BAKOU, Azerbaïdjan - La tension est montée de plusieurs crans dimanche dans la lutte entre Sebastian Vettel et Lewis Hamilton pour le Championnat du monde de F1, au Grand Prix d'Azerbaïdjan, une course complètement folle remportée par l'Australien Daniel Ricciardo (Red Bull).

Trois voitures de sécurité, un drapeau rouge, un gros incident entre Vettel et Hamilton et un mano a mano final: le scenario offert par ce GP, disputé pour la deuxième fois dans les rues de Bakou, a été exceptionnel du début à la fin.

Vettel et Hamilton se sont rendu coup pour coup, à la limite du réglementaire, rappelant les plus grandes rivalités de l'histoire de ce sport.

Au tour no 22, pendant une troisième neutralisation de course derrière une voiture de sécurité, Hamilton a fortement freiné, alors que Vettel se trouvait derrière lui. L'avant de la Ferrari a alors percuté l'arrière de la Flèche d'argent.

Rouge de colère, Vettel est alors arrivé à la hauteur d'Hamilton pour s'expliquer avec lui et leurs roues se sont heurtées. « Il vient juste de me rentrer dedans », a regretté le Britannique pendant la course.

« Je pense que c'était clair, je n'étais pas satisfait de la façon dont il a conduit. Je me suis alors mis à sa hauteur et je le lui ai montré », a expliqué Vettel après l'arrivée.

Ce coup de roue, assorti d'un geste de la main peu courtois à l'intention de son rival, lui a coûté cher : une pénalité de 10 secondes avec obligation de passer par les puits.

« Il a appuyé sur les freins, je ne pouvais me mettre nulle part et je l'ai percuté. Si je dois être sanctionné, alors lui aussi méritait une pénalité », a estimé le quadruple champion du monde (2010, 2011, 2012 et 2013).

« Dix secondes pour ce qu'il m'a fait, c'est peu cher payé », a pesté Hamilton à la radio.

« Ce qui s'est passé était irrespectueux. Vous devez respectez les personnes qui sont sur la piste. Toutes les autres séries de sports automobiles nous regardent. J'espère que les jeunes n'ont pas vu ça, et leur dire que ce n'est pas comme ça que l'on conduit », a-t-il expliqué.

« S'il veut prouver qu'il est un homme, on devrait le faire en dehors de la voiture, face à face », a-t-il ajouté devant les caméras à l'issue de la course.

Cet accrochage a contraint les commissaires de course à sortir le drapeau rouge. Une première depuis mars 2016 et le Grand Prix d'Australie, après un violent accident entre Fernando Alonso et Esteban Gutiérrez. 

Vettel conforte son avance

Juste avant la décision du jury de pénaliser Vettel, le Britannique, triple champion du monde (2008, 2014 et 2015), a lui aussi été contraint de repasser par les puits en raison d'une fixation de sécurité mal rattachée au niveau de son cou.

Les deux rivaux pour la couronne mondiale se sont alors retrouvés l'un derrière l'autre, à l'avantage de Vettel, pour 15 tours de toute beauté, en remontant un à un des pilotes plus lents pour se rapprocher du podium.

Hamilton n'a jamais eu le temps de tenter une attaque sur Vettel, mais a recollé à deux tours du drapeau à damier, pour offrir un dernier suspense.

L'Allemand a résisté et en profite pour conforter de deux points son avance sur Hamilton au classement général d'un Championnat du monde plus que jamais tendu et passionnant, 14 points séparant les deux pilotes.

Cette course dans la course a relégué au second plan le succès de Daniel Ricciardo, qui décroche la cinquième victoire de sa carrière, la première depuis le Grand Prix de Malaisie en octobre 2016.

Ricciardo a fait retentir l'hymne national australien pour la première fois de la saison, et offre une première victoire à Red Bull.

Même doublé au fil d'arrivée par le Finlandais Valtteri Bottas (Mercedes), le jeune Canadien Lance Stroll (Williams), troisième, a de quoi se réjouir. À 18 ans, il est le deuxième plus jeune pilote à monter sur un podium de F1 après le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull).