Aux deux extrémités du circuit Gilles-Villeneuve, lors du prochain Molson Indy de Montréal, le week-end des 22, 23 et 24 août, on causera espagnol et portugais dans les paddocks. Derrière l'Épingle où seront campées les équipes des championnats CART Toyota Atlantique et Barber-Dodge, se trouveront au moins huit jeunes coureurs dont la langue maternelle est l'espagnol ou le portugais du Brésil.

À l'autre bout, dans le paddock du Champ Car, Brésiliens et Mexicains - avec en prime un Portugais et un Espagnol - auront aussi leurs représentations. Voilà qui devrait intéresser les importantes communautés portugaises et latino-américaines de la métropole, d'autant plus que les pilotes concernés aiment bien fraterniser avec ceux et celles parmi les spectateurs qui partagent les mêmes racines.

Depuis l'époque où Emerson Fittipaldi et Raul Boesel étaient des réguliers du CART, un contingent de pilotes brésiliens a été présent chaque saison sur les circuits de ce championnat. Plusieurs fils du plus grand pays d'Amérique du Sud ont connu du succès en Champ Car : Helio Castro-Neves, Mauricio Gugelmin, Tony Kanaan, Christian Fittipaldi, Andre Ribeiro y ont remporté des victoires, Gil de Ferran et Cristiano da Matta ont été champions. Cette année encore, la représentation brésilienne est importante.

Dans le paddock du Champ Car, Bruno Junqueira constitue le plus intéressant sujet d'origine brésilienne. À sa troisième campagne dans la série nord-américaine, cet ami d'enfance de Cristiano da Matta et ancien champion de la F 3000 est présentement engagé dans une lutte à finir pour le titre, accusant un mince recul de vingt points sur Paul Tracy. Junqueira en est à sa première saison au sein de l'équipe Newman-Haas.

Un autre fort sympathique coureur brésilien est aussi le plus âgé du plateau. À 44 ans, Roberto Moreno effectue un retour cette saison en série Champ Car avec un volant régulier au sein de l'équipe mexicano-américaine Herdez Competition. Le pilote originaire de Rio de Janeiro est un vétéran dont la carrière professionnelle s'est amorcée en 1985 dans ce même championnat et qui après sept années en Europe (F 3000 et Formule 1) est revenu à la série CART en 1996.

Gualter Salles est un gradué du défunt championnat Indy Lights qui, entre 1997 et 2000, a pris le départ d'une quarantaine d'épreuves de la série CART. Après avoir passé les deux dernières saisons en "stock car" dans son pays d'origine, il est revenu en Champ Car au tiers de la présente saison, obtenant un des volants de Dale Coyne.

Dans le camp brésilien, on compte aussi cette année Mario Haberfeld, pilote recrue au sein de la nouvelle équipe Mi-Jack/Conquest. Haberfeld a passé les six dernières années en Europe, d'abord en F 3 britannique dont il a été champion en 1998, puis en F 3000 où il a pris la septième place du classement en 2002.

Lorsqu'une légende du sport automobile brésilien devient propriétaire d'écurie, on pourrait croire qu'il lui sera naturel de faire une place à un coureur du pays. Pour cette première saison d'activités de sa nouvelle équipe, Emerson Fittipaldi s'est plutôt tourné vers le Portugal avec qui le Brésil partage une langue et une bonne partie de son histoire. Tiago Monteiro qui a passé une bonne partie de ses vingt-sept ans d'existence en France est toujours demeuré citoyen portugais et n'a jamais perdu sa langue maternelle. Cette saison, on l'a souvent vu échanger avec son célèbre patron dans la langue commune (ou presque) du Portugal et du Brésil.

Le Champ Car atteint cette saison des sommets de popularité au Mexique. Cette situation n'est pas étrangère à la présence de deux épreuves mexicaines au calendrier, mais également à la participation de quatre fils du pays. Le vétéran Adrian Fernandez, seul pilote-propriétaire, est un héros national au pays de la tequila, un statut que le jeune mais déjà fort expérimenté Michel Jourdain fils est en voie d'acquérir à son tour. Malgré son nom à consonance française, le pilote de l'équipe Rahal a grandi à Mexico et fait ses classes dans son pays avant de se joindre à la série CART à 20 ans. À ces deux véritables étoiles du championnat, se sont joints Mario Dominguez - depuis l'an passé chez Herdez Competition - et Rodolfo Lavin qui s'est joint cette saison à l'équipe de Derrick Walker. Dominguez, vainqueur sous la pluie l'an passé à Surfer's Paradise, est un gradué de l'Indy Lights alors que Lavin a couru pendant cinq saisons en Indy Lights avant de passer à la Formule Atlantique en 2001.

Les hispanophones de Montréal pourront aussi passer au camion-atelier de l'équipe Patrick où ils trouveront Oriol Servia, citoyen espagnol déjà vétéran du Champ Car. Servia - dont le casque est peint de vives couleurs rappelant ses origines catalanes et l'art de Salvador Dali, un de ses plus célèbres concitoyens - est présent sur les circuits nord-américains depuis déjà six ans.

Enfin, une ballade dans le paddock des courses de soutien pourrait aussi permettre aux spectateurs du Molson Indy de Montréal d'engager la conversation dans la langue de Cervantes. À l'extrémité est du circuit Gilles-Villeneuve, seront présents le Mexicain Luiz Diaz et le Vénézuélien Alex Garcia, des partants de la série CART Toyota Atlantique et les Memo Rojas, German Quiroga, David Martinez, Luis Pelayo et Salvador Duran, tous de jeunes Mexicains qui tentent de se faire remarquer en série Barber-Dodge dont le champion 2003 - déjà connu depuis Vancouver est le Brésilien Leonardo Maia.

Information, réservation : (514) 397-4639 / www.molsonindy.com