Davey Hilton vient à peine d'atteindre les 37 printemps. Pourtant, face à Dingaan Thobela, on a cru revoir le Hilton des beaux jours. En bonne forme physique, rapide(pas autant qu'il y a 12 ans malheureusement), rusé et déterminé.

On ne l'avait pas vu dans cet état d'esprit depuis quelques années. Lors de son troisième duel face à Stéphane Ouellet et contre Edward Allen Hall en début de 2000, Hilton n'était pas l'ombre de lui-même. L'alcool cause beaucoup de dommages à la santé lorsque tu en abuses. Il aura fallu qu'il soit acculé au pied du mur et forcé d'entrer dans une maison de désintoxication pour décider de changer.

Sa victoire face à Thobela arrive à point. Il avait besoin d'argent pour la pension alimentaire de ses deux filles et pour payer ses avocats. Son procès doit débuter le 23 janvier.

Hilton l'a dit lui-même, il a commis plusieurs erreurs dans sa vie. Il tente maintenant de se rattraper. Est-il trop tard? La justice nous le dira. Quoiqu'il arrive, il devra vivre avec la conséquence de ses gestes et il en est fort conscient:«Dieu me guide. Il a jugé que j'étais assez mature pour devenir champion du monde. Il n'arrive rien sans rien, j'y crois.»

Lorsqu'Interbox a été fondé, Yvon Michel n'aurait jamais pensé que Davey Hilton serait le premier boxeur montréalais à devenir champion du monde. Lucas, Ouellet ou Brown…mais pas Hilton. De 1981 à 1985, Davey a livré 24 combats professionnels. Depuis 1999, il n'est monté sur le ring qu'à quatre reprises. On le croyait fini.

S'il n'avait pas gâché sa carrière, Hilton serait plusieurs fois millionnaire et on ne le verrait pas boxer à Montréal. Il aurait fait sa renommée aux Etats-Unis, à l'instar d'Arturo Gatti. Mais comme le dit la maxime: mieux vaut tard que jamais! Le voilà champion du monde. Pour combien de temps? On verra. Chose certaine, il pourra toujours se vanter d'avoir été l'un des rares Québécois à détenir un titre mondial. Chapeau Dave!