conservation et Président du syndicat Paul Legault: "Il y a moins de chevreuils, mais ce ne sont pas les conditions de la saison qui vient de se terminer, qui en sont responsables, mais bien l'hiver de 2009-2010."

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