En quelques occasions, depuis l'ouverture de la saison, je me suis rendu dans les réserves de la SEPAQ. J'y ai déjà réalisé mes plus belles pêches.

Après un printemps dont les conditions furent des plus défavorables, il me fallait enfin taquiner les truites et réaliser de belles pêches. J'étais assuré de réaliser ce désir bien légitime, en me rendant lancer des leurres aux salmonidés de la réserve du Saint-Maurice. C'est toujours l'un de mes endroits préférés, pour obtenir l'assurance de succès auprès des touladis et des mouchetées. Je rencontrai donc le directeur de la réserve Charles Côté, sur le coup de midi, au pont permettant d'accéder à la réserve, voie obligatoire imposée par la municipalité au détriment de sa clientèle touristique. Donc nous traversons la Matawin après avoir fouillé dans nos goussets, c'est déplorable!

Comme j'ai taquiné les truites de ce territoire depuis nombre d'années - même lorsque cet endroit de pêche devenait une réserve, qui admettait uniquement ses membres, la plupart d'entre eux de la région trifluvienne conseillés et dirigés par Me Robert Huard. J'en ai profité comme des milliers d'autres, qui tout comme moi s'y rendent depuis tellement d'années. Je me permettrai de remercier à nouveau cette organisation. Elle reçoit par la présente, toutes mes félicitations pour avoir pris la relève avant la SEPAQ.

Ceci se passait à la suite de la disparitions des clubs privés, une affaire politique, dont les conséquences furent le pillage, le braconnage et la destruction. Fort heureusement la SEPAQ et sa vaillante équipe voyaient le jour, tous sauvegardaient cette richesse, qu'est la faune. Ils l'ont fait au profit des générations futures. On a su conserver la nature à sa valeur d'antan. Voilà ce que sera la relève, tous s'en inquiètent!!! Félicitons tous la SEPAQ! La réserve du Saint-Maurice...quel merveilleux endroit pour vraiment débuter une saison de pêche !

Tout comme un rituel...

Dès notre arrivée, j'écris notre, parce que j'étais en compagnie de Daniel Leboeuf, et qu'André Bellemarre nous suivait, nous nous rendions exactement au même endroit, où depuis des années je débute ma partie de pêche: c'était au lac Baude...évidemment! Pas d'la grosse, comme dirait l'autre, mais y'en a!

Une baie peu profonde à droite de l' entrée sur le lac. Les touladis aiment s'y prélasser en début de saison, lorsque l'eau est encore très froide. Ce ne fût pas très long, au premier lancer, un touladi, ou si vous préférez une truite grise de quelques livres...quelques autres lancers et ma pêche était complétée - puisque deux poissons de cette espèce constituent la limite légale.

Tandis qu'elles se recroquevillaient sur le fond de l'embarcation, Charles de me dire:

-Tu pourrais peut-être me passer ta canne, puisque ton souper tu l'as déjà pris! Ce ne fût guère plus long. Nous avions terminé notre pêche. Pourtant je réalisais que je venais tout juste d'arriver dans l'un de mes endroits préférés...et dieu sait que j'en ai vu d'autres!

-Demain Jean, nous pêcherons des mouchetées, me disait-il, alors que nous nous dirigions vers les chalets. Lorsque c'est lui qui conduit le hors-bord, c'est lui l'boss!

Les mouchetées collaboreront-elles?

Lorsque les truites veulent bien se mettre de la partie, c'est au lancer à la mouche, que je me plais le plus. Dans le cas contraire, lorsqu'elles font les aveugles et refusent de voir mes mouches, j'utilise mon lancer léger - de là, elles sont perdantes!

Je suis loin d'être un puriste, lors d'une partie de pêche à la truite mouchetée, mon confrère André Bellemarre en est un vrai. L'autre, mon ami Daniel a des faiblesses occasionnelles, même au point (...véritable sacrilège pour certains) de séduire les truites avec une mouche de Saint-Sauveur, ou si vous préférez un ver suivi d'une cuillère, ce qui ne me scandalise aucunement.

Toujours est-il, qu'André et Daniel d'une autre embarcation faisaient voler des mouches, tout aussi bien que Charles de ma chaloupe, il les imitaient, canne d'une main et poignée du hors-bord de l'autre.

M'étant aperçu que les truites refusaient leurs offrandes les mieux emplumées et les plus colorées, je me suis dit, pourquoi pas ma cuillère. Qui la veille avait été responsable de toutes les victimes. J'optai à nouveau pour le lancer léger et cette cuillère préférée, que vous aurez grande peine à trouver: la E.G.B. Blinker martelée. Elle effectuait son travail et me permettait, en moins de temps qu'il me faut l'écrire de compléter ma limite de sept truites. D'ailleurs je vous admettrai, que la veille, tous nos touladis furent victimes de la même cuillère.

Je vous dirai que je pêche avec cette ondulante depuis plus d'un demi-siècle, vous serez certainement surpris si vous l'essayez! Elle est ma préférée depuis que le regretté Raymond Lanctôt, alors importateur de la rue Rachel, est à Montréal m'en faisait venir de Suisse. Cette cuillère possède un seul défaut, son prix trop élevé. Vous devrez débourser entre $10 et $15 pour ce petit morceau de métal suivi d'une queue rouge. Essayez de ne point en perdre, contrairement à mon ami Charles, en se prenant dans le hors-bord. Comme il est parmi mes meilleurs compagnons de pêche...il est pardonné à l'avance, pour les prochaines qu'il laissera au fond du lac.

Si vous désirez pêcher dans ces excellents lacs, au Baude pour le touladi, les grosses du Normand ou dans tous les autres plans d'eau, qui regorgent de belles truites, communiquez avec la SEPAQ au 1-800-665-6527. N'oubliez pas que la cuillère E.G.B. fait toute la différence. Je vous en reparlerai à mon retour de la réserve de Rimouski, ou je rencontrerai un autre de mes bons amis Michel Fournier.

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