Le pilote de Formule 1 Sebastian Vettel a déclaré qu'il ne participera pas au Grand Prix de Russie, en septembre, après que ce pays eut déclenché une attaque à grand déploiement contre l'Ukraine plus tôt jeudi, ciblant des villes et des bases à l'aide de frappes aériennes ou des bombardements.

Après que le président Vladimir Poutine eut annoncé qu'il lançait une opération militaire, le gouvernement ukrainien a déclaré que des chars et des troupes russes avaient franchi la frontière.

«J'ai été choqué en apprenant les nouvelles à mon réveil, ce matin. Je pense que c'est horrible de voir ce qui se passe. Bien sûr, si vous regardez le calendrier, nous avons une course prévue en Russie (le 25 septembre)», a déclaré Vettel, qui se trouvait à Barcelone, jeudi, pour participer aux essais hivernaux en prévision de la prochaine saison de Formule 1.

«Mon opinion personnelle est que je ne devrais pas y aller, que je n'y irai pas. Je pense que c'est une erreur de tenir une course dans le pays. Je suis désolé pour les personnes innocentes qui perdent leur vie, qui se font tuer (pour) des raisons stupides et un leadership très étrange et fou», a ajouté Vettel, quadruple champion du monde de Formule 1.

Équipier de l'écurie Aston Martin en compagnie du Québécois Lance Stroll, Vettel est aussi le président de l'Association des pilotes de Grand Prix. Selon Vettel, le sujet n'a pas encore fait l'objet discussions au sein de l'organisation.

«Je suis sûr que c'est quelque chose dont nous allons parler, a précisé l'Allemand de 34 ans. Mais personnellement, je suis choqué et triste de voir ce qui se passe. Nous verrons dans le futur mais je pense que ma décision est déjà prise.»

Le pilote Red Bull Max Verstappen, champion du monde en titre, s'est dit d'accord avec Vettel, mais pas au point de dire qu'il allait se retirer de l'événement.

«Je crois que lorsqu'un pays est en guerre, c'est une erreur d'y tenir une course, c'est certain. Mais il n'y pas seulement ce que je pense, c'est tout le paddock qui va décider ce que nous allons faire ensuite.»

«Nous pouvons prendre nos propres décisions, c'est certain, mais je suis sûr qu'éventuellement, la Formule 1 va faire la meilleure chose», a renchéri Fernando Alonso, double champion du monde des pilotes de F1.

Dans un communiqué, les responsables de la F1 ont déclaré qu'ils «suivaient de près les développements très instables», mais ne se sont pas avancés au sujet d'une annulation éventuelle de la course, qui doit avoir lieu à Sotchi.

Les dirigeants d'écuries prévoyaient se rencontrer jeudi soir pour discuter de la situation.

«Mon souhait est que d'une manière ou d'une autre, tout s'arrête très bientôt. Nous aurons une réunion entre nous ce soir, pour essayer de comprendre, comment faire face et comment gérer cela», a déclaré le directeur de l'équipe Ferrari, Mattia Binotto.

«Une discussion profonde (pour) comprendre toutes les implications et le bon choix pour l'avenir.»

Jost Capito, président directeur-général de Williams, a pressé la F1 de choisir avec sagesse.

«C'est une situation très triste et nos pensées vont aux personnes impliquées», a-t-il déclaré.

«Nous avons en tête les performances de nos voitures pendant que d'autres personnes ont peur de perdre leur vie. Nous devons avoir cela à l'esprit et nous sommes tous alignés sur ce point .... (La F1) prendra une décision appropriée et juste pour nous tous.»

Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), a déclaré que la Russie avait brisé la paix sur le continent européen et a appelé à un sommet des dirigeants de l'alliance de l'OTAN.

«Il s'agit d'une invasion délibérée, menée de sang-froid et planifiée de longue date», a affirmé Stoltenberg, tout en accusant la Russie d'utiliser la force pour tenter de réécrire l'histoire.